J'ai un passage de l'Appendice 1 de l'Ethique à étudier, et je rencontre des difficultés à comprendre certaines allusions. J'aimerais simplement être éclairée, et non que l'on fasse mon travail !
Voici le passage en question:
Quant aux autres notions de même nature, elles ne sont non plus que des façons d'imaginer qui affectent diversement l'imagination, ce qui n'empêche pas les ignorants de voir là les attributs les plus importants des choses. Persuadés en effet que les choses ont été faites pour eux, ils pensent que la nature d'un être est bonne ou mauvaise, saine ou viciée et corrompue, suivant les affections qu'ils en reçoivent. Par exemple, si les mouvements que les nerfs reçoivent des objets qui nous sont représentés par les yeux contribuent à la santé du corps, nous disons que ces objets sont beaux ; nous les appelons laids dans le cas contraire. C'est ainsi que nous appelons les objets qui touchent notre sensibilité, quand c'est à l'aide des narines, odorants ou fétides ; à l'aide de la langue, doux ou amers, sapides ou insipides, etc. ; à l'aide du tact, durs ou mous, rudes ou polis, etc. Enfin on a dit que les objets qui ébranlent nos oreilles émettent des sons, du bruit, de l'harmonie, et l'harmonie a si fortement enchanté les hommes, qu'ils ont cru qu'elle faisait partie des délices de Dieu.
J'ai compris ici que Spinoza étudiait les notions qui se forment à partir de l'expérience sensorielle des choes, en envisageant chaque sens successivement. Les hommes considèrent ce qu'ils sentent et ressentent au contact d'un objet comme la nature même de cet objet, quand il devrait savoir que la perception qu'ils ont de leur environnement n'est pas définitive et dépend des circonstances.
Là où je ne suis pas sûre de percevoir tout ce que Spinoza veut dire, c'est à la fin de l'extrait, précisément ici "l'harmonie a si fortement enchanté les hommes, qu'ils ont cru qu'elle faisait partie des délices de Dieu". J'ai l'impression que Spinoza fait ici allusion à quelque chose de précis, car il semble qu'il insiste beaucoup plus sur le sens de l'ouïe que sur les précédents.
Quelle est cette allusion à l'harmonie ? A quoi Spinoza fait-il référence, dans l'histoire de la philosophie notamment, qui fait de l'harmonie quelque chose de divin et supérieur ?
J'ai fait quelques recherches et trouvé des informations sur la théorie de la "musique des sphères" chez Pythagore, ou encore sur le démiurge de Platon mais je ne suis pas sûr que cela ait un réel rapport avec l'extrait en question, et que cela éclaire en quoi que ce soit ma lecture de Spinoza.
Pouvez-vous me dire ce que vous pensez de cette allusion, et de son importance ? Avez-vous des référence qui pourraent m'être utile ?
Merci d'avance.
Anna.