Être croyant après Spinoza

Questions et débats touchant à la conception spinozienne des premiers principes de l'existence. De l'être en tant qu'être à la philosophie de la nature.
Règles du forum
Cette partie du forum traite d''ontologie c'est-à-dire des questions fondamentales sur la nature de l'être ou tout ce qui existe. Si votre question ou remarque porte sur un autre sujet merci de poster dans le bon forum. Merci aussi de traiter une question à la fois et d'éviter les digressions.
Avatar du membre
recherche
participe avec force d'âme et générosité
participe avec force d'âme et générosité
Messages : 292
Enregistré le : 06 nov. 2010, 00:00

Messagepar recherche » 22 nov. 2010, 22:16

AUgustindercrois a écrit :@ recherche

Sois pas timide!

Résistons au pragmatisme américain!

(On voit où il nous mène...)


Bien...

Alors ? peut-on croire après Spinoza ?

:D

Avatar du membre
Alexandre_VI
participe avec force d'âme et générosité
participe avec force d'âme et générosité
Messages : 257
Enregistré le : 26 mai 2008, 00:00

Messagepar Alexandre_VI » 22 nov. 2010, 23:01

à recherche,

Les sciences cognitives posent à mon sens un défi beaucoup plus sérieux à la croyance en Dieu que le système de Spinoza.

Les chercheurs commencent à comprendre comment la croyance en des dieux et en des esprits émerge naturellement de l'activité du cerveau et pourquoi la croyance en ces êtres existent, alors que par le passé, ce sujet était livré à la spéculation des philosophes. La religion, dans cette nouvelle perspective, apparaît comme un effet secondaire du fonctionnement du cerveau. Le cerveau n'est pas conçu «pour» croire en Dieu. Il est conçu «pour» autre chose (survivre et se reproduire, et résoudre des problèmes à ces fins), et la croyance en des dieux survient ensuite.

Voir: «Et l'homme créa les dieux» de Pascal Boyer.

Avatar du membre
recherche
participe avec force d'âme et générosité
participe avec force d'âme et générosité
Messages : 292
Enregistré le : 06 nov. 2010, 00:00

Messagepar recherche » 22 nov. 2010, 23:02

Si je vous dis que je me spécialise en neurosciences dans le but (unique) de m'intéresser un jour aux neurosciences cognitives, en ajoutant à cela que je réfute ces conclusions, car elles n'en sont pas, me croiriez-vous ?

Avatar du membre
Alexandre_VI
participe avec force d'âme et générosité
participe avec force d'âme et générosité
Messages : 257
Enregistré le : 26 mai 2008, 00:00

Messagepar Alexandre_VI » 22 nov. 2010, 23:09

à recherche,

Si vous pouvez réfuter ces nouvelles théories, je serais très intéressé de le savoir.

Avatar du membre
recherche
participe avec force d'âme et générosité
participe avec force d'âme et générosité
Messages : 292
Enregistré le : 06 nov. 2010, 00:00

Messagepar recherche » 22 nov. 2010, 23:23

Alexandre_VI a écrit :à recherche,

Si vous pouvez réfuter ces nouvelles théories, je serais très intéressé de le savoir.


Les mécanismes cérébraux sous-tendant nos capacités cognitives demeurent aujourd'hui, quoi qu'en dise l'anthropologue dont vous citez un ouvrage, des mystères absolus au regard de la science (en l'occurrence, des neurosciences).

On en est jusqu'à ignorer à quels types de mémoire pourraient se rapporter les potentialisations et dépression à long-terme, et évoquer la question aujourd'hui, c'est déjà être bien audacieux.

Avatar du membre
hokousai
participe avec force d'âme et générosité
participe avec force d'âme et générosité
Messages : 4105
Enregistré le : 04 nov. 2003, 00:00
Localisation : Hauts de Seine sud

Messagepar hokousai » 23 nov. 2010, 00:06

cher Alex6

Boyer écrit :Toute étude scientifique de la pensée est forcément « matérialiste », puisqu'elle suppose que les phénomènes mentaux ne sont rien de plus que des événements physiques, des changements d'état dans les connexions entre neurones.

et ce après avoir critiqué les approches philosophiques
"Il y a là une grande masse de phénomènes à propos desquels la « psychologie philosophique » n'est plus pertinente,... " http://www.larecherche.fr/content/recherche/article?id=12012
..............................................................

Il n'est pas dans mon intention de défendre une philosophie spiritualiste plutôt qu'une matérialiste mais de pointer le fait objectif d'un parti pris philosophique chez Boyer .

Qu'il soit matérialiste c'est déjà une prise de position philosophique que de plus il soit mécaniste c 'en est une de plus .

Boyer va m'expliquer que ses modules fonctionnent correctement et que les miens sont soit pervertis soit archaïques maintenant on a un parti pris moralisateur .

Ce qui commence à faire beaucoup .

Sans compter sur une certaine mauvaise foi quand interrogé sur le bouddhisme il répond :
"il n'est pas absolument clair que, dans le bouddhisme, dieux et esprits ne jouent qu'un rôle secondaire. C'est le cas dans la religion savante et dans certaines disciplines, mais la version populaire est généralement beaucoup plus centrée sur les dieux comme agents. D'ailleurs, même chez les savants, il n'est pas évident que ceux-ci croient toujours ce qu'ils affirment croire..."

Ce que je pourrait traduire par :il n'est pas évident que les spinozistes croient toujours ce qu'ils affirment croire...ie ce sont des superstitieux soit qui s'ignorent soit qui le cachent .
Ce en quoi je m'inscris en faux .


hokousai

Avatar du membre
Alexandre_VI
participe avec force d'âme et générosité
participe avec force d'âme et générosité
Messages : 257
Enregistré le : 26 mai 2008, 00:00

Messagepar Alexandre_VI » 23 nov. 2010, 00:43

Cher Paul Herr Jean-Luc,

Bien que je sois fortement influencé par Boyer et Cie, il ne me viendrait pas à l'idée de traiter les spinozistes de superstitieux. Spinoza qui dit: «Dieu, asile de l'ignorance»! Spinoza, qui argumente contre l'idée de finalité! Spinoza qui d'une certaine manière identifie Dieu à la nature!

Je suis aussi d'accord pour dire qu'il y a quelque chose de méprisant dans la démarche de Boyer: le cerveau de la vaste majorité des humains serait en proie à des illusions puériles, à des fantômes projetés par des mécanismes mentaux que les scientifiques athées, hérauts de la Raison, viendraient réfuter. Et encore: même les théologiens et leurs constructions raffinées seraient de la paille, parce que, prisonniers des capacités limitées de leur cerveau, ils ne pourraient réellement y croire.

En tout cas des théories de ce genre, nées au cours des 10 ou 15 dernières années, ont eu beaucoup de succès chez les rationalistes athées.

Avatar du membre
recherche
participe avec force d'âme et générosité
participe avec force d'âme et générosité
Messages : 292
Enregistré le : 06 nov. 2010, 00:00

Messagepar recherche » 23 nov. 2010, 00:50

Alexandre_VI a écrit :Cher Paul Herr Jean-Luc,

Bien que je sois fortement influencé par Boyer et Cie, il ne me viendrait pas à l'idée de traiter les spinozistes de superstitieux. Spinoza qui dit: «Dieu, asile de l'ignorance»! Spinoza, qui argumente contre l'idée de finalité! Spinoza qui d'une certaine manière identifie Dieu à la nature!

Je suis aussi d'accord pour dire qu'il y a quelque chose de méprisant dans la démarche de Boyer: le cerveau de la vaste majorité des humains serait en proie à des illusions puériles, à des fantômes projetés par des mécanismes mentaux que les scientifiques athées, hérauts de la Raison, viendraient réfuter. Et encore: même les théologiens et leurs constructions raffinées seraient de la paille, parce que, prisonniers des capacités limitées de leur cerveau, ils ne pourraient réellement y croire.

En tout cas des théories de ce genre, nées au cours des 10 ou 15 dernières années, ont eu beaucoup de succès chez les rationalistes athées.


Que perd-on à s'aventurer dans des laboratoires pour y découvrir, en premier lieu, que les sujets de préoccupation y sont largement moins ambitieux que ceux-ci... ?

Avatar du membre
Alexandre_VI
participe avec force d'âme et générosité
participe avec force d'âme et générosité
Messages : 257
Enregistré le : 26 mai 2008, 00:00

Messagepar Alexandre_VI » 23 nov. 2010, 00:52

recherche a écrit :
Alexandre_VI a écrit :à recherche,

Si vous pouvez réfuter ces nouvelles théories, je serais très intéressé de le savoir.


Les mécanismes cérébraux sous-tendant nos capacités cognitives demeurent aujourd'hui, quoi qu'en dise l'anthropologue dont vous citez un ouvrage, des mystères absolus au regard de la science (en l'occurrence, des neurosciences).

On en est jusqu'à ignorer à quels types de mémoire pourraient se rapporter les potentialisations et dépression à long-terme, et évoquer la question aujourd'hui, c'est déjà être bien audacieux.


D'après ce que j'ai compris, les mécanismes proprement cérébraux sont plutôt à l'arrière-plan dans ce genre de théories. On fait plus appel à la psychologie cognitive et à la psychologie évolutionniste (et de moins en moins à la mémétique).

Il en va autrement de la discipline qu'on appelle «neurothéologie» et qui étudie principalement les processus neuronaux à la base des expériences religieuses (et à mon avis cette discipline a réfuté la valeur objective des expériences mystiques).

Tout ça pour dire que dans les dernières décades, les sciences ont beaucoup progressé dans la compréhension du phénomène religieux. S'il reste une frontière à abattre, je crois qu'elle se trouve du côté des EMI/NDE où certains mystères persistent (plusieurs chercheurs dans ce domaine, Bruce Greyson par exemple, ne cachent pas leur dualisme).

Avatar du membre
Alexandre_VI
participe avec force d'âme et générosité
participe avec force d'âme et générosité
Messages : 257
Enregistré le : 26 mai 2008, 00:00

Messagepar Alexandre_VI » 23 nov. 2010, 00:54

recherche a écrit :Que perd-on à s'aventurer dans des laboratoires pour y découvrir, en premier lieu, que les sujets de préoccupation y sont largement moins ambitieux que ceux-ci... ?


Sans doute, mais ces théories me sont connues à travers le prisme de la vulgarisation, où on se risque souvent à de grandes généralisations et à des synthèses grandioses qui débouchent sur des conclusions philosophiques.


Retourner vers « L'ontologie spinoziste »

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 2 invités