Processus de la pensée

Questions et débats touchant à la nature et aux limites de la connaissance (gnoséologie et épistémologie) dans le cadre de la philosophie spinoziste.
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Processus de la pensée

Messagepar recherche » 03 sept. 2013, 12:17

Bonjour,

Spinoza parle-t-il quelque part des processus de la pensée, au regard de la dialectique intuition/analyse ?

Merci

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hokousai
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Messagepar hokousai » 07 sept. 2013, 23:26

cher recherche

Je ne vois pas bien ce que vous cherchez à savoir.

Je vous renvoie à Peirce qui pose une question.

je copie un texte de Claudine Tiercelin

Dispose-t-on vraiment de connaissances absolument primitives, auto-justificatrices et pouvant ainsi servir de fondement aux autres connaissances ? Car « il est clair que c’est une chose d’avoir une intuition, et que c’en est une autre de savoir intuitivement que c’est une intuition. La question est de savoir si ces deux choses, distinctes pour la pensée, sont en fait si immanquablement liées que nous pouvons toujours intuitivement distinguer entre une intuition et une connaissance déterminée par une autre connaissance »25. Réponse de Peirce : à supposer que nous ayons de telles intuitions, nous ne disposons pas d’un pouvoir intuitif qui nous permette de distinguer une intuition d’un autre type de connaissance.

C’est moins ici l’intuition comme faculté qui est en cause que la prétendue nécessité de son recours pour fonder la science. Aussi l’intuition est-elle définie, non comme « connaissance du présent comme présent », mais logiquement comme absence de détermination ou de cause, « prémisse qui n’est pas elle-même une conclusion », « connaissance non déterminée par une connaissance antérieure », « opposé de la connaissance discursive»20

http://books.openedition.org/cdf/1994

IL me semble qu'il y a intuition chez Spinoza et pas la question que se pose Peirce

La question est de savoir si ces deux choses, distinctes pour la pensée, sont en fait si immanquablement liées que nous pouvons toujours intuitivement distinguer entre une intuition et une connaissance déterminée par une autre connaissance
Modifié en dernier par hokousai le 08 sept. 2013, 23:10, modifié 2 fois.

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Messagepar Vanleers » 08 sept. 2013, 16:49

A recherche

A ma connaissance, il n'est question d’intuition dans l’Ethique que lorsque Spinoza appelle science intuitive la connaissance du troisième genre (E II 40 sc. 2).
« Ce genre de connaître procède de l’idée adéquate de l’essence formelle de certains attributs de Dieu vers la connaissance adéquate de l’essence des choses » (op. cit.)
Dans ces conditions, de quelle dialectique intuition/analyse pourrait-il bien être question dans cet ouvrage ?
S’agirait-il de l’articulation entre connaissances du deuxième et du troisième genre ?

Bien à vous

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Messagepar recherche » 09 sept. 2013, 00:05

Bonsoir Vanleers,

Il s'agirait plutôt je crois de l'articulation entre connaissance du premier genre et connaissance du second genre (telles que décrites justement dans Ethique II, proposition 40, scolie. 2, il me semble assez clair que, pour Spinoza, l'intuition dont il est question ici, celle de nature à abreuver (constituer la matière de) la connaissance du 2nd genre, est à ranger dans la connaissance du 1er genre).

En effet, je souhaitais simplement parler du processus de réflexion le plus conventionnel qui soit ("- que faire de telle idée ? - analysons-la"), cette idée ne correspondant pas nécessairement à celle dont procédera la connaissance du 3ème genre ("l'idée de Dieu comme cause" selon Ethique 5, proposition 32).

Merci beaucoup

NB - poursuivi par messages privées avec Hokousai.

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Messagepar hokousai » 10 sept. 2013, 19:49

à recherche

J' ai trouvé un texte qui va dans le sens que je vous disais ( Maxime Rovere l' automate spirituel)

""""""Le T de la réforme de l 'entendement se veut un traité de la voie intuitive : c’est ce mode de perception seul qui est retenu comme moyen d’accès aux essences des choses, et par conséquent à l’adéquation ultime visée par Spinoza, celle de l’esprit avec la nature. Le problème est que telle qu’elle se présente dans le traité, l’intuition ne se construit pas ; elle est au contraire le fondement de toute construction possible, mais pour cette raison même, on ne peut validement rien prendre pour l’élaborer. C’est pour cela que Spinoza se retrouve acculé à l’évidence (à ce qui est clair par soi) : car la marche d’une science qui relèverait tout entière du quatrième mode de perception ne pourrait se faire que comme ça, d’une évidence à l’autre. Or l’évidence de l’idée norme, celle qui doit nous permettre de reproduire la nature en commençant par l’idée de la cause de toutes choses, cette évidence nous ne la percevons pas de la manière espérée.
Cette intransigeance épistémologique de Spinoza a une portée ontologique : l’intérêt exclusif qu’il porte à la voie intuitive recouvre une attention quasi exclusive portée à l’intellect, plutôt qu’à l’esprit, ou à l’âme. Or l’intellect est un quelque chose engagé dans l’intellection, autrement dit dans la connaissance, et dont l’ambition de Spinoza est d’extraire l’essence pure et sans mélange. Il veut l’intellect et lui seul."""""

http://cerphi.ens-lyon.fr/IMG/pdf/data-data_spinoza_rovere.pdf texte brillant d' intelligence . Sauf que, et ça reste un problème pour moi, le texte de Spinoza ne dit pas "automate spirituel". Il dit automa et non automata . Gilles Louise semble éviter la question il ne mentionne ni automa ni automata ( mais il est vrai que le lexique de GL se présente comme un lexique de l 'Ethique ). "automata" est empoyé dans le TRE mais dans un sens péjoratif .


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