hokousai a écrit :Je veux bien intégrer le MOi dans une chaine de causalité comme un mode de la substance mais ce n' est pas ainsi que je me comprends en première instance comme Moi . SI j 'élude la première instance je passe à côté du Moi et le ramène au statut de représentation, un objet que j' observerais. Mais dans l'observation se conserve le MOI qui observe et je n'ai pas avancé .
Ce n'est pas une question de "théorie" dans tous les cas : si la "première instance" est un ressenti immédiat, qui se comprend par lui-même, elle est donc... substance. On ne doit ni ne peut séparer les deux, juste analyser de quoi il s'agit, si toutefois c'est possible. Donc la question ici est : de quelle nature est cette "première instance" ? Je vois mal qu'on place le Moi en aval de la Conscience et qu'on dise tout en même temps qu'il est au-dessus de la Conscience... Donc, ce Moi-en-première-instance est-il véritablement première instance, ou non ? Peut-on ressentir un "Moi" sans que ce Moi entre dans la Conscience ? Si non, la première instance est la Conscience, et s'il y a aussi Moi en première instance, c'est que "Moi = Conscience"...
Par ailleurs, rappelons que c'est une erreur (grave) que de séparer la substance de ses modes. On peut très bien ne percevoir que des choses singulières, et pourtant en abstraire immédiatement, automatiquement, la substance dont elles procèdent. On voit bien poindre à ce stade que la substance se confond avec la perception "il y a", c'est-à-dire avec... la Conscience, qui en propre est continue, infinie et intemporelle...
On se demande en outre ce que pourrait bien vouloir dire "conscience" même sans qu'elle soit conscience d'elle-même par sa nature immédiate. Et même comment pourrait-elle être conscience sans être conscience de quelque chose qui se distingue en quelque part d'elle-même (con-science, con-naissance.)
Sinon, à nouveau, il faut impérativement expliciter ce que l'on entend par "Conscience".
hokousai a écrit :De mon point de vue je ne peux prendre consciente de ce voir que si c'est MOi qui voit. Non que voyant je sois inconscient, certes non, mais que voyant je peux être conscient mais ne pas avoir conscience que je vois .
Hum... "Voir", comme dit Spinoza, ce n'est pas une image peinte dans le cerveau, mais cela implique un voyant (sujet) et un vu (objet), et donc la Conscience. Si c'est juste une image peinte, je vois mal où la notion de "Moi" pourrait trouver la moindre justification, et celle de Conscience itou : il n'y a plus aucune relation distinguée. "Il y a" suppose plus qu'une image. Sinon il faut attribuer la conscience à un mur en face d'un arbre, et réciproquement, et de même pour tout : une pierre collée contre une autre (à moins qu'on refuse de les séparer, etc.)
Au contraire, le voir réel s'identifie au Moi et donc à la Conscience.
hokousai a écrit :Le déplacement du problème est exprimé par : "Ça voit" (forme impersonnelle)
ou plus radical :"il se voit un monde" ou "un monde apparait". Effectivement une certaine forme de conscience peut être dites ainsi.
Je suis "il y a" (l'Être) : c'est la base de la Conscience et du Moi... Mais en même temps, simultanément, l'Être est plus grand que Moi : la Conscience (impersonnelle) est plus grande en Droit que la conscience personnelle et la contient...