J a écrit :L'immédiateté de la révélation de l'étendue appartenant à dieu...est à discuter. L'introduction de l'étendue comme attribut divin n'est elle pas le prorpe de spinoza? Ne faut il pas concevoir l'étendue par l'intellect pour
l'attribuer à dieu?
L'imagination d'un dieu incorporel procède même de l'imagination de l'étendue comme finie divisible et corruptible?
Donc l'immédiateté de l'étendue comme attribut divin procède d'une idée adéquate de l'étendue qui n'est, elle, surement pas immédiate...
Voici la réponse que donne Spinoza dans le Court traité.
a) nous accordons une essence aux choses pensées du fait qu'elles sont données, et enveloppent une nécessité dont nous ne sommes pas la cause.
b) mais de ce que Je ne suis pas la cause de cette nécessité, je n'ai pas le droit d'en conclure que cette cause est une CHOSE hors de la pensée: il peut très bien s'agir de lois pures de la pensée qui pose la nécessité de la chose conçue.
c) c'est effectivement le cas comme l'attestent les mathématiques: il nous est possible de concevoir avec nécessité des essences dont nous savons qu'elles n'existent pas
c) nous avons en nous l'idée d'un Etre dont nous ne pouvons penser l'essence que sous la condition qu'il existe actuellement: Dieu. Cet Etre n'est pas un sujet seulement logique aux attributs qui constituent son essence puisqu'il EXISTE actuellement hors de nous, ce qui signifie: HORS DE MOI ET HORS DE LA PENSEE.
Ce point est capital.
Ce qui me permet de concevoir Dieu comme existant, c'est le fait qu'il est non seulement dans la pensée, mais aussi hors d'elle.
Or, qu'est ce qui peut être hors de la pensée ?
Plein de choses, mais nous n'en connaissons qu'une: l'ETENDUE.
Si on refusait l'Etendue à Dieu, il ne resterait de lui qu'une essence idéale; il ne serait que dans la pensée. On serait dans l'idéalisme.
Dieu ne peut donc exister, cad affirmer sa pleine perfection qu'en existant dans la pensée et hors de la pensée, cad comme Etendue.
D'où tirons nous l'idée de Dieu ?
Réponse de Spinoza: de notre expérience de notre corps propre.
De ce que j'ai l'évidence d'exister (corps et âme) je sais et je sens de façon immédiate et évidente que
a) il y a de la pensée et de l'étendue
b) que ce sont des révélations objectives (qui ne dépendent pas de moi, comme c'est évidence, nul ne créé la matière et la pensée)
c)que ces révélations objectives ont leur fondement en Dieu, qui est aussi évidemment UNIQUE, que MOI.
Autrement dit: Dieu existe de façon aussi évidente que moi meme; et mon existence me révèle ses attrbuts, et en même temps l'expérience de l'union amecorps, me révèle l'union indissoluble de la pensée et de l'étendue en Dieu.
Ce qui ne signifie pas bien entendu que JE suis Dieu, mais seulement que je découvre, dans l'expérience de ma propre vie, ici et maintenant, une révélation immédiate, sans raisonnement, de la corporeité et de la spiritualité (comme il est évident par soi) et que cette expérience me fait connaître non un objet, ou une chose, mais les dimensions essentielles de l'existence qui expliquent cette expérience: PENSEE, et ETENDUE, UNIE en Dieu.
Je précise que: l'expérience factuelle de notre corps propre est réfléchie dans une idée, celle de Dieu justement; c 'est en meme temps que nous VIVONS et avons l'idée de Dieu. D'un côté il y a l'expérience, de l'autre l'idée qui révèle la source a priori de cette expérience.
Au niveau de l'expérience, on sent son corps et son esprit; et dans cette expérience sont enveloppés les attributs pensée et étendue qui eux, ne sont pas OBJETS d'expérience, mais dimensionsd el'expérience.
et comme nous sentons notre corps, notre idée nous révèle un Dieu UNIQUE.
C'est l'idée de perfection qui nous conduit à poser en dehors de la pensée, une infinité d'attributs autres que la pensée, et non pas le fait que nous concevons une étendue intelligible.
Si l'étendue était intelligible, SPinoza serait idéaliste et son Dieu ne serait qu'un Dieu pensé, pensée, pensant.
Mais SPinoza dirait: ce Dieu n'est pas un Dieu du tout.