Du sentiment même de soi.

Questions et débats touchant à la conception spinozienne des premiers principes de l'existence. De l'être en tant qu'être à la philosophie de la nature.
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Messagepar sescho » 19 oct. 2008, 21:27

Enegoid a écrit :... à partir du moment où l’on parle de modes on parle de choses dont l’essence « n’enveloppe pas l’existence ». Donc essence et existence sont déconnectées, en quelque sorte. Il y a existence ou pas (naissance et mort) mais l’essence n’en est pas affectée. Et ce qui est compréhensible pour le « tout ou rien » de la naissance et de la mort l’est également pour les variations de l’existence : Paul sans bras est toujours Paul, de même que Paul enfant est toujours Paul, de même que Paul mort est toujours Paul sans l’existence.

Encore faudrait-il définir Paul de façon rigoureuse pour parler ainsi. C'est sûr que si l'on pose d'emblée Paul comme étant une entité immuable, on n'admet plus le reste...

Si Paul est ce qu'il a emmagasiné en mémoire de son histoire (le "Moi" au sens courant, avec en plus quelques imaginations et émotions), il disparaît avec le corps...

D'abord nous parlons de choses singulières, c'est-à-dire de choses particulières existant en acte (le sujet est ce qui peut être admis clairement et distinctement comme "Moi" pour un homme existant.) Autrement dit, d'une chose s'inscrivant dans le temps et l'espace, et la multiplicité. Les essences sont éternelles en Dieu mais pas "en tant" qu'actualisées (essence actuelle.) La question qui se pose est : l'essence actuelle (en acte) est-elle permanente ? La réponse me semble être de toute évidence : non. Non Paul enfant - qui n'est plus - n'avait pas la même essence que Paul maintenant ; c'est purement et simplement évident (étant bien entendu que je ne parle pas ici de l'essence du genre Homme, qui s'est, elle, maintenue.) Éternelle ne veut pas dire ici se maintenant en acte ! Précisément parce que l'existence des choses singulières ne se déduit pas de leur essence. Ou encore parce que les choses singulières n'existent pas en tant qu'elles ont une essence (elles en ont forcément une de toute façon.) Le terme "essence actuelle" se réfère en fait, par "actuelle," à l'existence. Or l'existence des choses singulières n'est pas éternelle.

Pour le reste, il me semble évident que ce qui naît et meurt change forcément d'essence dans le principe, et c'est le principe que je cherche. Mais certes un homme reste un homme tant qu'il est un homme.

Serge
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Messagepar hokousai » 19 oct. 2008, 23:44

Tout Individu, chez Spinoza, est composé, et se définit par sa capacité de se maintenir totalement intacte lors d'une affection par un corps extérieur
.

chère Louisa

Excusez- moi mais je ne vois pas alors la signification d 'affection .Si tout corps composé a cete capacité de se maintenir totalement intact ....

quid de l'affection ?

.................................................................

Ce qui change d'essence, ce sont les innombrables corps individuels qui effectuaient à tel moment l'essence A, et qui maintenant effectuent l'essence B. Si vous croyez que les essences elles-mêmes peuvent se transformer ou changer,


Vous admettez dans la même phrase que des essences peuvent changer et puis ne pas changer .Cette variabilité à géométrie variable est incompréhensible .

........................................................

et puis vous affirmez ce qui justement est à expliquer
En Dieu, donc en réalité, l'infinité de modes finis est produite "d'un seul coup", et de manière irréductible.


Expliquez- moi la production de l'infinité des modes finis , ce que Spinoza n 'explique (à mon avis) pas .

La lettre de Spinoza passe alors pour un argument d'autorité .

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Messagepar Louisa » 20 oct. 2008, 02:16

Hokousai a écrit :
Louisa a écrit :
Tout Individu, chez Spinoza, est composé, et se définit par sa capacité de se maintenir totalement intacte lors d'une affection par un corps extérieur


Excusez- moi mais je ne vois pas alors la signification d 'affection .Si tout corps composé a cete capacité de se maintenir totalement intact ....

quid de l'affection ?


merci de la remarque. J'aurais dû être plus précis: lors d'une affection, ce qui reste "inchangé", ce n'est bien sur pas le corps dans toutes ses parties actuelles, puisque l'affection se définit précisément par le fait qu'elle met en mouvement certaines parties. Ce qui reste intacte, c'est l'essence actuelle ou le rapport (ratio) qui caractérise ce Corps ou cet Individu. De même, tout mode affecte l'essence de Dieu, mais celle-ci n'en demeure pas moins inchangé. A mon sens, les exemples de Henrique (repris récemment par Sescho) illustrent très bien ce rapport essence-affection: en effet, on peut bouger un doigt, mais cela ne nous fait pas changer d'essence. Quand je marche, mes jambes sont affectées autrement que quand je dors, mais il s'agit toujours des mêmes jambes, qu'elles soient en repos ou en activité. Une jambe est affectée par le mouvement qui caractérise ses muscles lorsqu'elle marche, mais cela ne change pas l'essence même de la jambe, elle reste la même jambe.

En tout cas, il me semble que c'est ainsi qu'il faut interpréter les lemmes de l'E2. Après, les choses se compliquent, puisque dans le livre 3, Spinoza introduit la notion d'affect, qui désigne une affection particulière, à savoir une affection par laquelle la puissance de la chose affectée change (augmente ou diminue). En ce qui me concerne, je n'ai pas encore trouvé d'explication satisfaisante de cette idée chez les commentateurs à ce sujet, et je ne vois pas encore très bien comment on pourrait résoudre le problème suivant: si une essence est notamment définie par le fait d'être un degré de puissance, comment un affect peut-il à la fois augmenter ou diminuer cette puissance (ce qui impliquerait qu'on passe d'un Individu à un autre) et être une affection, c'est-à-dire laisser intacte l'Individu affecté??? Certains commentateurs disent alors (Macherey par exemple, si je ne m'abuse), que l'affect ne ferait que "varier" la puissance d'une chose singulière autour d'un degré "fixe", degré qui caractérise son essence à elle. Mais cela suppose un genre de puissance "potentielle", capable de s'actualiser ou non, alors que Spinoza recuse explicitement toute puissance potentielle.

Hokousai a écrit :
Louisa a écrit :Ce qui change d'essence, ce sont les innombrables corps individuels qui effectuaient à tel moment l'essence A, et qui maintenant effectuent l'essence B. Si vous croyez que les essences elles-mêmes peuvent se transformer ou changer,


Vous admettez dans la même phrase que des essences peuvent changer et puis ne pas changer .Cette variabilité à géométrie variable est incompréhensible .


si vous relisez la phrase, vous verrez que je ne dis pas une chose et son contraire (si en relisant vous continuez à avoir cette impression, il s'agit peut-être d'un problème de français, et alors je vous remercie déjà de me le signaler): je dis que ce qui change d'essence, ce sont les corps individuels qui effectuent ensemble à un moment x l'essence du Corps ou de l'Individu A, pour effectuer à un moment x + 1 l'essence de l'Individu B. Mais j'utilise ici l'expression "changer d'essence" au sens où l'on peut changer de tram: je prends d'abord le tram A, puis le tram B. L'essence de A n'est pas l'essence de B, mais moi, tout en gardant ma propre essence, je passe belle et bien de A à B.

Prenons par exemple les "atomes" (dont on sait aujourd'hui qu'ils sont tout sauf indivisibles, contrairement à ce qu'indique leur nom) de carbone qui se trouvent dans mon Corps à moi, aujourd'hui. Ils sont là notamment grâce au poisson que j'ai mangé ce soir. Une fois digéré, ce poisson se décompose en atomes de carbone (et autres), qui à partir de ce moment-là ne vont plus effectuer le rapport caractéristique de ce poisson, mais qui vont commencer à effectuer mon rapport à moi. Ce sont ces atomes qui ont non pas changé d'essence (un atome de carbone dans le poisson a toujours exactement la même essence lorsqu'il constitue mon Corps à moi), mais qui effectuaient d'abord une essence A (celle du poisson) et puis une essence B (mon essence à moi). Dans toute cette opération, l'essence du poisson n'a point changée: ce qui a changé, c'est qu'au début, l'essence du poisson n'existait pas uniquement en Dieu, mais aussi dans un temps et un lieu précis (le poisson était dit "durer"), tandis que par après, une fois que je l'ai digéré, l'essence du poisson n'existe plus QUE en Dieu, son existence dans un temps et un lieu ayant pris fin. Mais tout cela ne change en rien l'essence du poisson!

Hokousai a écrit :et puis vous affirmez ce qui justement est à expliquer

Louisa a écrit :
En Dieu, donc en réalité, l'infinité de modes finis est produite "d'un seul coup", et de manière irréductible.


Expliquez- moi la production de l'infinité des modes finis , ce que Spinoza n 'explique (à mon avis) pas .


si j'ai bien compris, vous posez ici la question que vous venez de développer dans un autre fil. La question me semble être tout à fait pertinente, et fort intéressante, mais néanmoins différente de celle dont nous discutons ici (j'espère pouvoir y retourner plus longuement, une fois avoir trouvé le temps de prolonger la discussion sur le rapport entre éternité et durée ...). Ce que je voulais dire ici, c'est que commencer à exister puis mourir ou périr, pour un mode fini, ce n'est quelque chose qui se fait que du point de vue du temps (donc du point de vue de l'imagination), tandis qu'en réalité, donc d'un point de vue de l'éternité, Dieu ne produit pas dans un temps x les modes infinis, et dans un temps x +1 Adam, dans un temps x + 2 les fils d'Adam etc. Du point de vue de l'éternité, Dieu produit tout d'un coup. Il s'agit d'une production non médiée par le temps, ou qui ne s'explique pas par le temps.

Sinon, encore une fois, la question de savoir comment passer chez Spinoza de l'infini au fini est bien sûr une question excellente, qui mérite absolument qu'on s'y attarde un peu, afin de voir si l'on ne peut pas trouver une réponse satisfaisante. Personnellement, l'une parmi les pistes de réflexion qui me semble éventuellement pouvoir être fécondes (sans déjà en savoir plus) est la suivante: Spinoza dit que le degré de puissance d'une chose est équivalent à son "aptitude" d'affecter et d'être affectée. Une chose qui a une puissance infinie doit donc avoir une aptitude infinie d'affecter et d'être affectée (Dieu), autrement dit doit être capable d'être affectée d'un nombre infini de manières ou de modes différents. Alors comment créer cette différence entre modes, si ce n'est que par leur finitude, c'est-à-dire par le fait que chaque affection n'est pas seule dans son genre, mais "bornée" par d'autres qui lui sont semblables tout en étant différentes?
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Messagepar Louisa » 20 oct. 2008, 03:13

Sescho a écrit :Je réponds cette fois-ci, mais si tu ne m’épargnes pas par la suite ce ton de donneur de leçons que je trouve à l’opposé (dans l’apparence, car dans le fond c’est pour moi la même chose) de la pertinence de ta compréhension de Spinoza, ce sera probablement définitivement la dernière…


je suis vraiment désolée, mais je suis certaine que vous vous trompez lorsque vous pensez que j'ai l'intention de "donner des leçons". D'abord je ne vois pas DU TOUT d'où je tirerais "l'autorité" pour pouvoir faire cela, puis je n'ai jamais été convaincue ni l'intérêt ni de l'efficacité de "moraliser" (raison pour laquelle JAMAIS je n'ai traité ceux qui ont une interprétation divergeante d'"imbéciles", de "prétentieux", d'"orgueilleux" etc).

Or si vous avez cette impression, il doit bel et bien y avoir une cause .. si c'est ma façon de m'exprimer qui la provoque, je vous remercie par avance de toute info à ce sujet (si je commence à maîtriser certaines choses en français, je ne connais pas du tout déjà toutes les connotations des mots, donc peut-être que la source du malentendu doit être cherché de ce côté-là ... ?).

Enfin, vous pourriez toujours rétorquer que pour certains courants psychanalytiques, il est tout à fait envisageable de mieux connaître une personne que celle-ci ne se connaisse elle-même. Dans ce cas, je voudrais éventuellement "donner des leçons" tout à fait "inconsciemment", tandis que "consciemment" je refoulerais ce désir ... . Cela est très bien possible, mais il se fait que moi je ne crois pas en ce genre de choses. Toutefois, peut-être que si l'on en discute, vous allez pouvoir me convaincre de la vérité de cette idée, donc si cela vous dit quelque chose, j'en discuterai avec plaisir.

En attendant, je ne peux que vous dire que je n'ai PAS compris pourquoi vous avez l'impression que je voudrais donner des leçons, ce qui signifie que je ne sais pas non plus comment éviter ce genre de situations ... si donc vous trouvez qu'il est plus important de se baser sur ce qu'on pense être les "intentions" des gens que sur le "poids" même de leurs arguments pour pouvoir s'engager réellement dans une discussion, bon voilà, je ne saurai probablement pas faire grand-chose ... .

Sescho a écrit :Je ne reviens pas sur tous les points élémentaires que tu mentionnes, comme si nous découvrions Spinoza depuis hier, et que j’ai déjà traités d’une manière bien plus complète que ce à quoi tu les rabaisses (il faudrait voir aussi, je pense, si tu n’as pas un problème d’écoute, généré par un appétit irrépressible de parler.)


désolée encore une fois, mais je crains qu'il est plus "adéquat" de tenir compte du fait que ce qui vous semble être "élémentaire" parfois ne l'est pas pour quelqu'un d'autre, tandis qu'il est fort bien possible que pour pouvoir expliciter un raisonnement, il faut mentionner chaque étape logique, AUSSI celles qui sont déjà acceptées par tous. Puis bon ... comment savoir si une interprétation divergeante est due à un "manque d'écoute" chez l'autre, ou à un "manque d'explicitation" de celui qui espère se faire comprendre ... ??? Et encore une fois: à quoi bon essayer de se lancer dans des hypothèses qui concernent la personne même de l'interlocuteur, si ce dont on veut discuter, c'est le spinozisme ... ?? Pourquoi ne pas s'en tenir au "poids" de l'argument considéré en soi seul ... ?

Voici ce que je voulais déjà répondre en ce qui concerne la "forme". Quant au contenu de votre message: je vous en remercie chaleureusement, car il contient comme très souvent des idées fort intéressantes, et quelques critiques précises. J'y reviens bientôt en détail.
L.

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Messagepar vieordinaire » 20 oct. 2008, 12:46

Louisa a écrit :
En attendant, je ne peux que vous dire que je n'ai PAS compris pourquoi vous avez l'impression que je voudrais donner des leçons, ce qui signifie que je ne sais pas non plus comment éviter ce genre de situations ... si donc vous trouvez qu'il est plus important de se baser sur ce qu'on pense être les "intentions" des gens que sur le "poids" même de leurs arguments pour pouvoir s'engager réellement dans une discussion, bon voilà, je ne saurai probablement pas faire grand-chose ... .


Une approache passive - aggressive .... Ma chere Louisa ... vous devez vous imaginer que nous sommes bien des cons ou idiots car vous repetez sans cesse la meme rengaine ... nous la savons par coeur ...
Il y a un millier de raisons pourquoi nous choississons de ne pas repondre selon les attentes de votre temperament ou espoir (que vous justifiez par le desir de vous 'ameliorer') ... et le fait que nous ne repondons pas selon ces desirs ne veut pas dire que nous n'en n'avons pas connaissance ... Simplement vivez avec cette necessite :) et cessez de publicisez (peut-etre essayer d'imposer ...) votre temperament (l'imperatif ici ne signifie pas un ordre, sinon mon post serait tres ironique, mais pour votre propre bien--bien sur vous etes la bienvenue de faire ce que vous voulez, apres tout comme Spinoza le dit si bien, c'est votre droit) ... Nous connaissons tous votre rengaine. A moins que, comme j'ai dis, vous pensiez que nous sommes des idiots qui ont besoin d'etre repete la meme chose sans cesse--bien sur je ne crois pas cela soit le cas ... malheureusement, quelque soit les raisons le simple fait que la repetiez sans cesse (toujours en etant certaine de nous confirmer vos meilleures intentions) est quant meme assez revelateurs ....

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Messagepar hokousai » 20 oct. 2008, 14:17

chère Louisa
je pense que pour Spinoza le fini est une illusion d'optique .Une illusion bien réelle mais infinie .
Un peu comme celle que vous avez en percevant la ligne d 'horizon sur la mer .

on peut bouger un doigt, mais cela ne nous fait pas changer d'essence.


Cela nous fait changer et il suffit de dire cela , l 'idée d'essence est superflue .
C est une idée qui ne sert qu' à embrouiller les esprits

Et les voila tous à la recherche d'abord de la définition de l’essence et puis si celle ci trouvée , ce qui n’a rien d'évident , à la recherche d' essences particulières de choses singulières .( ce qui est encore moins évident )
Modifié en dernier par hokousai le 20 oct. 2008, 21:21, modifié 2 fois.

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Messagepar Enegoid » 20 oct. 2008, 18:50

Sescho a écrit :Encore faudrait-il définir Paul de façon rigoureuse pour parler ainsi. C'est sûr que si l'on pose d'emblée Paul comme étant une entité immuable, on n'admet plus le reste...


Oui, je sais : Il est impossible de définir Paul. Mais cela n’implique pas forcément l’erreur de ma formulation (qui n’était pas une démonstration).

Le terme "essence actuelle" se réfère en fait, par "actuelle," à l'existence.


Très dubitatif par rapport à ce que vous écrivez sur l’essence actuelle. Que voulez-vous dire par : « Le terme « essence actuelle » se réfère, en fait … à l’existence » ? J’ai presque l’impression que vous dites « l’essence actuelle c’est l’existence » Mais je suppose que non. Alors je ne vois pas ce que signifie le « se réfère à l’existence ».

Le terme essence actuelle (peu employé par Spi sauf dans E4 P4 et E3 P7,8) c’est l’essence « donnée », c’est l’effort de persévérance dans l’être, effort qui n’enveloppe aucun temps fini.
J’ai l’impression que votre vision pourrait s’exprimer ainsi : l’essence actuelle c’est la persévérance dans l’échec de la persévérance dans l’être : puisque l’essence actuelle change, il n’y a pas de persévérance réussie.

Mais je ne vais pas me lancer dans une discussion détaillée avec citations et contre citations, et analyse de termes qui, selon moi ne sont pas toujours utilisés avec une extrême précision par Spinoza lui-même.
Je dirais seulement que le point de vue que je défends s’appuie en quasi-totalité sur les lemmes de E2 et sur la notion d’individu, ensemble de corps qui « conserve sa nature (=essence) » malgré les modifications citées dans les lemmes. Dont notamment celles du Lemme 5, relative au changement de taille avec maintien des proportions qui pourrait évoquer la question de l’enfance, et permettre de dire que Paul adulte a retenu la nature (=essence) de Paul enfant.

Je comprends de ces lemmes qu’un individu est un mode fini, qu’il a une nature ou essence qu’il retient, et qui, donc ne change pas. Il a une existence, une essence, et donc un « être ». Et je ne vois pas ce qu’il y a de non spînoziste dans cette compréhension.
(Faites moi le crédit d’admettre que j’ai bien compris qu’un mode ne se conçoit pas «en soi ».)

La seule chose qui soit manifestement éternelle dans l’affaire, c’est l’étendue, le mouvement et ses lois.


Non. Sauf erreur vous en restez au mode infini de premier niveau (E1 P21), et vous oubliez le « facies totus etc… » qui est donné par Spi dans la lettre 64 comme exemple de mode infini de deuxième niveau (E1 P23). L’étendue et le mouvement ne sont pas les seules choses éternelles. La structure du monde, considérée comme individu unique, ensemble de corps qui varient d’une infinité de manières, est également infinie et éternelle (selon Spi, bien sûr).

"Il est exclu qu'il ne change pas d'essence..." dites-vous à propos de l'homme réel

Je ne peux que constater un désaccord persistant sur le "il est exclu". Et persistant via la répétition de certaines idées et concepts. Je ne vois pas, pour l'instant comment éclaircir celà..


NB La vague n’est pas un corps ni un individu, c’est un mouvement particulier, comme un mouvement du doigt, ou un tourbillon. Un mouvement particulier est-il un mode ? Je suis perplexe la-dessus…

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Messagepar sescho » 20 oct. 2008, 22:47

Enegoid a écrit :Très dubitatif par rapport à ce que vous écrivez sur l’essence actuelle. Que voulez-vous dire par : « Le terme « essence actuelle » se réfère, en fait … à l’existence » ? J’ai presque l’impression que vous dites « l’essence actuelle c’est l’existence » Mais je suppose que non. Alors je ne vois pas ce que signifie le « se réfère à l’existence ».

"Actuelle" veut dire "en acte", et "en acte" se réfère à l'existence. Une chose a nécessairement une essence, et cette essence est éternelle en Dieu, mais quand on ajoute "actuelle" on entend qu'elle est "incarnée" dans une chose finie existante. Étant une référence à une existence qui n'est pas éternelle, elle ne suppose pas que cette essence se maintienne dans la chose finie au cours du temps. Autrement dit, l'éternité de l'essence par elle-même n'implique en aucune façon que la chose maintienne la même essence au cours du temps ; la preuve la plus nette c'est la naissance et la mort, qui montre de façon indubitable dans le principe que l'essence ne se maintient pas dans une chose finie en acte.

Enegoid a écrit :Le terme essence actuelle (peu employé par Spi sauf dans E4 P4 et E3 P7,8) c’est l’essence « donnée », c’est l’effort de persévérance dans l’être, effort qui n’enveloppe aucun temps fini.

Oui, mais dit "sec" cela ne nous avance pas beaucoup... Une chose à une essence propre qui se traduit dans le monde fini par une résistance à la déformation. "Aucun temps fini" ne veut pas dire "un temps infini", cela veut juste dire qu'il n'y a pas a priori de durée attachée à la chose. Lancée dans l'espace interstellaire un mobile tend à garder sa vitesse indéfiniment.

Enegoid a écrit :J’ai l’impression que votre vision pourrait s’exprimer ainsi : l’essence actuelle c’est la persévérance dans l’échec de la persévérance dans l’être : puisque l’essence actuelle change, il n’y a pas de persévérance réussie.

C'est une TENDANCE seulement. La persévérance n'est pas par tout ou rien. Il y a du mouvement et du repos. L'impermanence veut dire "non absolue permanence", pas le chaos absolu. Il n'y a jamais de permanence absolue.

Spinoza a écrit :E4P2 : Nous pâtissons en tant seulement que nous sommes une partie de la nature, laquelle partie ne se peut concevoir indépendamment des autres.

E4P3 : La force, par laquelle l’homme persévère dans l’existence, est limitée, et la puissance des causes extérieures la surpasse infiniment.

E4P4 : Il est impossible que l’homme ne soit pas une partie de la nature, et qu’il ne puisse souffrir d’autres changements que ceux qui se peuvent concevoir par sa seule nature et dont il est la cause adéquate.

Démonstration : La puissance par laquelle les choses particulières, et partant l’homme, conservent leur être, c’est la puissance même de Dieu ou de la nature (par le Coroll. de la Propos. 24, part. 2), non pas en tant qu’infinie, mais en tant qu’elle se peut expliquer par l’essence actuelle de l’homme (en vertu de la Propos. 7, part. 3). Ainsi donc, la puissance de l’homme, en tant qu’on l’explique par son essence actuelle, est une partie de la puissance infinie, c’est-à-dire (par la Propos. 34, part. 1) de l’essence de Dieu ou de la nature. Voilà le premier point. En second lieu, si l’homme ne pouvait souffrir d’autres changements que ceux qui se peuvent concevoir par la nature même de l’homme, il s’ensuivrait (par les Propos. 4 et 6, part. 3) qu’il ne pourrait périr et qu’il devrait exister toujours ; et cela devrait résulter d’une cause soit finie, soit infinie, c’est à savoir, ou bien de la seule puissance de l’homme qui serait capable d’écarter de soi tous les changements dont le principe est dans les causes extérieures, ou bien de la puissance infinie de la nature, qui dirigerait de telle façon toutes les choses particulières que l’homme ne pourrait souffrir d’autres changements que ceux qui servent à sa conservation. Or, la première supposition est absurde (par la Propos. précéd., dont la démonstration est universelle et se peut appliquer à toutes les choses particulières) ; si donc l’homme ne pouvait souffrir d’autres changements que ceux qui se peuvent concevoir par sa seule nature, et s’il était conséquemment nécessaire (comme on vient de le faire voir) qu’il existât toujours, cela devrait résulter de la puissance infinie de Dieu ; et par suite (en vertu de la Propos. 16, part. 1), de la nécessité de la nature divine, en tant qu’elle est affectée de l’idée d’un certain homme, devrait se déduire l’ordre de toute la nature, en tant qu’elle est conçue sous les attributs de l’étendue et de la pensée ; d’où il s’ensuivrait (par la Propos. 21, part. 2) que l’homme serait infini, ce qui est absurde (par la première partie de cette Démonstration). Il est donc impossible que l’homme n’éprouve d’autres changements que ceux dont il est la cause adéquate. C. Q. F. D.

Corollaire : Il suit de là que l’homme est nécessairement toujours soumis aux passions, qu’il suit l’ordre commun de la nature et y obéit et s’y accommode, autant que la nature des choses l’exige.

E4P5 : La force et l’accroissement de telle ou telle passion et le degré où elle persévère dans l’existence ne se mesurent point par la puissance avec laquelle nous faisons effort pour persévérer dans l’existence, mais par le rapport de la puissance de telle ou telle cause extérieure avec notre puissance propre.

Démonstration : L’essence de telle ou telle passion ne se peut expliquer par notre essence seule (en vertu des Déf. 1 et 2, part. 3) ; en d’autres termes (en vertu de la Propos. 7, part. 3), la puissance de cette passion ne se peut mesurer par la puissance avec laquelle nous faisons effort pour persévérer dans notre être ; mais (comme on le montre dans la Propos. 16, part. 2) elle se doit nécessairement mesurer par le rapport de la puissance de telle ou telle cause extérieure avec notre puissance propre. C. Q. F. D.


Enegoid a écrit :... le point de vue que je défends s’appuie en quasi-totalité sur les lemmes de E2 et sur la notion d’individu, ensemble de corps qui « conserve sa nature (=essence) » malgré les modifications citées dans les lemmes. Dont notamment celles du Lemme 5, relative au changement de taille avec maintien des proportions qui pourrait évoquer la question de l’enfance, et permettre de dire que Paul adulte a retenu la nature (=essence) de Paul enfant.

Je dirais simplement ceci : il faudrait prouver que Spinoza ne parle pas alors des essences de genre (ce qu'il manie de loin le plus souvent, pour les raisons fortes déjà soulignées.) En vertu du principe d'indiscernabilité quantique, j'admets que le remplacement d'une particule par une autre identique ne change strictement rien à l'essence, comme le fait de se retourner ne doit pas beaucoup y toucher ; pour le reste, je considère qu'il s'agit de l'essence de genre. Ce que cela veut dire c'est qu'il y a un certain nombre de transformations qui ne font pas qu'un homme ne puisse plus être dit homme.

Effectivement il y a bien E3P57 : "Toute passion d’un individu quelconque diffère de la passion d’un autre individu autant que l’essence du premier diffère de celle du second." Mais alors il faut expliquer comment il est possible de passer à une perfection plus grande sans changer d'essence, nature et perfection étant la même chose. Note : pour l'instant je ressent un problème avec cette proposition ; elle n'est utilisée que pour signifier la différence de nature entre les hommes et les animaux dans E4P37, autrement dit, elle se réfère à l'essence de genre. Il est possible que l'exemple de l'ivrogne et du philosophe de la fin soit une erreur : soit, comme le voudrait cet exemple, les passions entrent dans l'essence, et alors elle change, soit (en référence à E4App) elle ne change pas ; il s'agit alors de l'essence de genre et l'exemple ne vaut rien.

Enegoid a écrit :... (Faites moi le crédit d’admettre que j’ai bien compris qu’un mode ne se conçoit pas «en soi ».)

Oh mais je vous fait ce crédit ; simplement, il ne s'agit pas seulement de considérer les choses comme si elles étaient en soi puis de les rattacher par principe ensuite à Dieu : il s'agit de poser d'abord Dieu sans forme, puis le Mouvement causé par le précédent, puis les choses finies causées par le précédent, la chaîne ontologique bien présente à l'esprit...

Enegoid a écrit :Sauf erreur vous en restez au mode infini de premier niveau (E1 P21), et vous oubliez le « facies totus etc… » qui est donné par Spi dans la lettre 64 comme exemple de mode infini de deuxième niveau (E1 P23). L’étendue et le mouvement ne sont pas les seules choses éternelles. La structure du monde, considérée comme individu unique, ensemble de corps qui varient d’une infinité de manières, est également infinie et éternelle (selon Spi, bien sûr).

Les essences sont éternelles ; nous l'avons déjà dit. Sur E1P23, je ne vois pas qu'elle implique l'existence d'un mode infini de second niveau, même si elle en exprime explicitement la possibilité. Son premier usage dans E1P32, montre que Spinoza distingue Dieu absolument infini (avec une infinité d'attributs) de Dieu en tant que vu sous un attribut particulier. Les usages suivants n'y ajoutent rien. Cette lettre est vraiment la seule occurrence que je connaisse (c'est par ailleurs voisin de Platon : l'image mobile de l'éternité), avec E2L7S cité en référence. Rien ne précise clairement qu'il s'agit d'un mode éternel et infini, d'ailleurs ; qu'il s'agit d'un mode d'un être éternel et infini pourrait suffire. Il s'agit en premier lieu de l'ensemble des modes à un instant donné, ce qui est parfaitement concevable. Ensuite, il devrait être étendu à tout les temps, ce qui est plus difficile à concevoir comme étant la même chose, et ensuite être un infini composé de fini, ce qui est bien difficile à avaler. Je laisse là la question pour l'instant. Mais n'hésitez pas à prolonger pour montrer où se trouve l'éternité et l'infinité (E1P23, c'est les deux.)

Enegoid a écrit :Je ne peux que constater un désaccord persistant sur le "il est exclu". Et persistant via la répétition de certaines idées et concepts. Je ne vois pas, pour l'instant comment éclaircir celà..

Bien, à partir du moment où l'essence c'est ce que la chose est, et que ce qu'elle est varie manifestement, je ne vois pas quoi dire d'autre... ou alors il s'agit d'essence de genre, et alors je ne vois pas où se trouve le singulier en tant que singulier qui consisterait dans un vrai "Moi." Ce qui est dans la mémoire, l'histoire passée, les souvenirs, les passions, etc. ; rien de cela n'est éternel ; il faut donc chercher le "Moi" ailleurs...

Enegoid a écrit :NB La vague n’est pas un corps ni un individu, c’est un mouvement particulier, comme un mouvement du doigt, ou un tourbillon. Un mouvement particulier est-il un mode ?

Comme tout... La vague n'aurait-elle pas d'essence et de conatus ? C'est cela pour moi voir les choses en Dieu et non en soi : les voir comme les effets du mouvement et de ses lois, qui se manifestent dans les dimensions de l'existence qu'est Dieu naturant.


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Messagepar hokousai » 20 oct. 2008, 23:07

cherSerge

on entend qu'elle est "incarnée" dans une chose finie existante. Étant une référence à une existence qui n'est pas éternelle, elle ne suppose pas que cette essence se maintienne dans la chose finie au cours du temps.


A vous lire une chose n'est jamais conforme a son essence , c'est à dire qu'une chose n'est jamais ce quelle est .

La supposée essence éternelle en Dieu ne correspond jamais à une existence réelle , elle court après ou tente de s 'ajuster ce qui est le propre des activités intellectuelles de l'esprit humain .

Finalement l'éternité de l'essence par elle-même n'implique rien du tout de l'existence de la chose laquelle change d' essence continument .

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Messagepar Louisa » 21 oct. 2008, 00:06

Sescho a écrit :
Enegoid a écrit :Sauf erreur vous en restez au mode infini de premier niveau (E1 P21), et vous oubliez le « facies totus etc… » qui est donné par Spi dans la lettre 64 comme exemple de mode infini de deuxième niveau (E1 P23). L’étendue et le mouvement ne sont pas les seules choses éternelles. La structure du monde, considérée comme individu unique, ensemble de corps qui varient d’une infinité de manières, est également infinie et éternelle (selon Spi, bien sûr).


Les essences sont éternelles ; nous l'avons déjà dit. Sur E1P23, je ne vois pas qu'elle implique l'existence d'un mode infini de second niveau, même si elle en exprime explicitement la possibilité.


je n'aurai pas le temps d'approfondir ce soir, donc juste une remarque à ce sujet seul. A mon sens, l'E1P23 ne dit pas qu'un mode infini de second niveau est possible, il dit que ce mode "existe nécessairement", et cela est même ce qui nous oblige à reconnaître qu'il est éternel.

La démonstration par exemple nous dit que "une manière qui existe nécessairement et comme infinie, a dû suivre de la nature absolue d'un attribut de Dieu; et cela soit immédiatement (là-dessus, prop. 21), soit moyennant une modification qui suit de sa nature absolue, c'est-à-dire (par la prop. précéd.) qui existe nécessairement et comme infinie."

En effet, l'E1P22 dit déjà que tout ce qui suit d'un mode immédiat infini, doit "aussi exister nécessairement et comme infini". L'E1P23 ne fait donc rien d'autre que "résumer", si j'ose dire, les propositions 21 et 22 (ou plutôt: elle y ajoute que TOUT mode infini éternel doit ou bien suivre immédiatement ou bien médiatement d'un attribut de Dieu, autrement dit qu'il n'y a pas de troisième cas concevable): ce qui suit immédiatement d'un attribut est déjà un mode, mais conserve les caractères d'infini et d'existence nécessaire (= éternité), dit la P21. Ce qui suit immédiatement de tels modes conserve également les caractères d'infini et d'existence nécessaire ou éternité, dit la P22.

Ce mode infini et éternel médiat existe nécessairement non seulement parce qu'il est dit être éternel ("la nécessité de l'existence, autrement dit l'éternité), mais aussi parce que rien de ce qui existe ne peut exister sans qu'un effet ne s'ensuive: le mode infini éternel immédiat ne peut donc exister SANS qu'il produise nécessairement un autre mode (de "second niveau"), et celui-ci doit nécessairement avoir les mêmes caractéristiques, pour les raisons qui constituent déjà l'essentiel de la démo de la P21.

Sescho a écrit : Son premier usage dans E1P32, montre que Spinoza distingue Dieu absolument infini (avec une infinité d'attributs) de Dieu en tant que vu sous un attribut particulier. Les usages suivants n'y ajoutent rien. Cette lettre est vraiment la seule occurrence que je connaisse (c'est par ailleurs voisin de Platon : l'image mobile de l'éternité), avec E2L7S cité en référence. Rien ne précise clairement qu'il s'agit d'un mode éternel et infini, d'ailleurs ; qu'il s'agit d'un mode d'un être éternel et infini pourrait suffire. Il s'agit en premier lieu de l'ensemble des modes à un instant donné, ce qui est parfaitement concevable. Ensuite, il devrait être étendu à tout les temps, ce qui est plus difficile à concevoir comme étant la même chose, et ensuite être un infini composé de fini, ce qui est bien difficile à avaler. Je laisse là la question pour l'instant. Mais n'hésitez pas à prolonger pour montrer où se trouve l'éternité et l'infinité (E1P23, c'est les deux.)


serait-il possible d'expliciter où se trouverait selon vous la difficulté conceptuelle de concevoir un infini composé d'un nombre infini de choses finies?
Merci par avance,
L.


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