hokousai a écrit :En l'état de ma réflexion je ne vois effectivement pas de petit homme à l' intérieur de l' esprit qui dirigerait. Mais puisque je maintiens l'individu ( relativement ), je vois plutôt des mobilisations plus ou moins amples et la conscience de soi est un état de l' esprit de grande amplitude bien qu' apparemment ne visant qu' un objet ( moi -même exprimé par le mot EGo ).
Comme déjà dit, pour poser l'individu, et un Moi associé (qui n'est pas le petit ego habituel, bien sûr), Louis Lavelle et Stephen Jourdain sont avec vous. Et ceci n'est vraiment pas rien dans mon esprit : je les considère, avec Spinoza (qui m'apparaît aussi garder, implicitement sinon explicitement, un Moi supérieur) comme des Maîtres du plus haut niveau. A l'occasion (cela demande du temps) j'essaierai de faire une synthèse de leurs positions au sujet du Moi.
Le principal problème dans mon esprit reste le renversement du sujet (qui n'est qu'acte) en objet pour lui-même... Mais en deuxième niveau, pourquoi pas ? Que la conscience soit consciente d'elle-même me convient, mais une conscience "pure" qui se révèlerait à elle-même sans le moindre mode - conscience de quelque chose - apparaissant "dedans" (mode) me laisse dubitatif...
hokousai a écrit :Il est possible de comprendre la conscience de la nature infinie comme une mobilisation encore plus ample.Si vous voulez ...mais la conscience reste pour moi une énigme (et pas que pour moi !).je ne vois pas de raison de prolonger ici
"Expliquer" la Nature est insensé. Mais analyser ce qui est donné est de l'ordre de la Raison.
1) J'avance à nouveau (avec conviction forte) que la structure de la conscience est forcément Dieu naturant / naturé même.
- Tout ce dont nous sommes conscients apparaît dans la conscience.
- Or nous sommes conscients de Dieu-Nature (le "est" de ce qui est.)
- Mais Dieu-Nature est au-dessus de tout, à tout le moins au même niveau, y compris vis-à-vis de la conscience.
- Seule solution : Dieu = Conscience pure (= révélation de il-y-a = révélation de Dieu, puisque Dieu = il-y-a.)
- Dans la Conscience pure apparaissent ses modes de manifestation que sont la conscience de ceci ou de cela.
- La Conscience pure est infinie, englobe par avance tous les modes possibles, atemporelle (donc éternelle) et impersonnelle.
- Seule solution (bis) : La conscience pure se confond avec l'attribut Pensée chez Spinoza (pour qui Dieu n'est pas du tout une hypothèse, ni un concept, mais une certitude vue intuitivement, immédiatement, ... première prémisse de l’Éthique.)
- Spinoza associe à la dimension subjective Pensée la dimension objective Étendue.
2) Sinon, j'ai toujours par ailleurs en tête un modèle de type "Physique" (donc très critiquable en ce qu'il prétend se placer en dehors du Tout, et même en particulier en dehors du sujet). J'avais utilisé "PenMat" puis "Matiaire" comme néologismes pour désigner la substance universelle (absolument sans attributs), mais je vais préférer ici "Éther" (abandonné par la Physique.) Je n'en dis ici que l'amorce (à développer éventuellement...) :
L’Éther dans ce modèle fait fonction de matière, à ceci près que celle-ci dépend de la perception d'un sujet, alors que l’Éther est au-dessus de tout et ne peut pas être visible (ce qui suppose un sujet), mais en revanche contient tout.
Dans l’Éther se tient un "canevas" mouvant de "parties." Parmi ces parties, en interaction mutuelle, certaines "ressentent" les autres. Autrement dit, ces parties "font la différence" entre ce qui relève d'elles-mêmes et ce qui n'en relève pas, qui sont (par conséquent) extérieures. Elles se ressentent elles-mêmes exactement dans le même mouvement qu'elles ressentent les autres comme extérieures, et en outre l’Éther (le il-y-a) même comme recouvrant le tout : soi-même comme les choses extérieures : soi, l’Éther et les choses... Un "Moi" apparaît donc là inhérent à la conscience.
Cela n'explique rien, mais me semble constituer une base à l'analyse. Ce n'est par ailleurs évidemment pas sans rapport avec le point 1).