Pej a écrit :Je ne pense pas qu'on puisse parler en ces termes, sauf à mon avis à faire un contresens fondamental sur l'Ethique. Spinoza ne se propose pas de mener les hommes à une forme de bonheur (ce qui serait comme prescrire une forme de morale, et nécessiterait donc le libre arbitre) ; il ne fait que décrire comment il est possible de devenir sage = arriver à une forme de bonheur, ce qui est totalement différent.
Nous sommes d'accord.
Décrire comment il est possible de devenir sage = mener les hommes à une forme de bonheur.
Fin de l'Ethique :
"Si la voie que j'ai montré qui y conduit, paraît extrêmement ardue, encore y peut-on entrer. Et cela certes doit être ardu qui est trouvé si rarement. Comment serait-il possible, si le salut était sous la main et si l'on y pouvait parvenir sans grand-peine, qu'il fût négligé par presque tous ? Mais tout ce qui est beau est difficile autant que rare."Pej a écrit :Enfin j'ajouterai que pour ma part je trouve la définition de la vérité chez Spinoza complètement inopérante, mais bon, c'est une autre question.
Je suis quand même allé assez vite. Il y a plus du subtilité dans la notion de vérité de Spinoza qu'une simple phrase peut en dire.
Et en fait, la notion de "vérité" de Popper est une notion de doute plutôt que de vérité puisqu'une chose n'est jamais certaine si elle est falsifiable.
Elle devient certaine seulement par rapport à un cadre expérimental basé sur la répétition.
Il n'y a guère d'alternative à Spinoza dès lors qu'on veut pouvoir dire de manière absolue "Je sais". Il faut quelque part croire en son savoir, ne serait-ce que pour affirmer, par exemple, que la falsificabilité est un critère vrai pour juger d'un résultat scientifique.
Pourtant, la falsificabilité ne suffit pas toujours. On peut décrire la théorie électro-magnétique soit en terme de forces soit en termes de champ et les 2 formes seront équivalentes mais ontologiquement différentes puisque les objets de base ne seront pas les mêmes. Il n'y a pas de critère expérimental permettant de départager les 2 visions.
Le problème est plus sensible en quantique où aucune explication ontologique n'emporte le consensus après 1 siècle de développements.
Une des place de la philosophie est sans doute dans cette affirmation méta-expérimentale qui permet de choisir entre des visions du monde par des critères dépassant le simple opérationnel.