hokousai a écrit :
L’un est taxé de puérilité , l’autre (ou le même) n’est pas au fait des connaissances éditoriales requises , un autre parlant de médecine régresserait dans l’enfance de l’art de philosopher .
Une petite minute hokusai...je veux bien que vous ayez pris cette remarque dans un sens auquel je ne l'entendais pas et auquel sens, sans doute, il était possible de la prendre, soit...Mais enfin faites moi tout de même la faveur de ne pas m'imputer une opinion aussi stupide et arrogante, que je prétende voir de l'infantilisme dans les conceptions de la physiologie et de la médecine modernes. Merci.
Le fait est simplement que Spinoza à partir des connaissances qui étaient celles de son siècle avait dèjà, sans doute, les moyens de comprendre la différence qui est entre ( par ex) mort accidentelle et mort naturelle, et qu'il pouvait comprendre aussi la différence entre facteur externes et facteur internes, c'est à dire entre les causes qui se jouent à l'intérieur des limites de l'enveloppe corporelle et celles qui se jouent à l'extérieur de ces même limites. Et si vous même comprenez cette différence ce n'est pas, je pense, d'abord pour la raison que vous suivez assidument les publications du CNRS sur le sujet.
Que si les thèses de notre auteur sur ces questions reviennent à nier cette différence, alors elles ne résistent pas en effet, à une objection qu'un enfant pourrait lui faire, savoir qu'à l'évidence tous les hommes ne meurent pas écrasés par un camion ou assommés par un pot de fleur. Voilà ce que signifiait la référence à "l'objection enfantine".
Là dessus je m'efforçais de faire remarquer deux choses:
a) que lorsque Spinoza avance qu'aucune chose n'est détruite sinon par une cause extérieure, l'intériorité et l'extériorité, dont il est question n'ont à l'évidence pas un signification topique, mais regardent avant tout la provenance de la détermination causale: est "intérieur" à une chose ce dont elle peut être considérée comme étant la cause, est "extérieur" tout ce qui ne s'explique pas par cette chose considérée en tant que cause. ( Et le cas du suicide montre très bien que Spinoza admet justement des facteurs qui sont "internes" au sens topique, mais qui sont externes au sens de la provenance causale)
b) que par conséquent je ne suis pas si certain, comme il se dit couramment, que les thèses de Spinoza là dessus et comprises de cette façon ( encore une fois non topiques ou descriptives), soient "contredites" par l'état de la science moderne, , en particulier parce qu'elles sont extrêmement générales et n'impliquent pas telle ou telle thèse particulière sur la physiologie du corps humain, et qu'à mon avis cela procède surtout d'un malentendu quant à la signification et portée de ces thèses ( vous voyez bien en passant, et cela que j'ai tort ou non, que je suis assez loin des opinions que vous me prêtez si charitablement ) pourvu seulement, qu'on ait égard à ceci qu'il veut dire ( par extérieur / intérieur) qu'on ne peut pas expliquer la mort d'un corps comme un effet de son propre pouvoir causal, donc comme un effet pouvant s'expliquer par les actions de ce corps, puisque n'est ce pas... pour agir il faut être. Et la mort fut-elle aussi programmée génétiquement que l'on voudra que le corps périra non du fait de sa propre activité mais de celle de ce programme ou des causes que traduisent ce mot de "programme", ce dont j'ai la faiblesse de croire qu'aucun chercheur du CNRS ne doute, et qui n'invalide du reste aucune de leurs conclusions à ce sujet.
A titre subsdidiaire je vous laisse le soin de déterminer dans quelle mesure votre génôme est "intérieur" ou "extérieur" à votre corps.
D.