Espèces

Questions et débats touchant à la conception spinozienne des premiers principes de l'existence. De l'être en tant qu'être à la philosophie de la nature.
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Cette partie du forum traite d''ontologie c'est-à-dire des questions fondamentales sur la nature de l'être ou tout ce qui existe. Si votre question ou remarque porte sur un autre sujet merci de poster dans le bon forum. Merci aussi de traiter une question à la fois et d'éviter les digressions.
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Ulis
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Messagepar Ulis » 02 nov. 2007, 18:12

Pat-dx à dit:
2. il est hasardeux de chercher dans la biologie du 21e S confirmation de la philosophie de Spinoza...Faux;
Il est peu probable en effet que Spi ait envisagé toutes les conséquences de sa philosophie, mais les théories scientifiques qui prévalent aujourd'hui en astrophysique, biologie, neurosciences... ont pour cause nécessaire le concept de substance unique.
Une idée vraie est éternelle, elle a donc nécessairement des conséquences actuelles
Ce concept de substance unique marque une rupture avec d' autres conceptions du monde comme le thomisme par exemple qui plombait la science.
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Messagepar Faun » 02 nov. 2007, 18:32

pat-dx a écrit :1. "liberté du vivant" c'est très vite dit et pas du tout spinoziste. Spinoza pensait en déterministe absolu. ... cette apparente "liberté" n'est jamais que la confusion de notre imagination résultante de l'imperfection de nos connaissance des liens de causalité.


Au contraire, car comme l'affirme Spinoza dans l'appendice de la première parite de l'Ethique : "les lois de la Nature [sont] assez amples pour suffire à produire tout ce que peut concevoir un intellect infini." Voyez également la proposition XVI de la première partie.

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Messagepar hokousai » 02 nov. 2007, 19:19

franchement Par D!


Spinoza était issu ( tissu et tissé ) comme toute son époque de 20 siécles d' aristotélisme et la spécificité (si j'ose dire )de l'aristotélisme est le classement (espèce et genre ).Qui plus est l’aristotélisme véhiculait ( comme le sens commun) les idées de génération , de croissance et de corruption .
On savait depuis belle lurette en occident qu’ un gland produit un chêne ce que faun nous demanderait de désapprendre .

Spinoza parle d'essence de l' homme en général et d’essence de l’esprit humain en général et de maintes chose dont l’essence est en général convient donc à leur expression particulière ..
Il parle dans le registre des généralité comme tous les philosophes avant lui l'avait fait .

Et(pour bardamu ) ce n’est pas qu’une question de vocabulaire c’est une nécessité . Spinoza à la recherche de généralités va jusqu’ à dire : car étant donné que nous désirons former une idée de l homme à titre de modèle de la nature humaine que nous puissions avoir en vue «
points fondamentaux à retenir
..............................................

Il n’y a pas de finalité dîtes vous .
Je dis qu’il y a une fin et une fin prévisible ( par l’esprit humain à tous le moins )
Une dialectique de hasard , je ne sais pas bien ce que cela signifie .

Il n y a pas de supériorité d’espèces récentes !!. A mon avis si, il y a supériorité de l’esprit humain sur celui de l’étoile de mer.

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Messagepar Faun » 02 nov. 2007, 19:51

hokousai a écrit :
Spinoza parle d'essence de l' homme en général et d’essence de l’esprit humain en général et de maintes chose dont l’essence est en général convient donc à leur expression particulière ..
Il parle dans le registre des généralité comme tous les philosophes avant lui l'avait fait .


Cela est absolument faux, voyez la proposition LVII de la partie 3 de l'Ethique avec sa démonstration et son scolie.

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Messagepar hokousai » 02 nov. 2007, 20:05

non, non !!

je lis le texte et continument je tombe sur des proposition de la forme suivante :

de la il suit que l' homme est constitué d'un Esprit et d' un corps et que le Corps humain existe tel que nous le sentons

Dans l 'éthique jamais Spinoza ne parle à la première personne( alors que Descartes le faisait ) ni pour son propre compte à l'exclusion donc de ce que pourrait être les autres hommes, leur esprit et leur corps .

Il parle dans la généralité .

Mais votre référence est quand même un peu osée !!
Dans le scolie de cette proposition 57 Spinoza parle de nature humaine , des insectes, des poissons et des oiseaux .

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Messagepar Faun » 02 nov. 2007, 20:30

hokousai a écrit :
Il parle dans la généralité .


Permettez moi de citer ce cours de Deleuze :

"Dans un monde éthique, essayons de convertir, il n'y a plus rien de tout cela. Qu'est-ce qu'ils nous diront dans une Ethique ? On ne va rien retrouver. C'est un autre paysage. Spinoza parle très souvent de l'essence, mais pour lui, l'essence c'est jamais l'essence de l'homme. L'essence c'est toujours une détermination singulière. Il y a l'essence de celui-ci, de celui-là, il n'y a pas d'essence de l'homme. Il dira lui-même que les essences générales ou les essences abstraites du type l'essence de l'homme, c'est des idées confuses. Il n'y a pas d'idée générale dans une Ethique. Il y a vous, celui-ci, celui-là, il y a des singularités. Le mot essence risque fort de changer de sens. Lorsqu'il parle d'essence, ce qui l'intéresse ce n'est pas l'essence, ce qui l'intéresse c'est l'existence et l'existant."

http://www.webdeleuze.com/php/texte.php ... a&langue=1


Cela me conduit tout naturellement à nier l'existence des espèces, puisque les espèces sont des idées générales qui ne nous servent qu'à imaginer plus facilement les choses qui sont dans la Nature, mais qui nous induit aussi, si nous les confondons avec les êtres réels, à nous fourvoyer quant à l'existence elle-même. Il n'existe bien dans la Nature que des individus singuliers qui interagissent les uns avec les autres, qui se modifient ou sont modifiés, qui subissent des mutations perpétuelles. Ce qui nous conduit à comprendre que chaque animal, chaque plante, est unique et différent de tout le reste, et la science actuelle démontre que chaque combinaison d'ADN est unique. L'ADN n'est pas l'équivalent d'une essence générale qui déterminerait les comportement d'une espèce.

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Messagepar sescho » 02 nov. 2007, 21:34

Je suis pour ma part totalement en accord avec Hokouzai.

Certes les espèces ne sont pas des êtres réels, mais dans "être de Raison," il y a "être" (ceci correspond donc à une réalité dans la substance) et "Raison" (la meilleure part de l'Homme, selon Spinoza.) Bien sûr que Spinoza se base sur des notions générales, car sinon il n'y a aucun raisonnement possible (une fois que l'on a dit qu'il n'y a que des particuliers... mais "particuliers" n'est-il pas une notion générale ?) E2P40 et ses scholies pose manifestement de gros problèmes d'interprétation ; mais même quand Spinoza parle d'idées générales au plus haut point confuses, il emploie dans la même phrase "âme humaine", qui est une idée générale. Les idées générales sont la base du raisonnement ; il ne faut pas les confondre avec des étants, c'est tout. Par ailleurs leur qualité est variable : faire de l'Homme un étant est une ânerie ; dire que cette notion est sans pertinence - et donc, appelons un chat un chat, sans réalité - l'est aussi. Si l'Ethique disait cela, ce serait la plus monumentale contradiction performative qui soit.

Spinoza, Ethique, a écrit :E2P40S2 : Il résulte clairement de tout ce qui précède que nous tirons un grand nombre de perceptions et toutes nos notions universelles : 1° des choses particulières que les sens représentent à l’intelligence d’une manière confuse, tronquée et sans aucun ordre (voir le Corollaire de la Propos. 29, partie 2) ; et c’est pourquoi je nomme d’ordinaire les perceptions de cette espèce, connaissance fournie par l’expérience vague ; 2° des signes, comme, par exemple, des mots que nous aimons à entendre ou à lire, et qui nous rappellent certaines choses, dont nous formons alors des idées semblables à celles qui ont d’abord représenté ces choses à notre imagination (voir le Schol. de la Propos. 18, partie 2) ; j’appellerai dorénavant ces deux manières d’apercevoir les choses, connaissance du premier genre, opinion ou imagination ; 3° enfin, des notions communes et des idées adéquates que nous avons des propriétés des choses (voir le Corollaire de la Propos. 38, la Propos. 39 et son Corollaire, et la Propos. 40, part. 2). J’appellerai cette manière d’apercevoir les choses, raison ou connaissance du second genre.


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Messagepar Faun » 02 nov. 2007, 21:37

il ne faut pas confondre idées générales et notions communes. Les idées générales (comme sont celles d'espèce, de genre, de race, de famille, etc.) sont à classer dans les êtres d'imagination, et les notions communes dans les êtres de raison. Ces dernières évidemment existent réellement (même si elles ne constituent l'essence d'aucune chose singulière), ce qui n'est pas le cas des idées générales, que Spinoza dénonce.
Modifié en dernier par Faun le 02 nov. 2007, 21:50, modifié 1 fois.

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Messagepar sescho » 02 nov. 2007, 21:49

Je prends la proposition que j'ai sous les yeux sans chercher autre chose :

Spinoza, Ethique, a écrit :E2P53Dm : Une idée vraie dans l’âme humaine, c’est une idée qui est en Dieu d’une manière adéquate en tant que sa nature est exprimée par la nature humaine (par le Corollaire de la Propos. 11, partie 2). Supposons donc en Dieu, en tant qu’il est exprimé par la nature de l’âme humaine, l’idée adéquate A...


Et je demande : que sont les termes en gras ?

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Messagepar Faun » 02 nov. 2007, 21:56

sescho a écrit :Et je demande : que sont les termes en gras ?


Ce sont des idées abstraites. Dans la Nature il n'existe réellement que tel et tel esprit singulier, telle et telle individualité. Quand Spinoza parle ainsi, il nous faut comprendre : "une idée vraie dans mon âme, c'est une idée qui est en Dieu d'une manière adéquate en tant que sa nature est exprimée par ma nature. Supposons donc en Dieu, en tant qu'il est exprimé par la nature de mon âme, l'idée adéquate A... etc." Bien sûr si Spinoza avait écrit l'Ethique ainsi, on l'aurait accusé de solipsisme, mais puisque l'intellect divin est le même dans tous les esprits, cette manière de parler qui est dans l'Ethique permet à tous de comprendre ce qu'il explique.


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