Bonjour,
SoleneAttend a écrit :J'entends par substance ce qui est en soi et est conçu par soi, c'est-à-dire ce dont le concept peut être formé sans avoir besoin du concept d'une autre chose.
Qui nous dit qu'une chose dont le concept peut être formé sans avoir besoin du concept d'autre chose existe?
L'univers pourrait n'avoir jamais eu de début...
Il a là certainement un problème qui me semble être présent souvent chez Spinoza, à savoir une ontologie qui puise dans la causalité et qui se doit un moment d'admettre une Substance non-causée. Par ailleurs, de là à confondre "non-causée" et "auto-causée" (Cause de soi), je me demande s'il y a peut-être un problème de traduction terminologique ou d'une faille de raisonnement chez le philosophe. Mais cette subtilité ne devrait guère nier l'existence de ce qui existe nécessairement (la Substance), car autrement, si rien n'existait nécessairement, une démonstration par l'absurde ou par contre-exemple devrait révéler la facticité de cette thèse. Je crois toutefois que votre raisonnement est le suivant : "pourquoi partir sur l'hypothèse qu'il y ait un Concept de soi plutôt que l'hypothèse d'un enchaînement infini de Concepts causés ?", un élément de réponse est d'observer que le Temps serait alors un Attribut de la Substance, il s'en suivra à la fois deux attributs à priori contradictoires de la Substance "Temporalité" et "Atemporalité"; c'est ou alors une contradiction ou alors un problème trop compliqué, il est plus cohérent de concevoir chez Spinoza le Temps comme un Mode.
Mais si l'on était à prendre la citation au sens épistémologique, elle se fait claire, car la Substance se conçoit par soi (est intelligible par soi) indépendamment des autres concepts ; exemple : l'assertion "1 = 1" est substantielle car axiomatique, elle se suffit dans son intelligibilité à soi-même.
Je serais intéressé de voir si la citation, prise au sens ontologique, est intelligible (sans jeu de mots).