Juste une intuition, ou un état de questionnement assez exigeant à satisfaire......
Partons de faits:Un juif marane, excommunié du judaïsme à 20 ans.....On sait à quel point les livres mystérieux de la Kabbale ont circulé en Europe à partir de 1453 (chute de Constantinople)et plus que jamais dans la Hollande du XVIIe.
A partir de ces déductions, peut-on mesurer une influence de cette dernière sur l'oeuvre de Spinoza?
Si quelques uns seraient déconcertés par ce sujet, on dit qu'il faut une vie pour percer les mystères de la Kabbale à moins de devenir fou...Elle n'est pas non plus une secte même si on note aujourd'hui beaucoup de dérives, elle reste avant tout le fruit de quelques sages il y a très longtemps.....
Je suis incapable, seule, d'aller plus loin sur ma question, peut-être certains d'entre vous auraient des éléments de réponses?
Amicalement
Cécile
Y-a-t-il un kabbaliste dans la salle???
- cess
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Apparemment, mon questionnement a aussi été partagé par Alexandre Matheron (individu et communauté chez Spinoza, les éditions de Minuit , p.30, note 21....
Il se réfère à M.Scholem et à certains passages du Zohar.....
Je cite "il est tentant de rapprocher l'Etendue spinoziste du côté gauche de l'arbre séphirotique qui est celui de la séparation et de rattacher "la pensée" au côté droit qui est celui de l'unité.
On avance , on avance......
Il se réfère à M.Scholem et à certains passages du Zohar.....
Je cite "il est tentant de rapprocher l'Etendue spinoziste du côté gauche de l'arbre séphirotique qui est celui de la séparation et de rattacher "la pensée" au côté droit qui est celui de l'unité.
On avance , on avance......

- AUgustindercrois
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Pour voir du côté de la mystique juive, on peut s'intéresser à Louria, étudié par Scholem, in:
La Kabbale : Une introduction. Origines, thèmes et biographies, Ed. Gallimard, coll. "Folio Essais", Paru originellement aux Éditions du Cerf, 1998, ISBN 978-2-07042-813-7
http://www.kabbale.org/
L'Ethique serait une version immanente de la Kabbale juive, pour vous Cécile?
Spinoza se posait cette question, dès le TRE:
« Nam id, quod in se unum est, multiplex esse imaginantur homines »
Car ce qui est un en soi, les hommes l'imaginent être multiple.
(Tractatus de Intellectus Emendatione)
Mais que faire alors de l'infinité des attributs posés à la déf. 6 de la première partie selon vous?
Amitié.
La Kabbale : Une introduction. Origines, thèmes et biographies, Ed. Gallimard, coll. "Folio Essais", Paru originellement aux Éditions du Cerf, 1998, ISBN 978-2-07042-813-7
http://www.kabbale.org/
L'Ethique serait une version immanente de la Kabbale juive, pour vous Cécile?
Spinoza se posait cette question, dès le TRE:
« Nam id, quod in se unum est, multiplex esse imaginantur homines »
Car ce qui est un en soi, les hommes l'imaginent être multiple.
(Tractatus de Intellectus Emendatione)
Mais que faire alors de l'infinité des attributs posés à la déf. 6 de la première partie selon vous?
Amitié.
- recherche
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Bonjour,
En quelques mots, je vais me risquer à une réponse quoique forcément très partielle car, n’étant en fait pas kabbaliste, les éléments dont je dispose sont peu nombreux.
Il me semble bien qu’avec sa vision immanentiste, Spinoza considère l'un des deux pans constitutifs, au regard de la mystique juive, du divin.
« Mémaleh kol almim » (« qui emplit tous les mondes ») désigne cette Immanence, et j’ignore ce qui pourrait nous empêcher de l’associer à la Nature de Spinoza. Le monde et ses lois, ses déterminismes successifs, nous-mêmes et notre impression à part entière d’exister : autant d’ « autres » que la mystique juive reconnaît (et justifie), au bémol près qu’il pourrait plutôt s’agir de « pseudo-autres ».
En effet, tout nous laisserait à penser (n’est-ce pas, Baruch ?) que l’Immanence n’entretient aucun lien avec ce qui constitue pourtant, pour la mystique juive, sa source intarissable et véritable, serait-elle dissimulée derrière un enchaînement de filtres successifs. Je veux faire allusion au « צמצום » (« Tsimtsoum »), processus kabbalistique par lequel, au travers des « ספירות » (« Séphirot ») et des « mondes » dans lesquels elles se déploient, l’infini absolu se « contracte », se canalise, jusqu’à permettre à l’Immanence d’émerger.
La distinction fondamentale résiderait donc en ce que cette Immanence ne constituerait qu’une lointaine émanation de la Transcendance, celle face à qui il n’est d’Être autre qu’elle-même, et pour qui l'Immanence n'est que subsidiaire.
Merci
En quelques mots, je vais me risquer à une réponse quoique forcément très partielle car, n’étant en fait pas kabbaliste, les éléments dont je dispose sont peu nombreux.
Il me semble bien qu’avec sa vision immanentiste, Spinoza considère l'un des deux pans constitutifs, au regard de la mystique juive, du divin.
« Mémaleh kol almim » (« qui emplit tous les mondes ») désigne cette Immanence, et j’ignore ce qui pourrait nous empêcher de l’associer à la Nature de Spinoza. Le monde et ses lois, ses déterminismes successifs, nous-mêmes et notre impression à part entière d’exister : autant d’ « autres » que la mystique juive reconnaît (et justifie), au bémol près qu’il pourrait plutôt s’agir de « pseudo-autres ».
En effet, tout nous laisserait à penser (n’est-ce pas, Baruch ?) que l’Immanence n’entretient aucun lien avec ce qui constitue pourtant, pour la mystique juive, sa source intarissable et véritable, serait-elle dissimulée derrière un enchaînement de filtres successifs. Je veux faire allusion au « צמצום » (« Tsimtsoum »), processus kabbalistique par lequel, au travers des « ספירות » (« Séphirot ») et des « mondes » dans lesquels elles se déploient, l’infini absolu se « contracte », se canalise, jusqu’à permettre à l’Immanence d’émerger.
La distinction fondamentale résiderait donc en ce que cette Immanence ne constituerait qu’une lointaine émanation de la Transcendance, celle face à qui il n’est d’Être autre qu’elle-même, et pour qui l'Immanence n'est que subsidiaire.
Merci
Modifié en dernier par recherche le 03 avr. 2011, 03:21, modifié 1 fois.
- AUgustindercrois
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