hokousai a écrit :Rep Sechzo ( et à Miam par la même occasion )
Ben ! heu ! les messages de miam ne me font pas un tel effet , mais quand même ….
C'est vrai qu'il n’était pas très aimable avec vous .... bon c'est dans la foulée du style
...
Sescho (pas encore schizo

hokousai a écrit :Facile alors à quiconque de montrer qu’on a pas vu tel ou tel aspect,...
Je n'ai absolument rien vu de démontré, et les extraits de Spinoza que j'ai fournis, au contraire, parlent d'eux-mêmes (enfin, dans la mesure où l'on traite du sujet en cours et pas de toute autre chose, et qu'on lit en essayant de comprendre et de répondre à propos, sans occulter les points durs...) : il s'agit d'affirmations péremptoires et de mise en cause personnelle, c'est tout.
hokousai a écrit :Le désir de tout dire , sans mesure, le conduit à des raccourcis dommageables. Ce qui pour lui semble pouvoir être compris par un lecteur ordinaire de Spinoza ne l’est pas du tout .Pas au niveau où il le mériterait sans doute .
Personnellement, je suis assez bien le discours. En fait, cela se veut un cours sur Spinoza, reprenant les concepts dans une optique très intellectualiste (tendant vers la "controverse Byzantine"), dénué de sens éthique (qui pourtant, à moins d'être aveugle, est une grande part de l'oeuvre de Spinoza, les seuls extraits précédents le prouvant clairement). Sans parler du message qui m'était adressé, et qui est un tombereau d'âneries, j'y vois pas mal d'erreurs. Je prends uniquement le premier paragraphe (je suis d'accord sur le résumé de Spinoza qui est fait au début) :
miam a écrit :... Forme veut donc dire ici essence actuelle. Cette essence actuelle est toujours un infini, mais limité par un maximum et un minimum, à l’instar de la somme des distances entre les deux cercles non concentriques de la Lettre XII.
"Forme" n'a rien à voir avec "actuel", mais avec "essence" ("l'essence actuelle" - actualisée : d'une chose existante - comprend, outre la Forme, la puissance de l'existant, c'est-à-dire sa tendance à persévérer dans son être - donc dans son essence -, ou principe d'inertie, ou conatus). L'être lui-même appartient à la Substance : c'est l'essence, ou forme ; si elle "change d'être" - devient autre - la chose change d'essence mais conserve le conatus dans son nouvel état ; dans une certaine mesure, un individu ne change pas d'essence alors même que des mouvements se produisent en son sein :
Spinoza, Ethique, traduit par Saisset, a écrit :E2P7 : L’effort par lequel toute chose tend à persévérer dans son être n’est rien de plus que l’essence actuelle de cette chose.
Démonstration : L’essence d’un être quelconque étant donnée, il en résulte nécessairement certaines choses (par la Propos. 36, partie 1) ; et tout être ne peut rien de plus que ce qui suit nécessairement de sa nature déterminée (par la Propos. 29, partie 1). Par conséquent, la puissance d’une chose quelconque, ou l’effort par lequel elle agit ou tend à agir, seule ou avec d’autres choses, en d’autres termes (par la Propos. 6, partie 3), la puissance d’une chose, ou l’effort par lequel elle tend à persévérer dans son être, n’est rien de plus que l’essence donnée ou actuelle de cette chose. C. Q. F. D.
E2L4 : Si d’un corps ou individu composé de plusieurs corps vous retranchez un certain nombre de parties, mais que ces parties soient remplacées simultanément par un nombre égal de parties de même nature, cet individu conservera sa nature primitive, sans que sa forme ou essence en éprouve aucun changement.
Démonstration : Les corps en effet (par le Lemme 1), ne se distinguent point les uns des autres sous le rapport de la substance, et ce qui constitue la forme ou essence d’un individu, c’est (par la Déf. précéd.) l’union des corps qui le composent ; or, cette union reste ici la même quoique (par hypothèse) les parties changent sans cesse ; l’individu conserve donc, tant sous le rapport de substance que sous le rapport des modes sa nature primitive. C. Q. F. D.
E4P39Dm : Le corps humain a besoin, pour se conserver, de plusieurs autres corps (par le Post. 4, part. 2). Or ce qui constitue l’essence, la forme du corps humain, c’est que ses parties se communiquent leur mouvement dans un rapport déterminé (par la Déf. placée avant le Lem. 4, qui lui-même se trouve après la Propos. 13, part. 2). Donc, ce qui conserve le rapport de mouvement et de repos qu’ont entre elles les parties du corps humain conserve en même temps la forme du corps humain, et conséquemment dispose le corps (par les Post. 3 et 6, part. 2) à être affecté de plusieurs manières, et à affecter de plusieurs manières les corps extérieurs, cela, dis-je, est bon (par la Propos. précéd.). De plus, toute chose qui donne aux parties du corps humain un autre rapport de mouvement et de repos donne au corps humain une autre forme ou essence (par la même Déf., part. 2), c’est-à-dire (comme cela est de soi évident, et comme on en a prévenu d’ailleurs à la fin de la Préface de la quatrième partie) détruit le corps humain, et le rend par conséquent incapable d’être affecté de plusieurs manières, d’où il suit que cette chose est mauvaise (par la Propos. précéd.). C. Q. F. D.
Par ailleurs, dans la lettre XII, ce n'est pas la somme des distances (qui n'a aucun sens) mais les distances elles-mêmes, qui sont affectées d'un minimum et d'un maximum ; c'est même tout le sens de l'exemple, qui exclue qu'on puisse considérer la Substance étendue comme constituée de parties, ou comme ici une surface constituée de lignes, une ligne de points, une durée d'instants, etc.
miam a écrit :Chaque degré de la puissance infinie de Dieu se traduit donc en un rapport infini mais limité et partant d’une grandeur déterminée de mouvement et de repos. Dès qu’un mode possède une essence actuelle, il est existant parce qu’il possède une durée (indéfinie) qui est celle d’un rapport correspondant à un effort (conatus) pour conserver ce rapport (persévérer dans son être). Aussi bien le conatus d’une chose est-elle identifié à l’essence actuelle de cette chose (III 7) et, conséquemment, l’Appétit et le Désir comme l’essence de l’homme. La différence entre les essences formelles et actuelles est encore illustrée en II 8s par les « paires de segments d’égal produit » contenues dans un cercle.
Je ne comprends pas la première phrase. "Degré de puissance infinie de Dieu" ? "Rapport infini de mouvement et de repos" ? "Possède une durée" me semble parfaitement incongru, et à un moindre niveau "possède une essence". S'agissant de l'homme, l'Âme s'efforce d'imaginer ce qui accroît sa puissance, et pas seulement sa conservation (il est assez difficile de démontrer le passage de l'un à l'autre, d'ailleurs).
Bon, j'arrête. Je ne désirais pas faire de commentaire, et le procédé indirect est assez inélégant. Je passerai outre les écrits de Miam à l'avenir, mais, si nous le jugeons utile, j'aurai plaisir à discuter le point avec vous. En passant, je suis tout-à-fait d'accord que tout passe par la pensée, en particulier toute appréciation au sujet des corps ; il y a une dissymétrie (epistémologique, si l'on veut, mais néanmoins) incontournable ici. Le postulat qu'une idée adéquate - soit : intrinsèquement claire et distincte - est vraie, couplé au parallélisme permet de faire des affirmations au sujet des corps. Maintenant, si l'ordre des idées est le même que l'ordre des choses, on ne voit pas pourquoi on ne se contenterait pas des idées...
Amicalement
Serge