Miam a écrit :Comme l'auteur le dit lui-même, il s'agit de saisir la philosophie dans son enracinement institutionnel et son usage social. La philosophie est une activité comme une autre et, comme une autre elle s'"enracine" dans des institutions et possède un usage social. Mais cette activité ne se limite pas à son enracinement institutionnel, pas plus que le travail du métal est par nature institué dans des corporations moyen-âgeuses ou au contraire dans le travail salarié moderne. La philosohie n'est pas une institution, c'est une activité institutionalisée. Rien n'empêche de la pratiquer hors institution, d'autant qu'elle nécessite peu de moyen de production, sinon justement le vocabulaire institutionnel. Mais rien n'empêche de redéfinir ce vocabulaire comme on forge de nouveaux outils. D'autre part rien n'empêche de changer son usage social. C'est du reste ce que l'on fait ici dans la mesure où personne n'est payé pour sa participation. Une sociologie de l'activité philosophique est certainement nécessaire, mais alors elle doit appréhender toute cette activité, et pas seulement celle, institutionnelle, des élèves et professeurs. C'est une naïveté sociologique que de réduire une activité à son institution et à son usage social dans cette institution. Ce serait comme étudier le travail du métal à travers les seules grandes entreprises sidérurgiques et faire fi du forgeron d'une tribu africaine matrilinéaire. Et Nous sommes tous ici des forgerons africains...
Je trouve ton intervention très juste et censée... et j'approuve quand tu dis que rien ne nous empêche de faire de la philosophie en dehors de ces institutions. Mais quand bien même nous le pouvons, il reste que la philosophie dominante aujourd'hui est celle diffusée par ce 'pedigree'' des profs de philo, pour la plupart platement kantiens....