Miam a écrit :
Tout simplement parce qu’il n’y a qu’une essence qui est celle de la substance et de chaque attribut. On ne trouve pas « essences » au pluriel.
Comment alors lisez-vous E2P8 ?
Miam a écrit :Par conséquent si une essence singulière disparaît, c’est tout l’attribut qui disparaît et la substance aussi par conséquent de sorte qu’il ne reste plus rien. Donc si l’essence de Louisa disparait, celle de Sinusix aussi, et aussi la mienne et celle d’Hokusai et celle de Dieu. en sorte que si une essence disparaît il n’y a plus rien.
Dommage, cher Maître, que vous fassiez dans l'invective, car je suis là profondément d'accord avec vous, mais vous expliquez tellement mieux que moi. Ce faisant, vous répondez à l'interrogation posée accessoirement par JGautier en référence à E1P12, en ce que, effectivement, c'est l'extraction de la plus infime partie qui fait se volatiliser la substance.
Miam a écrit :En cela Louisa a raison sinon qu’il n’y a pas d’ »essences singulières » mais « l’essence des choses singulières », ce qui est très différent pour qui a des oreilles.
En l'occurrence, je n'ai pas entendu Louisa mais lu sa constance à plaider la cause des essences singulières de choses singulières, précision terminologique qui lui a été maintes fois opposée, notamment quant à sa lecture de E2P8.
Mais laissons la plaider sa cause toute seule. Au delà du plaisir du soutien du Maître, elle nous a toujours montré qu'elle en était capable.
Miam a écrit :Et bien sûr cette essence n’arien à voir avec une espèce ou un genre. Cela c’est de l’aristotélisme mal digéré et Spinoza est à mille lieues de cela.
Qui a dit le contraire.
Mais faut-il vous citer le nombre d'occurrences où Spinoza fait référence à l'essence dans un sens Aristotélicien, j'espère bien digéré chez lui.
Miam a écrit :Il en va de même pour l’existence. Dire que l’essence des choses singulières n’enveloppe pas l’existence, cela ne veut pas dire que l’existence des choses singulières n’est pas éternelle. Elle est éternelle puisque c’est la même que celle de chaque attribut et donc de l’essence. Autrement dit, l’existence d’une chose singulière est déterminée de toute éternité. Ce que cela veut dire, c’est qu’au contraire des causa sui (substance et attributs), son existence n’est pas cause de son essence. Cela veut dire qu’elle dure : qu’une chose singulière au sens de mode fini dure : qu’elle apparaît à un moment et disparaît à un autre. Que donc le mode fini n’est pas éternel. Mais que le mode fini ne soit pas éternel, cela ne veut pas dire que son essence et son existence quant à elles, ne sont pas éternelles.
Pure battologie, diraient les doctes.
Ques les atomes d'hydrogène qui entrent dans mon rapport de mouvement et de repos aient 13 milliards d'années environ, en l'état actuel de nos connaissances scientifiques, je vous l'accorde.
Malgré mon infinie petitesse, je ne crois pas me réduire à ces seuls atomes.
Miam a écrit :Au moins Louisa tente de lire Spinoza sans préjugé tandis que ses contradicteurs restent prisonniers des définitions classiques de l’essence et de l’existence. Quoi d’étonnant puisque sur ce forum on ne parle plus de Spinoza mais de Voltaire et qu’on utilise une idéologie totalement commune qui se nourrit de la tradition chrétienne occidentale dont les Lumières, en fin de compte, sont les dignes héritiers.
Oui Spinoza dit des choses énormes quoiqu’avec un vocabulaire commun ! Et la violence des contradicteurs de Louisa, leur étonnement devant cette hérésie, ne témoigne que de la médiocrité de leur lecture de Spinoza.
Propos gratuits et désolants.
Relisez Montaigne, vous trouverez certainement les quelques passages qui semblent s'appliquer à votre essence éternelle, mais que j'espère en un exemplaire unique quant au passage à l'existence.