Interrogation interne me pourrissant mes nuits
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Interrogation interne me pourrissant mes nuits
L'homme est-il apte a comprendre la vérité?
Re: Interrogation interne me pourrissant mes nuits
Andromalius a écrit :L'homme est-il apte a comprendre la vérité?
Qu'on réponde "oui" ou "non", c'est qu'on considère qu'on a une certaine vérité. Si on répond "non", on se contredit soi-même puisqu'on affirme assurément qu'on ne peut rien affirmer de sûr.
Donc on ne peut répondre que "oui".
- Andromalius
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- Henrique
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Appelons homme l'être qui se demande s'il est lui-même apte à connaître la vérité. Nous constatons à l'évidence que nous sommes des hommes puisque cette question se trouve dans notre esprit, nous nous la posons. Donc nous existons nécessairement, sans quoi la question n'existerait pas. Il y a donc une vérité certaine : il existe un être qui se demande ce qu'il peut connaître avec certitude, c'est-à-dire un étant qui pense. Quand bien même ne serait-il rien d'autre, il ne peut être rien. Notez que cela correspond en d'autres termes à l'argument de Bardamu, ci-dessus.
Quant à ce que dit Hegel, il ne faut pas le caricaturer. Pour rester dans une vulgarisation mais de façon un peu plus rigoureuse, selon Hegel la fin de l'histoire est l'avénement total de la raison. Dans cette progression, il y a certaines étapes : d'abord l'appréhension de l'universel et du nécessaire à partir de représentations sensibles, c'est la religion. Exemple : ressentir l'universel dans l'histoire d'un Dieu se révélant au travers d'un buisson ardent pour Moïse. Ensuite la démarche inverse, partir de l'universel pour aller vers le particulier, c'est l'art : exemple, les pyramides égyptiennes comme expression de l'idée de l'esprit comme réalité "gigantesque", infinie.
Ces deux étapes présentent la marche de l'esprit vers l'accomplissement de la raison. Certains commentateurs estiment qu'elles sont déjà accomplies : les religions comme l'art ne font plus aujourd'hui que s'imiter eux-mêmes, ce qui prélude à leur dépassement. La dernière étape est la philosophie qui comprend le particulier dans l'universel, le sensible comme élément du rationnel. On peut estimer, si on est hégélien, que cela a déjà été accompli par Hegel, mais en même temps cela reste une finalité infinie car il existe une infinité de choses à comprendre par la raison.
D'autre part, différentes expressions politiques correspondent à ces différentes étapes de la culture. Mais la raison ne serait pleinement accomplie que dans un Etat dont tous les membres seraient unis par une même compréhension de la vérité de la raison, autrement dit dans un Etat de philosophes. On en est encore loin !
Dans tous les cas, il ne s'agit pas avec Hegel d'aller de l'être au non-être, mais de la pauvreté de l'être à la richesse de toutes ses déterminations possibles en passant par les étapes formatrices du travail du négatif.
Notez pour finir que selon Spinoza, cette conception finaliste de l'histoire humaine où tout finit nécessairement bien pour l'homme reste une vue de l'esprit, partielle et anthropomorphique, cf. Ethique I, appendice.
En ce qui concerne plus directement la question de l'accessibilité de la vérité, un article y est consacré sur ce site dans Réfléchir/Connaître. Vous y verrez que c'est le scepticisme qui est à opposer à la thèse selon laquelle il y a une connaissance du vrai. Cette doctrine a d'ailleurs été discutée dans un des forums de ce site, faites une recherche. Voyez aussi Ethique II, propositions 19 à 45 et leurs commentaires dans Comprendre/Présentations. Prenez connaissance de tout cela si vous voulez en discuter.
Quant à ce que dit Hegel, il ne faut pas le caricaturer. Pour rester dans une vulgarisation mais de façon un peu plus rigoureuse, selon Hegel la fin de l'histoire est l'avénement total de la raison. Dans cette progression, il y a certaines étapes : d'abord l'appréhension de l'universel et du nécessaire à partir de représentations sensibles, c'est la religion. Exemple : ressentir l'universel dans l'histoire d'un Dieu se révélant au travers d'un buisson ardent pour Moïse. Ensuite la démarche inverse, partir de l'universel pour aller vers le particulier, c'est l'art : exemple, les pyramides égyptiennes comme expression de l'idée de l'esprit comme réalité "gigantesque", infinie.
Ces deux étapes présentent la marche de l'esprit vers l'accomplissement de la raison. Certains commentateurs estiment qu'elles sont déjà accomplies : les religions comme l'art ne font plus aujourd'hui que s'imiter eux-mêmes, ce qui prélude à leur dépassement. La dernière étape est la philosophie qui comprend le particulier dans l'universel, le sensible comme élément du rationnel. On peut estimer, si on est hégélien, que cela a déjà été accompli par Hegel, mais en même temps cela reste une finalité infinie car il existe une infinité de choses à comprendre par la raison.
D'autre part, différentes expressions politiques correspondent à ces différentes étapes de la culture. Mais la raison ne serait pleinement accomplie que dans un Etat dont tous les membres seraient unis par une même compréhension de la vérité de la raison, autrement dit dans un Etat de philosophes. On en est encore loin !
Dans tous les cas, il ne s'agit pas avec Hegel d'aller de l'être au non-être, mais de la pauvreté de l'être à la richesse de toutes ses déterminations possibles en passant par les étapes formatrices du travail du négatif.
Notez pour finir que selon Spinoza, cette conception finaliste de l'histoire humaine où tout finit nécessairement bien pour l'homme reste une vue de l'esprit, partielle et anthropomorphique, cf. Ethique I, appendice.
En ce qui concerne plus directement la question de l'accessibilité de la vérité, un article y est consacré sur ce site dans Réfléchir/Connaître. Vous y verrez que c'est le scepticisme qui est à opposer à la thèse selon laquelle il y a une connaissance du vrai. Cette doctrine a d'ailleurs été discutée dans un des forums de ce site, faites une recherche. Voyez aussi Ethique II, propositions 19 à 45 et leurs commentaires dans Comprendre/Présentations. Prenez connaissance de tout cela si vous voulez en discuter.
- YvesMichaud
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- Andromalius
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Si je me place sur un point de vue "humaniste", Dieu créa l'homme à son image et en admettant que Dieu soit parfait, l'homme l'est donc aussi.
Enfin, Dieu fait les vérités étèrnelles, l'homme étant à son image il est donc aussi capable de vérités et même de vérités étèrnelles.
Même s'il est évident que Dieu est dieu et l'homme est l'homme.
Qu'en pensez vous?
Enfin, Dieu fait les vérités étèrnelles, l'homme étant à son image il est donc aussi capable de vérités et même de vérités étèrnelles.
Même s'il est évident que Dieu est dieu et l'homme est l'homme.
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- Andromalius
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Quoi qu'il en soit, je ne veux pas prouver que l'homme soit indigne à recevoir la vérité. Certaines personnes pourraient très bien être apte à comprendre la vérité, mais inapte à la recevoir, et inversement.
Je vous prie d'être indulgent avec moi, je fais juste de mon mieu pour formuler des propos ayant un minimum de sens.
Je vous prie d'être indulgent avec moi, je fais juste de mon mieu pour formuler des propos ayant un minimum de sens.
- Andromalius
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On pourrait se demander s’il n’y pas une forme de scepticisme qui loin d’ affirmer qu’il n’y a pas connaissance possible du vrai, affirmerait au contraire qu’il y a une infinité de connaissances possibles d’une infinité de vérités possibles .
Cette question de la vérité une ou multiple est à rapporter ou pourrait être rapportée au problème théologique de l’apocatastase :" espoir d’un rétablissement toutes les créatures douées de raison dans leur état originel d’unité avec Dieu " , ce qui sur le fond est un déni de la damnation personnelle .Problème théologique de haute antiquité ( Origène ) soulevé régulièrement en théologie chrétienne et jamais résolu, la thèse opposée celle de la possible damnation individuelle prévalant traditionnellement .
Chaque être doué de raison et par extension on peut attribuer la raison aux animaux , en quelque lieu de vérité où il se trouve , serait dans le projet de dieu et toute existence serait égale sous cet aspect là ,celle de l’ athé comme celle du croyant et celle de l’ignorant comme celle du philosophe .
Holousai
Cette question de la vérité une ou multiple est à rapporter ou pourrait être rapportée au problème théologique de l’apocatastase :" espoir d’un rétablissement toutes les créatures douées de raison dans leur état originel d’unité avec Dieu " , ce qui sur le fond est un déni de la damnation personnelle .Problème théologique de haute antiquité ( Origène ) soulevé régulièrement en théologie chrétienne et jamais résolu, la thèse opposée celle de la possible damnation individuelle prévalant traditionnellement .
Chaque être doué de raison et par extension on peut attribuer la raison aux animaux , en quelque lieu de vérité où il se trouve , serait dans le projet de dieu et toute existence serait égale sous cet aspect là ,celle de l’ athé comme celle du croyant et celle de l’ignorant comme celle du philosophe .
Holousai
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