Shub-Niggurath a écrit :La question que je pose concernant l'immortalité ou l'éternité de l'intellect, c'est est-ce que celui-ci subsiste après la mort du corps seul et comme un simple mode de l'attribut pensant ou est-ce qu'il a la possibilité de s'unir à un nouveau mode d'un attribut autre.
En vérité, l'idée que l'intellect devienne éternel et subsiste pour ainsi dire détaché de tout est un peu étrange, non ?
Le fait que l'intellect, partie de l'intellect éternel de Dieu de toute éternité, soit actuellement lié à un corps, c'est-à-dire à un mode de l'attribut étendu, montre bien qu'avant le corps il existait aussi, même si encore une fois aucun souvenir n'en peut subsister, et donc qu'il existait lié également à un mode quelconque d'un quelconque attribut de Dieu.
C'est l'existence du corps qui est étrange et demande des explications, une fois qu'on a bien compris que l'intellect que nous sommes fondamentalement est une partie de l'intellect divin (cela est affirmé très clairement dans l'Ethique et dans d'autres ouvrages de Spinoza), et donc à ce titre est éternel comme lui. Pourquoi cet intellect est-il actuellement lié à un corps particulier et n'existe-t-il pas seulement dans l'attribut pensant ?
Je crois ces questions importantes pour bien comprendre la doctrine du salut chez Spinoza, questions qu'il élude à mon sens un peu vite dans la cinquième partie de l'éthique.
Il me semble que le salut chez Spinoza consiste à se comprendre soi, clairement et distinctement, comme une partie de Dieu; c’est-à-dire, à saisir la singularité de notre entendement propre comme partie de l’entendement infini de Dieu car l’entendement de Dieu n’est rien d’autre que la somme infinie des entendements humain.
Notre singularité fait donc l’expérience de son éternité mais aussi de son immortalité car elle continuera à produire des effets de manière indéfinie en Dieu.
De surcroit, puisque notre singularité ne mourra jamais, il n’y a pas lieu d’avoir peur de la mort car il n’y a pas de mort, tout est vie.
Voici de manière un peu succincte comment je comprends le salut chez Spinoza.