hokousai a écrit :A Alcore
Il me semble que vous substantialisez la pensée (au sens commun de substance) Le divers des idées seraient la production ou des figures d’ un medium commun qui serait la pensée absolue infinie et qui à la limite pourrait demeurer inactive ,en sommeil . Des divers accidents (ou qualites ) vous supposez comme une substance active ( la pensée ) , je ne suppose pas que mes idées soient produites par la pensée (comme le poirier produit des poires )
Le flux de mes idées est discontinue ( le flux conscient ,car régulièrement je perds conscience )
Que puis -je dire des phases non conscientes de ma supposée pensée ? Les philosophes ont estimé qu’ils ne pouvaient rien en dire avant que Freud ne vint ( celui-ci plus ou moins convaincant d’ailleurs )
Que dire avec clarté du flux des idées à demi conscient ? Comment pourrais- je savoir si ça pense en moi ,ou plus exactement si c’est de la pensée qui est en moi , de la pensée au sens où consciemment je la vois se produire ?
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Intéressante question qui nous conduirait à réfléchir au statut de l'inconscient dans la pensée de Spinoza.
Je propose une première distinction.
Ce n'est pas parce que la Pensée est comme telle par delà la distinction sujet-objet que, pour autant, nous ne pouvons prendre conscience de ses déterminations. Quand nous pensons les propriétés du cercle par ex nous faisons naître dans la pensée, à partir de l'attribut, l'idée de cercle. Cette idée est bien dans l'attribut, même indépendamment qu'un cercle existe. Il faut et il suffit que la substance existe et que la pensée soit un de ses attributs. Le cercle est en ce sens quelque chose qui appartient à l'essence pré consciente de la pensée.
Il en va de même de toutes les déterminations ontologiques: nous pouvons en prendre conscience, mais cela ne signifie qu'elles sont DE la conscience. Nous pouvons penser Dieu, ses attributs etc. qui n'appartiennent pas à la conscience. En ce sens, cet en soi de la pensée définit un élément dans lequel la pensée produit ses déterminations "hors" de la conscience; celle ci en prend conscience, mais ne les produit pas.
Je ne vois pas de difficulté dans la notion de production par la pensée. N' est ce pas le cas dans toute définition génétique des êtres géométriques ? Connaître c'est connaître par la cause. Et la cause d'une idée, c'est la pensée. Spinoza dit explictement que si les mathématiques nous permettent de penser quelque chose hors de la donnée de la présence de cette chose; dans ce cas, nous pensons bien QUELQUE CHOSE, et ce quelque chose déterminé, nous le pensons à partir de l'entendement infini dont notreentendement est une partie, et qui est lui même un mode de l'attribut.
Spinoza en outre dit à plusieurs reprises que la pensée est absolue, tout comme l'Etendue. et la pensée exprime la causalité de la substance tout comme l'Etendue.
En tout cas, je ne vois pas ce qui est non spinoziste ici.
hokousai a écrit :A Alcore
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Vous me ditesTu penses que la substance est en soi mais qu'il faut en former le concept à partir d'autre chose, des modes je suppose.
Non ,non, je ne pense pas que la substance soit autre chose qu’ une idée assez confuse, encore que l’indétermination comme négation logique du déterminé soit assez claire .Je ne substantialise pas la substance. A vrai dire je ne la crois pas plus fondée que la matière par l’idée de matière .
D’une foret vierge Spinoza essaie de nous faire un jardin à la française. Certes , un jardin à la française , c’est toujours la nature mais la nature revisitée.
Eh bien, si la substance est une idée confuse, elle est forcément issue de l'imagination donc de la considération des modes.
Si elle est obtenue par négation logique de ce qui est déterminé dans le mode, alors oui c est sur la substance c'est une idée générale indéterminée.
DEpuis Aristote on appelle substance le concret, Socrate que voici, par ex. Il y a quelque chose d"individuel dans Socrate que je ne sens pas, ne peux pas sentir mais qui est enveloppé dans toute sensation, comme sa condition. La substance est intuitionnée. qui ne doute que Socrate soit un individu ?
Spinoza, à la différence d'Aristote toutefois, conçoit l'infini non comme accident comme appartenant à la substance (bien qu'il ne dise jamais que Dieu soit infini); donc à ses yeux il n y a qu'un seul individu, Dieu.
Dire que l'idée de substance est confuse est étrange, moi je trouve ça clair. Par contre que Dieu soit une substance, c'est moins clair.
Si j'ai bien compris, pr vous, la substance c'est un concept (c est sûr c'est aussi un concept) et il ne faudrait pas confondre l'idée avec la chose.
Soit. Alors on fait avec Kant de la substance un principe di'ntelligibilité en distinguant radicalement les conditions de la connaissance et celle des choses en soi. C'est pousser à ses extremes conséquences la pensée de Descartes.
Mais dans ce cas, la substance n'est pas une notion confuse, c'est un concept très clair qui est supposé par toute espèce d'expérience, sauf que l'objet qu'elle permet de penser c'est le phénomène.
Je ne comprends pas la référence au jardin.