hokousai a écrit :(...)
Un corps étendu cause un corps étendu et une idée cause une idée .
Le mélange des deux attribut est très périlleux .( je ne dis donc pas plus que dans mon message précédent)
Je reprends :
lorsque Deleuze parle d'essences physiques, je pense qu'il oppose cela à "essences métaphysiques". Il se place dans une sorte d'aristotélicisme où il s'agirait d'ordonner la puissance, l'acte, le formel et le substantiel-matériel (pas l'étendu).
Appelons "métaphysique" ce qui parle de l'Etre en tant qu'être par opposition à ce qui parle des étants.
L'Ecole placerait les essences comme des êtres distinct des étants, dans une métaphysique de l'Etre, de la pluralité de substances et de leurs formes, alors que Spinoza, dès lors que toute chose particulière est mode, ne peut que mettre les essences de chose à égalité, toute dans l'immanence de l'unique substance, de l'Etre-étant, dans une seule "physique".
Leibniz conserverait une métaphysique, une transcendance de l'Etre, en la plaçant dans le possible. Si le monde est nécessaire, pour lui, ce serait de par le choix divin dans un possible (= non-nécessaire), le possible serait plus vaste que le nécessaire, que le monde.
Je crois que c'est cela que veut dire Deleuze : monde immanent = il n'y a pas de métaphysique des choses (même si il y a une distinction entre Nature naturante et nature naturée), "Ni réalité métaphysique, ni possibilité logique, l'essence de mode est pure réalité physique", elle fait partie de notre monde.
C'est pour cela qu'il développe ensuite comment les essences font partie du monde, en tant que quoi.
La question n'est donc pas lié à la pluralité des attributs et il n'y a nulle réduction à l'attribut étendu. On serait plutôt dans l'affirmation que les attributs (pensée, étendue ou tout autre) ne sont pas, eux non plus, métaphysiques, ne sont pas dans une séparation des étants mais sont bel et bien physiques, sont la Nature, la "physis", une seule substance.
Mais peut-être que dans le vocabulaire du sens commun du XXIe siècle, au lieu de dire que chez Spinoza toute chose est physique, préfèrerait-on dire que chez Spinoza toute chose est métaphysique, même la physique.
Etrange renversement du vocabulaire qui met avant ce qui vient après, qui met le métaphysique avant le physique.
Je ne sais pas si les autres commentateurs comprennent Deleuze comme moi, mais si c'est le cas, leur divergence sur la nature des essences ne doit pas porter sur leur caractère non-coupées des étants.