hokousai a écrit :
Vous croyez à la substances indivisible et aux coupures(grandeurs discrètes) Il y a contradiction sauf si la substance est antérieure ( je le reconnais ) mais ce faisant la substance ne diffère guère du Dieu du monothéisme .
A mes yeux Spinoza ne s' est pas sorti de cette contradiction .
Je refuse d'en passer par l'idée d' expression, cette idée d' expression n' explique rien du tout et vient combler le vide théorique ouvert par la question ( eternelle ) de l'un et du multiple .
Question apparaissant quand on veut garder l 'UN .
Il faut s'entendre.
Vous parlez d'une contradiction, mais peut on protester logiquement contre l'évidence et l'expérience ?
Il me semble que vivre c'est à la fois être exposé à des affections extérieures et éprouver en soi même ces affections; sentir c'est s'ouvrir sur le corps,à ce qui lui arrive et à ce qui est en lui, et c'est en même temps éprouver intérieurement cette extériorité.
On peut tourner les choses dans tous les sens, il faut bien tenir ensemble ces deux faits d'expérience: c'est moi qui sens, et c'est quelque chose que je sens (que je ne suis pas).
Cette dualité n'est pas seulement dans le spinozisme, mais aussi chez tout philosophe digne de ce nom: Kant, Fichte, Hegel.
Ou alors on réduit: le corps sur l'âme (spiritualisme) ou l'âme sur le corps.
Mais alors on a une philosophie abstraite.
Le réel de la vie nous convoque à une pensée qui ne soit pas l'abstraite répétition de l'identique.
La substance est au principe de l'indivision de l'âme et du corps, indivision qui me semble t il, est bien un fait d'expérience.
Mais précisément pour qu'il y ait sensation de quelque chose, dans l'indivision, il faut aussi qu'il y ait quelque chose à sentir que je distingue de moi: ce qui arrive à mon corps. cette extériorité de l'événement, c'est cela qui me fait sentir ce corps comme mien.
Si rien n'arrivait à mon corps, je n'en aurais aucune conscience.
MAis en même temps, mon corps se révèle dans son épaisseur ontologique par cette dimension d'extériorité qui l'inscrit dans l'attribut.
Vous voyez là une contradiction, eh bien c'est que la vie est contradictoire !
En fait ce que vous tenez pour une contradiction dans laquelle Spinoza serait maladroitement tombé, est en réalité le problème dans lequel toute la philosophie s"installe et développe en tous sens, en prenant des voies différentes.
La question de Fichtepar ex: comment en arrive t on à poser un objet extérieur au moi ? est la même question. C'est la question de la possibilité des jusgements synthétiques a priori.
C'est la philosophie même qui doit vous sembler contradictoire.