hokousai a écrit :Je suis bien d’ accord quand vous dîtes
La présence même suppose l'absence, car rien n'est absolument réel;
et aussi cela (dans le 2nd message )
Etre réel, cela signifie: ne rien être par soi, tenir d'autre chose, et ainsi à l'infini. Rien d'isolé ne peut être réel
C’est bien pourquoi , à mes yeux, la substance n’est pas réelle .( que ce soit un idéal de la raison , je veux bien, mais pas plus. Encore qu’une position religieuse soit respectable )
Spinoza dit …. des substances ,autrement dit,
c’est la même chose , leurs attributs ,et leurs affections .Il parvint à démontrer qu’il n’y en avait qu’une , mais si une ,à mon avis elle est indistinguable ….. demeurent donc les modes .
Si vous voulez faire de la logique on en est à ce niveau au paradoxe de l’ensemble de tous les ensembles ( et c’est un paradoxe )
Si le réel ne tient que de l'absence, de la distance qui sous tend toute présence, il est clair que la sensation n'épuise pas la réalité. La sensation réfère à ce qui, insondable, conduit le regard à percer toujours plus loin, l'opacité de ce qui se présente.
Le réel ne tient que de cet écart entre ce qui se présente et ce qui s'absente (l'univers entier dans chaque micro perception).
Voilà qui donne raison à Kant: la réalité c'est un Idéal, ce qui veut dire: le concret absolu nul ne peut en faire l'expérience.
Mais que dit Spinoza ?
A mes yeux, pour Spinoza également l"infini, etc. sont hors expérience, car expérimenter c est relativiser. Et même quand il parle de se sentir éternel, il ne dit pas que nous sentons l'éternité, ce qui est très différent.
En ce sens, la substance et l'Idéal sont très proches. L'Idéal c'est la pensée d'une existence actuelle au fondement de toutes les réalités-virtuelles dont les présences ne sont que les singularisations. La substance comme l'Idéal relativise le présent et libère le prisonnier de sa geole: l illusion du fini se dissipe; la réalité n'enfinit jamais d'advenir.
C'est au point précis où le concret absolu rassemble toutes les essences dans son existence imprésentable que quelque chose comme un devenir, un advenir, un événement ici et maintenant peut se produire.
l'éternité justifie l'histoire; je ne peux pas plus dire: cette société est définitive que je ne peux dire: cette table se réduit à ce que j'en vois maintenant !
alors oui la substance n'est pas réelle comme une chose, et je crois bien que Spinoza nous délivre de la tentation de traiter Dieu comme une chose.
Maintenant cela signifie t il qu'il n'y a de réalité que finie comme vs le suggérez ?
Je ne crois pas.
La présence est un point d'arrêt du mouvement réel, de l'expressivité de la substance; l'imagination solidifie sur des rencontres, le poiint d'arrêt de notre perception.
en marge et dans les profondeurs de ce que je perçois il y a tout ce que je ne perçois pas et qui est pourtant bien réel: les essences, la réalité (objective)
Mais ces essences à leur tour ont leur fondement dans le concret absolu: l'idéal pour Kant, La substance pr Spinoza
Ici 2 écoles.
a) le concret est par delà ce qu'il concrétise; il n'a pas d'essence, pas de réalité, ni même d'être: Platon, Plotin, Proclus
b) le concret est cela même qu'il concrétise: Spinoza; encore faut-il ajouter: aucune confusion n'est possible entre l'infini et le fini; le fini reste toujours l'autre, selon la défintiion même du mode, définition paradoxale: le mode EST pour autant qu'il est AUTRE que ce qui le fait être, la substance. Dans la substance, le mode obtient deux titres: l'être et l'altérité, ce qui a pour conséquence que jamais le fini ne rejoint l'infini; le fini est toujours autre, il ne cesse de s'altérer à l'infini, de différer absolument de la substance, dans laquelle pourtant il EST.
Enigmatique réalité du mode qui puise son être, son existence, sa réalité de sa position d'altérité.
Donc en ce sens on pourrait dire: il n'est de réalité que modale, que dans cette infinie distance à soi que les modes développent.
Mais, Spinoza n'est pas Kant.
Si les modes sont relatifs, dans leur réalité même, ce n'est pas à la subjectivité, c'est à la substance. Spinoza pense la relativité absolue du modal. Ce qui relativise le mode est aussi ce qui l'inscrit dans l'absolu. La relation absolue n'estpas relation du réel (fini) à un autre (la substance). Non. La relativité présentifie le réel dans son altérité parce que la substance fait être l'autre, est l'être même de son autre.
Spinoza dirait donc: de ce que le mode est autre, il se constitue en marge de la substance comme ce qu'il ne sera jamais (en soi) et dans ce mouvment de reflux, il est, et même actualise son essence: en quoi il est réel, indéfiniment.
MAis ce faisant, c'est bien l'être de la substance qui soutient ce mouvement indéfini ; au point où le fini déploie son altérité, la substance EST, et c'est là que, justement, elle est absolument.
coup de génie qui relativise singulierement Hegel