Bonjour,
J'ai cherché dans le forum des sujets concernant la peine de mort et ce que spinoza pouvait en penser, je n'ai pas trouvé( J'ai sûrement mal cherché, pouvez-vous me diriger?)
Je me base sur une phrase de la dernière partie de l'éthique:
EthIV, scolie de la prop.LXIII :
"De même, un juge qui, non par haine ou par colère , etc, mais par le seul amour du salut public , condamne à mort un accusé, est conduit par la seule Raison."
La peine de mort n'est-elle pas contraire à la vision de la société spinoziste, dans laquelle tout le mone doit aider les autres à vivre (développer leur puissance d'agir)?
Quelle utilité peut avoir la peine de mort,? (toujours dans une vision spinoziste de la société)
Peut-être ne doit-on l'utiliser que dans des cas extremes :un psychopate irrécupérable qui dans le pire es cas tue d'autres personnes? (mais non, on peut encore le mettre en prison à vie, en aidant et espérant son rétablissement)
Ou alors cette peine de mort n'est applicable que parce que la société humaine comme le dit spinoza ne vit presque jamais sous la conduite de la raison?
cordialement
Peine de mort.
Re: Peine de mort.
Je pense que comme tout, la peine de mort doit avoir pour but de dissuader.
Cependant, je pense que son rapport cout(tuer une personne)/dissuasion est médiocre, par conséquent je suis critique vis à vis de la peine de mort.
Après il faudrait pourquoi pas analyser des études sur les statistiques des états qui le pratiquent.
Pour la dissuasion, l'étude de l'arabie saoudite ou le vol peut être puni par la perte d'une main, peut être interessant
Cependant, je pense que son rapport cout(tuer une personne)/dissuasion est médiocre, par conséquent je suis critique vis à vis de la peine de mort.
Après il faudrait pourquoi pas analyser des études sur les statistiques des états qui le pratiquent.
Pour la dissuasion, l'étude de l'arabie saoudite ou le vol peut être puni par la perte d'une main, peut être interessant
Je me suis peut-etre mal exprimé.
Je ne demande pas un avis personnel (bien que je les accepte volontiers, ne le prend pas mal nepart).
Je me demande quel peut etre le raisonnement suivi par ce juge "sous la conduite de la raison" (et donc par spinoza) qui mène à la condamnation à la peine de mort, contraire selon moi à sa philosophie.
Je ne demande pas un avis personnel (bien que je les accepte volontiers, ne le prend pas mal nepart).
Je me demande quel peut etre le raisonnement suivi par ce juge "sous la conduite de la raison" (et donc par spinoza) qui mène à la condamnation à la peine de mort, contraire selon moi à sa philosophie.
La peine de mort, comme les autres châtiments, me paraît plus être une officialisation de l'affect de vengeance, qu'un acte rationnel. D'accord ce n'est plus la vengeance privée, c'est la vengeance publique. Mais la clémence, dont Spinoza dit qu'elle est non pas une passion mais une vertu, ne peut elle pas être une action de la société entière, quand la peine de mort n'est qu'une passion engendrée par le désir de vengeance ?
PhiPhilo a écrit :Autrement dit, la clémence, tout en étant une espèce de générosité, et donc rien d'autre qu'une passion, est néanmoins une passion joyeuse lorsque la vengeance est évidemment une passion triste.
Bref, bien que le degré de rationalité d'un comportement humain soit déterminé par les circonstances et non pas librement délibéré par de purs esprits, la clémence est plus rationnelle que la peine de mort.
Ce n'est pas l'opinion de Spinoza, je cite :
"A la cruauté s'oppose la Clémence, qui n'est pas une passion, mais une puissance de l'âme, par laquelle l'homme maîtrise colère et vengeance."
Explication de la définition 38 des affects (livre 3).
Donc la Clémence est une action, qui comme vous l'avez noté, se rattache à la générosité. Or :
"Toutes les actions qui suivent des affects se rapportant à l'esprit en tant qu'il comprend, je les rapporte à la force d'âme, que je divise en fermeté et générosité."
scolie de la prop. 59 du livre 3.
Cela signifie que la générosité, pour Spinoza est également une action de l'esprit qui découle de "l'amour de soi, de Dieu et des choses".
"Donc la frugalité, la sobriété, la présence d'esprit dans le danger, etc. sont des espèces de la fermeté ; et la modestie, la clémence, etc. des espèces de la générosité." (même scolie que plus haut)
Vous semblez confondre affect et passion. Les actions de l'esprit pour Spinoza ne sont pas le résultat d'une raison froide et mathématique, elles découlent elles aussi des affects qui prennent naissance dans l'amour intellectuel de Dieu.
Parmi les passions qui conviennent avec la raison, Spinoza cite en premier la joie, puis l'allégresse, la faveur, l'amour propre ou satisfaction de soi-même et la gloire, dont le statut est ambigüe, selon qu'il s'agit d'une "vaine gloire" passionnelle ou de "cet amour ou béatitude qu'on appelle gloire dans les livres sacrés", qui prend le statut d'action pure de l'esprit dans le livre 5.
Il y a donc des passions tristes (toujours mauvaises), des passions joyeuses (toujours bonnes à moins d'être excessives, comme l'amour ou l'orgueil), des passions joyeuses "qui conviennent avec la raison" (comme la faveur et l'amour propre, qui ne peuvent devenir excessives et donc sont toujours ou nécessairement bonnes), et de véritables actions de l'esprit (toujours joyeuses).
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