Henrique a écrit :aldo a écrit :Un plan di'mmanence (...) c'est avant tout l'espace où l'on pense (le contenant de la pensée) et la façon dont on voit cet espace, la forme qu'on lui envisage : une idée de la pensée qui pour chacun d'entre nous n'est pas sans rapport avec une totalité : un univers mental en fait, notre univers intérieur de pensée.
On peut se demander comment un spinoziste comme Deleuze peut spatialiser la pensée, comme l'indique la notion de plan. Mais s'il s'agit d'un espace au sens métaphorique, c'est-à-dire de ce qui rend possible des formes plus limitées, un étant à partir duquel tout le reste peut se concevoir, ce ne serait finalement que ce Spinoza appelle la substance ? Ce qui est en soi et par soi et sans quoi rien d'autre ne peut exister ? De sorte qu'il n'existe rien en dehors de l'infinie multiplicité que peut contenir cet étant et qu'il ne saurait donc y avoir à partir de lui de transcendance ?
Je ne connais pas assez Spinoza pour dire en quoi la pensée ne devrait pas être "spatialisée"... en tous cas les fruits des pensées. J'emploie perso le terme en référence à l'interaction des choses, qui fait que chacune a une place particulière par rapport aux autres dans un univers mental (ou système de pensée).
Je pense que l'image de plan réfère au fait qu'il se rapporte au
chaos. Il est question chez Deleuze d'un chaos métaphysique inaccessible à la pensée, qu'on ne peut envisager qu'en confrontant nos pensées à l'absence de sens qu'on ne peut qu'en tirer (peut-être que ça peut se rapprocher des attributs spinozien dont l'homme ne percevrait que l'étendue et la pensée ?).
Le plan d'immanence est présenté comme "
une coupe" du chaos (et c'est là que l'image prend sa consistance) qui, par la compréhension qu'il apporte, donne ou révèle du sens aux choses, à l'une ou l'autre des choses (
aux événements en fait).
Par ailleurs, je ne vois pas très bien de quel sens métaphorique il pourrait être question. Je ne comprends vaguement (un peu de) Spinoza qu'intuitivement en remplaçant Dieu ou la Nature par la Vie (
merci d'en tenir compte, et désolé de m'en tenir pour le moment à ça sur ce forum).
Donc si "
ce qui est en soi et par soi sans quoi rien d'autre ne peut exister", c'est la Vie, peut-être qu'on peut dire que rien ne la transcende. Mais au delà de ce que les uns et les autres pourraient croire en la matière, je trouve plus important de dire et répéter que même si transcendance il y avait, la tâche de la philosophie est (
pour moi et pour Deleuze, me semble-t-il) du seul ordre de la compréhension (
et donc que la transcendance n'explique rien etc).
PS : un mot encore pour dire que si Deleuze ne tarit pas d'éloge envers Spinoza, ça n'en fait pas un spinoziste pour autant... j'ai cru comprendre qu'il était en fait deleuzien
.