Korto a écrit :saxophil a écrit :A korto...
Mon gingko se trouve sur mon balcon,donc je ne vous fais pas de dessin...
Sage décision. Vous n'êtes pas sans savoir que le gingko est le plus vieil arbre du monde. Il doit donc être plutôt vieille école de ce côté là. Il n'apprécierait sans doute pas.
saxophil a écrit :Ceci dit,y a des moments ou j'évite de me prendre un peu trop la tête avec spinoza
Sage décision aussi...
Bonjour à tous
Je me suis invité sur ce site, comme sur quelques autres relevant d'autres domaines, à 62 ans, afin de pouvoir confronter/accompagner ma lecture d'oeuvres difficiles et marquantes du cheminement de la pensée humaine, accompagnement inexistant pour qui n'est pas de formation philosophique universitaire et qui ne fréquente plus les bancs. Comment, en effet, accéder aux idées claires et distinctes sans se tromper soi-même en ne se confrontant pas aux idées qui dérangent la quiétude recherchée ou corrigent la compréhension mal exercée, compte tenu de la complexité.
C'est peu dire que, dans ce contexte sans enjeux apparents de pouvoir, il est regrettable de revoir l'invective se substituer à l'échange, le dérangement se cacher sous l'ironie, bref la pratique et la théorie chez l'homme encore une fois pris en défaut.
Si je trouve en Spinoza des thèmes et une démarche propres à satisfaire ma recherche sur "l'intelligible", je n'en fais en revanche pas la lecture "systémique", même si tel était son projet, que d'aucuns semblent en faire, pour deux raisons simples : tout système conduit effectivement au totalitaire ; aucun système ne peut s'abstraire de l'époque où il a été conçu, même si certains de ses principes restent "utilisables" à la lumière d'une autre époque.
Or, le système de Spinoza n'échappe pas à l'empreinte "religieuse" et "judéo-chrétienne" qui la fonde, à savoir qu'en se penchant sur la recherche individuelle (c'est toujours le "salut" de chaque homme dont on parle), même par la voie quelque peu ésotérique du 3ème genre, c'est toujours la même problématique qui est posée : le progrès de la société sera consacré par le cumul des progrès individuels.
Or, n'est-ce pas cette croyance (ce qui veut dire que l'idée est inadéquate), ou plutôt son utilisation bien dirigée par certaines "élites", qui a fondé tous les totalitarismes (l'église, l'être suprême, le parti, etc.).
Autant donc la partie purement "ontologique" du spinozisme, "l'étendue intelligible", réarrangée à la sauce des connaissances scientifiques du moment, est stimulante (autrement dit pour tout ce qui concerne l'histoire du monde de la "nécessité indubitable" - encore que macroscopique pour échapper à l'indétermination quantique - c'est-à-dire du monde, le plus étendu, dont l'histoire est indépendante de toutes les gesticulations des petits hommes), autant son immersion dans le comportemental inter-humain, à savoir les jeux de rôle et de société, les effets de masse et de classes, le décodage de l'effet Sarah Palin, etc., est proprement inopérante, sauf éventuellement au regard des quelques inspirés spinozistes qui seraient capables, ce que je ne saurais faire suffisamment rapidement, dans toutes les occasions, tirer de "l'éthique" la teneur et la portée de la réaction adéquate, qui de toutes façons ne sera jamais, par définition spinoziste, une action.
Et puisque les corps peuvent de manière différente, ce que l'éventail des réflexions sur ce forum prouve, il reste à construire les conditions de l'harmonie, dont on ne peut prétendre qu'elle relève d'une confusion entre la liberté et le libre-arbitre, car sortir de la nécessité, c'est permettre à l'homme d'échapper au "dictat" des différences de puissance, ce dont nous sommes toujours très loin.
J'ajoute enfin que je ne boude pas la joie que procure effectivement l'accès à certaines idées adéquates, mais reste conscient que, me laissant simple spectateur des exactions commises ici ou là, je n'en reste pas moins totalement "spectateur" de la tristesse de la multitude.
Alors, effectivement, peut-être, A QUOI BON.....