Il était une fois, au début du 20ème siècle, une petite ville du sud des États-Unis, peuplée de blancs et de noirs. Un jour une blanche déclara avoir été violée par un noir. Le shérif n'avait aucune preuve de cette accusation et il n'y avait aucun suspect. Il soupçonnait même fortement la femme d'avoir tout inventé. Cependant, quelques blancs vinrent se plaindre au shérif et dirent que si celui-ci ne condamnait pas un noir à mort, ils déclencheraient une émeute et lyncheraient au hasard des noirs. Le shérif savait que ces personnes ne plaisantaient pas, qu'elles avaient assez de détermination et assez de pouvoir pour mettre leur menace à exécution.
Alors le shérif décida de _________________________ (complétez la phrase).
cas de conscience
- Alexandre_VI
- participe avec force d'âme et générosité
- Messages : 257
- Enregistré le : 26 mai 2008, 00:00
tuer ces personnes.
Car bien que sur le court terme, le calcul des plaisirs soit du côté de l'idée de tuer ce noir, au long terme il vaut mieux montrer que ce n'est pas en menaçant un bilan plus lourd en fesant un acte juste qu'on s'en sort bien.
C'est hédoniste, après je sais pas si c'est ce que penserais spinoza.
Car bien que sur le court terme, le calcul des plaisirs soit du côté de l'idée de tuer ce noir, au long terme il vaut mieux montrer que ce n'est pas en menaçant un bilan plus lourd en fesant un acte juste qu'on s'en sort bien.
C'est hédoniste, après je sais pas si c'est ce que penserais spinoza.
- Alexandre_VI
- participe avec force d'âme et générosité
- Messages : 257
- Enregistré le : 26 mai 2008, 00:00
nepart a écrit :tuer ces personnes.
Car bien que sur le court terme, le calcul des plaisirs soit du côté de l'idée de tuer ce noir, au long terme il vaut mieux montrer que ce n'est pas en menaçant un bilan plus lourd en fesant un acte juste qu'on s'en sort bien.
C'est hédoniste, après je sais pas si c'est ce que penserais spinoza.
Je ne comprends pas très bien la phrase telle que tu l'as formulée, désolé.
Mais il me semble aussi, tout bien considéré, préférable de laisser faire les blancs émeutiers. Quelle terrible épreuve ce serait pour le shérif de sélectionner arbitrairement un noir qui n'a rien fait, et de le mettre à mort simplement pour apaiser une foule en colère.
Par contre, dans l'émeute, les morts seront le fait du hasard. Personne en particulier ne sera visé plus qu'un autre. De cette façon, Dieu seul sera responsable de la malchance qui frappera certains noirs. Ceux-ci pourront maudire la providence, mais s'ils y pensent bien, il serait moins évident de maudire le shérif.
- DGsu
- participe à l'administration du forum.
- Messages : 218
- Enregistré le : 14 janv. 2004, 00:00
- Localisation : Ici
- Contact :
Alexandre_VI a écrit :Par contre, dans l'émeute, les morts seront le fait du hasard. Personne en particulier ne sera visé plus qu'un autre. De cette façon, Dieu seul sera responsable de la malchance qui frappera certains noirs. Ceux-ci pourront maudire la providence, mais s'ils y pensent bien, il serait moins évident de maudire le shérif.
Cher Alexandre VI,
Quelle différence fais-tu au niveau de l'influence de Dieu/La nature entre les deux situations ?
Je n'en vois pas. Si le shériff choisit un bouc émissaire, c'est Dieu/La nature qui s'exprime aussi bien que si ce sont les émeutiers qui choisissent.
Ce qui change c'est la position de l'individu shériff qui agit différemment en fonction des circonstances et de sa nature.
Une autre différence est peut-être en effet la limitation des victimes à une personne et l'apaisement de la rage des blancs vis-à-vis des noirs. Comme on le sait bien, ce genre d'apaisement n'est que de courte durée et un événement similaire peut très se produire un peu plus tard. Il faut donc agir sur ce qui dans l'esprit des blancs les conduit à haïr les noirs et à chercher en eux la cause de leur misère psychologique.
Selon moi, le problème se situe surtout dans le fait d'en être arrivé à une telle situation. Comment se fait-il qu'il faille attendre l'extrémité pour réfléchir à une solution à apporter à une situation ? Car celle-ci résulte évidemment d'une chaine d'événements (histoire) qui ont précédé et d'un manque de prévoyance.
Coridalement.
"Ceux qui ne bougent pas ne sentent pas leurs chaînes." Rosa Luxemburg
Alexandre_VI a écrit :nepart a écrit :tuer ces personnes.
Car bien que sur le court terme, le calcul des plaisirs soit du côté de l'idée de tuer ce noir, au long terme il vaut mieux montrer que ce n'est pas en menaçant un bilan plus lourd en fesant un acte juste qu'on s'en sort bien.
C'est hédoniste, après je sais pas si c'est ce que penserais spinoza.
Je ne comprends pas très bien la phrase telle que tu l'as formulée, désolé.
Mais il me semble aussi, tout bien considéré, préférable de laisser faire les blancs émeutiers. Quelle terrible épreuve ce serait pour le shérif de sélectionner arbitrairement un noir qui n'a rien fait, et de le mettre à mort simplement pour apaiser une foule en colère.
Par contre, dans l'émeute, les morts seront le fait du hasard. Personne en particulier ne sera visé plus qu'un autre. De cette façon, Dieu seul sera responsable de la malchance qui frappera certains noirs. Ceux-ci pourront maudire la providence, mais s'ils y pensent bien, il serait moins évident de maudire le shérif.
Je disais que s'ilfaut tuer, les victimes doivent êtres les blancs qui menacent de foutre la merde.
- Alexandre_VI
- participe avec force d'âme et générosité
- Messages : 257
- Enregistré le : 26 mai 2008, 00:00
- Alexandre_VI
- participe avec force d'âme et générosité
- Messages : 257
- Enregistré le : 26 mai 2008, 00:00
Cher DGsu,
Tout ça c'est bien beau, mais le shérif n'a évidemment pas le temps de changer les causes sociales profondes de la haine des blancs contre les noirs. Dans mon récit, il est confronté à un problème immédiat et il n'a guère de marge de manoeuvre.
Le but de cette histoire était évidemment de susciter un débat entre une morale d'inspiration kantienne et une morale utilitariste.
Tout ça c'est bien beau, mais le shérif n'a évidemment pas le temps de changer les causes sociales profondes de la haine des blancs contre les noirs. Dans mon récit, il est confronté à un problème immédiat et il n'a guère de marge de manoeuvre.
Le but de cette histoire était évidemment de susciter un débat entre une morale d'inspiration kantienne et une morale utilitariste.
Retourner vers « Questions de philosophie »
Qui est en ligne
Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 3 invités