Bonjour
C'est quoi une Vérité nécessaire ou contingente. Accompagnez vos réponses par des exemples.
Merci
La Vérité, c'est quoi?
- averroes_ar
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- philalethe
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- Henrique
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La politesse ne se réduit pas à des formules toutes faites, elle est d'abord l'attention manifestée à l'existence d'une intelligence et d'une affectivité, autrement dit d'une humanité chez ceux qu'on côtoie. Quant à "accompagnez vos réponses par des exemples", c'est une formule qui dans sa séchersse donne la mauvaise impression que vous avez seulement recopié un énoncé de devoir (qui lui n'a effectivement pas à faire de politesses). Donc si vous voulez qu'on vous réponde, ayez la gentillesse de nous expliquer pourquoi, à partir de quoi et en vue de quoi vous vous posez cette question. Cela permettrait d'abord de mieux vous répondre et aussi de nous montrer que vous ne nous prenez pas pour de simples moteurs de recherche vivants.
Amicalement.
Amicalement.
- philalethe
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Bonjour,
Pour faire avancer le débat, je dirai à Averroes qu'une vérité nécessaire est une vérité dont la négation implique contradiction (Hume l'appelle vérité de raison et Kant vérité mathématique), alors que la négation d'une vérité contingente (vérité de fait, vérité historique) n'implique pas contradiction. Je crois me rappeler (à vrai dire je me suis inscrit sur ce site pour rafraîchir mes connaissances sur un Spinoza que j'ai beaucoup lu mais que j'ai perdu de vue depuis longtemps) que Spinoza ne reconnaît pas l'existence des vérités contingentes. Mais svp éclairez-moi !
Patrick
Pour faire avancer le débat, je dirai à Averroes qu'une vérité nécessaire est une vérité dont la négation implique contradiction (Hume l'appelle vérité de raison et Kant vérité mathématique), alors que la négation d'une vérité contingente (vérité de fait, vérité historique) n'implique pas contradiction. Je crois me rappeler (à vrai dire je me suis inscrit sur ce site pour rafraîchir mes connaissances sur un Spinoza que j'ai beaucoup lu mais que j'ai perdu de vue depuis longtemps) que Spinoza ne reconnaît pas l'existence des vérités contingentes. Mais svp éclairez-moi !
Patrick
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Cher Patrick,
Spinoza utilise le terme de contingence en deux sens. Dans les trois premières parties, contingence est assimilé à possibilité : quelque chose qui existe mais qui aurait réellement pu ne pas exister ou quelque chose qui n'existe pas mais qui pourrait exister, donc ce qui peut indifféremment être ou ne pas être. Spinoza dit que cette catégorie est illusoire car elle revient à donner une existence à ce qui n'existe pas, à savoir les causes qui auraient pu faire que la chose ne soit pas. Cf. Ethique I, 33 et scolies. Nous ne décrétons les choses contingentes que parce que nous ignorons les causes qui les rendent nécessaires. Nier que Jean Paul II soit décédé en avril 2005, pour prendre un exemple de "vérité historique" n'est concevable que parce que nous faisons abstraction des causes qui ont rendu cet événement nécessaire. Si nous n'ignorions pas toutes les causes qui ont produit cet événement, nous le considérerions comme aussi nécessaire que l'affirmation "le tout est supérieur à la partie". C'est pourquoi d'ailleurs "Il n'est point de la nature de la raison de percevoir les choses comme contingentes, mais bien comme nécessaires." (E2P44)
Ensuite Spinoza redéfinit le terme de contingence en vue de qualifier ce qui distingue la substance de ses modes (E4D3. La nécessité absolue de la substance, c'est le fait d'exister en vertu de sa seule nature (la nécessité pure) tandis que la nécessité relative, c'est-à-dire celle de ce qui existe en vertu seulement de l'existence d'autre chose et non de sa propre nature, sera appelée contingence. Mais il n'y a alors que certaines choses singulières qui soient contingentes en ce sens (Dieu en tant que chose singulière ne l'est pas). La vérité en tant que pensée conforme à ce dont elle est l'idée reste nécessaire ou n'est pas (la vérité n'est pas "ce qui ne peut pas ne pas être", si ce n'est en tant que chose singulière, mais plutôt ce qui ne peut pas ne pas être pensé à propos de ce qui est).
Henrique
Spinoza utilise le terme de contingence en deux sens. Dans les trois premières parties, contingence est assimilé à possibilité : quelque chose qui existe mais qui aurait réellement pu ne pas exister ou quelque chose qui n'existe pas mais qui pourrait exister, donc ce qui peut indifféremment être ou ne pas être. Spinoza dit que cette catégorie est illusoire car elle revient à donner une existence à ce qui n'existe pas, à savoir les causes qui auraient pu faire que la chose ne soit pas. Cf. Ethique I, 33 et scolies. Nous ne décrétons les choses contingentes que parce que nous ignorons les causes qui les rendent nécessaires. Nier que Jean Paul II soit décédé en avril 2005, pour prendre un exemple de "vérité historique" n'est concevable que parce que nous faisons abstraction des causes qui ont rendu cet événement nécessaire. Si nous n'ignorions pas toutes les causes qui ont produit cet événement, nous le considérerions comme aussi nécessaire que l'affirmation "le tout est supérieur à la partie". C'est pourquoi d'ailleurs "Il n'est point de la nature de la raison de percevoir les choses comme contingentes, mais bien comme nécessaires." (E2P44)
Ensuite Spinoza redéfinit le terme de contingence en vue de qualifier ce qui distingue la substance de ses modes (E4D3. La nécessité absolue de la substance, c'est le fait d'exister en vertu de sa seule nature (la nécessité pure) tandis que la nécessité relative, c'est-à-dire celle de ce qui existe en vertu seulement de l'existence d'autre chose et non de sa propre nature, sera appelée contingence. Mais il n'y a alors que certaines choses singulières qui soient contingentes en ce sens (Dieu en tant que chose singulière ne l'est pas). La vérité en tant que pensée conforme à ce dont elle est l'idée reste nécessaire ou n'est pas (la vérité n'est pas "ce qui ne peut pas ne pas être", si ce n'est en tant que chose singulière, mais plutôt ce qui ne peut pas ne pas être pensé à propos de ce qui est).
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