hokousai a écrit : A Durtal
( je reviens sur ce problème de l’attribut /sans prétention de le résoudre…la question est ouverte )
Spinoza est nominaliste sauf pour un universel la substance .
Je ne crois que la substance justement soit un « universel »; vous dites ceci je pense parce que la substance est infinie. Mais l'infinité indique chez Spinoza le propre d'un être (c'est à dire sur le mode du tel et tel). Par contraste on pourrait dire que l'universel est un être « indéfini » donc un pseudo-être, une illusion de détermination. Comme la fleur de Mallarmé « absente de tout bouquet ». Les termes « être » « étant » conçus comme universaux, puisqu'ils s'appliquent à n'importe quel être et n'importe quel étant, ne s'appliquent proprement à aucun et ne renvoient comme tels qu'à de l'indéfini, c'est à dire à rien.
(Comme le triangle de Berkeley qui n'est ni scalène, ni isocèle, ni droit... mais qui s'applique d'un autre coté aussi à tous)
La substance est si peu un universel d'ailleurs qu'elle se laisse désigner par un nom propre « Dieu ».
hokousai a écrit : l' idée d' attribut a un statut particulier
(dans pensées métaphysiques) L'être en tant qu'il est un être ne nous affecte pas par lui même comme substance .
On l'explique donc par quelque attribut ; la distinction entre substance et attribut est une distinction de raison .
Ce n'est pas l'attribut qui est un être de raison , c'est la distinction d'avec la substance ( et il faut pourtant bien distinguer )(voir pensée métaphysique 1/3)
Où on voit bien que la distinction est de raison c’est quand Spinoza dit ( Scolie prop 10/1)que bien que nous concevions deux attributs réellement distincts nous ne pouvons pas en conclure qu’ils sont deux étants différent.
Pour moi la distinction de deux attribut est issue du travail de la raison (de même que ce qui suit « « il est loin d être absurde de . » ».
Vous avez raison je pense dans ce que vous dites de l'application de la logique de la distinction de raison dans le scolie de 10 Eth1. Mais je ne suis pas certain de comprendre ensuite ce que vous voulez dire exactement après cela lorsque vous affirmez que la distinction est issue « d'un travail de la raison ». Cela semble suggérer que la distinction entre attributs est plus ou moins le fait de la subjectivité humaine ou relative à notre entendement. Mais que Dieu exprime son être en une infinité d'attributs distincts les uns des autres est une propriété de la définition de Dieu. Notre raison reconnaît et entérine cette propriété, par exemple lorsqu'elle distingue la pensée de l'étendue. Mais si ce que vous voulez dire est que les attributs sont des constructions intellectuelles ou des conventions nécessaires qui sont liées à nos limites cognitives, je ne crois pas que ce soit le cas.
hokousai a écrit : L’idée capitale de ce scolie est que plus il y a de réalité ou d être plus il y a d attributs , ce qui signifie (pour moi ) que Spinoza admet qu’il y a plus ou moins de réalité d être , c est à dire que la substance soit hiérarchisée en plus ou moins de réalité .Mais aussi en conséquence que le travail de la raison est hiérarchisé en degré de réalité ( je m’avance peut être un peu loin )
Oui la mise en vis à vis de « réalité » et « d'attribut » est le pivot du scolie. Mais je ne pense pas du tout qu'il induise une « hiérarchie » dans l'être . Même si je sais bien que c'est ce que suggère fortement la manière dont il est rédigé. La rédaction de ce scolie est, c'est le moins que l'on puisse dire...assez peu claire, parce que Spinoza semble entre autre, y interpoler plusieurs acceptions du terme « attribut ». Quoiqu'il en soit la raison pour laquelle je pense qu'on ne peut en tirer l'idée d'une hiérarchie est que l'on ne passe pas des choses finies à l'être absolument infini sans solution de continuité et les attributs de la substance sont au même niveau qu'elle.
Ce qu'il veut dire à mon sens est: pensez n'importe quoi d'existant, vous devrez le pensez comme (par exemple) quelque chose d'étendu, donc sous un quelconque attribut, donc comme quelque chose qui existe selon le type de l'existence qui se définit par cet attribut. Par suite un être absolument infini, (c'est une conséquence mécanique du concept d'un être absolument infini) existera et se concevra sous une infinité d'attributs, car ne le ferait-il pas qu'il y aurait par hypothèse un attribut ou un genre de l'existence sous lequel il ne serait pas et donc ne serait pas un être absolument infini. Le scolie fonctionne avec la définition 6 (de Dieu) et surtout avec l'explication de la définition en question.
hokousai a écrit : Que peut concevoir du destin de la distinction de raison au degré maximal (comme au niveau minimal ) de réalité?
Heu...Je suis un peu perdu là....
D.