elfiremi a écrit :
Bon, par contre, vous vous douterez que je ne suis pas d'accord avec votre dernier post. N'êtes vous pas dans compris dans l'illusion que vous dénoncez? En effet, le problème de Bourdieu, mais nous pourrions dire aussi de Marx, c'est qu'il dénonce l'idéologie tout en prétendant ne pas être pris dans ses raies... Comment pouvez-vous prétendre un seul instant y échapper? A moins qu'il n'y ait encore ici un bon vieux sujet détaché du monde qui foule les doux rivages de l'idéal.
De même, et je vais emprunter un angle pascalien: peut-on sortir de la philosophie, un peu comme on sortirait d'une maladie? Y a-t-il un Schritt aus der philosophie? Comment pouvez-vous proposez un champ extérieur à la philosophie?
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A mes yeux, l'idéologie c'est l'ensemble des opinions qui se forment toutes seules au sein du milieu matériel où les hommes s'agitent en fonction de leurs intérêts réel ou prétendus tels.
J'ai l'impression que vous dites en somme: on ne peut pas distinguer ce qui est de l'ordre de l'opinion et ce qui est d'un autre ordre (savoir et vérité).
Mais dans ce cas d'où vient même le concept d'idéologie ? D'où vient l'idée de distinguer l'idéologie d'un autre type de discours ?
Et si un discours non idéologique est impossible, alors à quoi bon encore parler d'idéologie ?
Un concept ne vaut que par les distinctions qu'il rend possibles.
en outre, il n'est pas nécessaire de supposer un monde idéal pour produire la différence de la science et de l'idéologie. Il me semble que le développement des sciences illustre abondamment la possibilité de discours non idéologiques, et quand ils le sont, d'en apercevoir justmeent le caractère idéologique, ce qui n'est possible que si, au moins, on a l'idée d'un autre type de discours, et que l'on sait articuler positivement ce discours à la réfutation de l'idéologie.
Enfin, la philosophie ne cesse de sortir d'elle même; un philosophe par définition ne s'interesse qu'aux mathématiques, aux sciences, aux arts, à l'expérience du corps propre, etc. Donc votre question ne se pose pas.
Par contre une autre question se pose: y a t il moyen pour les discours prétendument non philosophiques, comme les sciences humaines, de sortir effectivement de la philosophie, de faire autre chose que de la mauvaise philosophie sous prétexte de neutralité ?
Ainsi le scientisme de Bourdieu a t il été un fantastique vecteur de toute une pseudo philosophie de garçon coiffeur que les médias et les politiques se sont empressés de relayer.