Comment concilier la Pxvi 1 et la Pxxviii 1 ?
Deux infinités de chaînes infinies de causalité semblent coexister dans la nature naturée. Celle, logique, que met en place la Pxvi 1 et celle concrète ou si l'on préfère existant en acte de la Pxxviii 1. La première est purement abstraite. Mais la deuxième intéresse S parce qu'il va y trouver le mode homme et le positionner pour le pire mais avec en vue le meilleur dans la perception de la nature naturée. Mais comment penser cette coexistence ?
unité de deux ordres
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Cette partie du forum traite d''ontologie c'est-à-dire des questions fondamentales sur la nature de l'être ou tout ce qui existe. Si votre question ou remarque porte sur un autre sujet merci de poster dans le bon forum. Merci aussi de traiter une question à la fois et d'éviter les digressions.
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- Henrique
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E1P16 explique pourquoi la "nature divine" est infiniment productive d'elle-même, en une infinité de façons d'être : elle est elle-même absolument infinie en son essence, il découle donc d'elle une infinité de façons d'être ou modes. Un brin d'herbe a un beaucoup plus grand nombre de façons d'être possibles, ou propriétés, qu'une pierre, dont la nature est plus simple (en plus de pouvoir être mû, le brin d'herbe peut notamment se mouvoir par croissance, se reproduire, se reformer en cas de déformation etc.) : un être constitué d'une infinité d'attributs, eux-mêmes capables d'une infinité de façons d'êtres, c'est-à-dire Dieu, est donc évidemment capable d'une infinité de propriétés.
E1P28 explique comment la nature divine produit les êtres finis : non directement à partir de ses attributs, mais indirectement à partir des modifications de ses attributs, à partir des attributs donc - puisque seul Dieu fait être et exister, sachant que Dieu et ses attributs, c'est la même chose - mais "en tant qu'on les considère comme affectés d'un certain mode".
Il n'y a donc pas deux explications concurrentes comme vous sembliez l'entendre d'un seul et même ordre de fait, mais deux explications différentes pour deux questions différentes. Il n'y a donc pas de contradiction, ni deux ordres de causalité dans la nature, mais un seul : Dieu fait tout exister à partir de lui-même et en lui-même, en dehors de lui rien n'a d'essence ni d'existence.
En expliquant le pourquoi de l'infinie productivité de la nature naturante, E1P16 explique l'essence de chaque être, y compris les modes finfis : expression singulière de la puissance autoproductive de la nature. En expliquant comment Dieu peut produire les êtres finis, E1P28 explique quelle peut être la cause de l'existence d'un être fini : il ne peut s'expliquer par lui-même, ni comme émanation directe d'un attribut. Il ne peut donc s'expliquer qu'à partir d'un autre mode fini d'un attribut de Dieu et ainsi de suite à l'infini.
Cela signifie bien sûr qu'il ne saurait y avoir une origine temporelle au fait même qu'il existe des êtres finis, même si cela outrepasse notre pouvoir d'imaginer. Il y a de toute éternité des êtres finis justement parce que Dieu s'autoaffecte de toute éternité en une infinité de modes. Pour Dieu et son entendement infini, il n'y a ni commencement, ni fin, ni donc de durée : l'infinité de ses façons d'être, qui apparaissent partiellement sous une durée déterminée à un entendement fini, lui sont immédiatement présentes.
E1P28 explique comment la nature divine produit les êtres finis : non directement à partir de ses attributs, mais indirectement à partir des modifications de ses attributs, à partir des attributs donc - puisque seul Dieu fait être et exister, sachant que Dieu et ses attributs, c'est la même chose - mais "en tant qu'on les considère comme affectés d'un certain mode".
Il n'y a donc pas deux explications concurrentes comme vous sembliez l'entendre d'un seul et même ordre de fait, mais deux explications différentes pour deux questions différentes. Il n'y a donc pas de contradiction, ni deux ordres de causalité dans la nature, mais un seul : Dieu fait tout exister à partir de lui-même et en lui-même, en dehors de lui rien n'a d'essence ni d'existence.
En expliquant le pourquoi de l'infinie productivité de la nature naturante, E1P16 explique l'essence de chaque être, y compris les modes finfis : expression singulière de la puissance autoproductive de la nature. En expliquant comment Dieu peut produire les êtres finis, E1P28 explique quelle peut être la cause de l'existence d'un être fini : il ne peut s'expliquer par lui-même, ni comme émanation directe d'un attribut. Il ne peut donc s'expliquer qu'à partir d'un autre mode fini d'un attribut de Dieu et ainsi de suite à l'infini.
Cela signifie bien sûr qu'il ne saurait y avoir une origine temporelle au fait même qu'il existe des êtres finis, même si cela outrepasse notre pouvoir d'imaginer. Il y a de toute éternité des êtres finis justement parce que Dieu s'autoaffecte de toute éternité en une infinité de modes. Pour Dieu et son entendement infini, il n'y a ni commencement, ni fin, ni donc de durée : l'infinité de ses façons d'être, qui apparaissent partiellement sous une durée déterminée à un entendement fini, lui sont immédiatement présentes.
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