Peux-tu m'expliquer en quel sens la physique quantique exclut la distinction sujet-objet?

YvesMichaud a écrit :Salut,
Peux-tu m'expliquer en quel sens la physique quantique exclut la distinction sujet-objet?
Olivier Lahbib a écrit :Le Moi n'est pas une fonction logique extérieure au temps et à l'espace, dans la mesure où l'identité psychophysique dit bien sa confusion première avec le monde; l'homme n'est qu'une partie de la nature, comme aime à le rappeler E.Mach[6]. “Le Moi est insauvable”[7] , nous dit -il, au sens où le Moi n’est pas une entité existant par soi, indépendamment de ce qu’il ressent et de ce qui est ressenti : le Moi n’est ni une substance, ni une structure transcendantale qu’on pourrait isoler de son contenu; il n’est effectivement que le contenu vécu, le monde est ce qui constitue son unité; Mach se passe, comme on pouvait s’en douter, de la fonction de l’aperception pure. La reconnaissance de mon existence dans sa continuité a pour seule condition le contenu vécu; la sensation assure à elle seule la forme d’unité, l’aperception empirique. Pour le dire autrement, le film de mon “Moi”, de mon existence est le film même des événements hors de moi.Le principe d’une connaissance définie comme connaissance psychophysique, c’est qu’elle n’est pas la synthèse de deux mouvements s’opérant séparément , d’un côté l’opération du corps, de l’autre celle de l’âme. Tout au contraire la conscience vient de la sensation, accompagne les gestes et les postures du corps.
On pourrait même ajouter que l’exploration de l’hypothèse moniste chez Mach permet de voir se résoudre un problème que Kant ne parvient pas lui même à clore, si l’on en croît en tout cas les critiques post-kantiennes, de Fichte ou de Hegel. En effet, le dualisme de Kant établit la connaissance comme l’acte de synthèse de la pensée sur la réalité sensible, plus précisément la mise en oeuvre d’une série de synthèses qui informent le donné sensible, passif, le divers sensible, dont la provenance est extérieure. La pensée ordonne le sensible, et lui impose une intelligibilité. Mais de fait, il faut que le contenu se laisse persuader par la forme, épouse ses limites et reste tranquille en elles. Mais le donné n’est pas en lui même constitué et ordonné, il l’est de façon superficielle, il reste le donné passif que la connaissance contraint à répondre à ses questions. Au contraire l’hypothèse psycho-physique machienne ne dissocie pas évidemment le sujet pensant et le donné sensible: le sentant est senti. La question de l’adaptation des catégories de la pensée humaine à la réalité n’a plus lieu d’être, le solipsisme est une position philosophique insensée[8]. La tâche de connaître est remise à la sensation et à sa fonction moniste. La sensation porte en elle-même son sens.
YvesMichaud a écrit :Salut,
Merci pour la réponse.
Même si l'observateur participe à la création de ses connaissances, on ne peut pas soutenir qu'il est le seul impliqué, car il y a l'objection: je n'ai pas conscience de créer ce que je connais.
Il y a nécessairement une composante objective, c'est-à-dire indépendante de l'observateur, même si elle ne se révèle pas à l'état pur dans des expériences.
De toute façon, il y a un neurophysiologiste qui m'a fait prendre conscience que mes pensées était d'origine inconsciente. Le pouvoir de la conscience consiste, au plus, en un droit de véto.
Ce n'est qu'une opinion d'un cyberphilosophe dépassé par tout ça.
Seconde question: qu'entend-on par «non-séparabilité»?
YvesMichaud a écrit :Une de tes affirmations qui m'a troublé, c'est quand tu as dit que tu avais l'impression que les physiciens faisaient de l'ontologie avec leurs équations.
Je veux dire, que veux-tu qu'on fasse, nous, pauvres mortels, si maintenant il faut user d'équations d'universitaires pour faire de l'ontologie qui se respecte.
Comme on est loin des quatre causes, des substances et des accidents, de l'acte et de la puissance, de l'essence et de l'existence!
Miam a écrit :Posté le: 15/04/2005 23:48 Sujet du message:
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"Qu'est-ce qu'un individu pour Spinoza : un rapport entre corps simples"
Pour revenir a Galilee and co, considerer des corps simples comme particules determinees, n'est ce pas justement rester en deca de la PQ? En prenant en compte l'aspect ondulatoire, voire la conciliation possible de la physique de Spinoza avec la notion de champs via les pendules de Huygens (et leur aspect veritablement relativiste, j'y reviendrai) ne rapproche-t-on pas plus valablement Spinoza de la physique contemporaine ? Vois-tu les corpora siñplissima comme des parties indivisibles reelles ? S serait vulgairement atomiste ? Evidemment non, comme tu le sais toi-meme: Alors pourquoi refuser l'interpretation ondulatoire des corpora simplissima comme tu le faisais avant mon depart. Cela s'accorde fort bien avec ce que tu viens de montrer, ? non ¿
PS: je reviens dans deux semaines. Avant cela je serai toujours un peu "out" ¡ Adios gringo !
hokousai a écrit :à Bardamu
Je comprends très bien que "" les corps sont des choses singulières se distinguant entre elles sous le rapport du mouvement et du repos . ""
Mais le concept de corps ( représenté dans le texte par le mot corpus ) est sujet constant des propositions.
De ce corps on en prédique qu’il est plus ou moins en mouvement .
Spinoza distingue un sujet ( le corps) du prédicat( le mouvement) .
S il ne l’avait pas fait ,on aurait alors ce genre de proposition :""De là il suit qu’un mouvement se meut aussi longtemps qu’un autre mouvement ne le détermine pas au repos "" et non :""de là il suit qu’ un corps etc .. ( coroll Lemme 3.partie 2)""
On a
l’ axiome 2 (partie 2) : Quand un corps en mouvement en frappe un autre ….
L’axiome 3lus grandes sont les surfaces suivant lesquelles les parties d’ un individu ou d un corps , s’ appuient les unes sur les autres etc ..
Vous me dîtes que : il n'y a ni figure ni étendue propre !!!!
A quoi donc se réfère ces corps dont les surfaces etc …si ce n’est à une forme propre étendue
Pour moi et il le semble bien pour Spinoza il est impossible de penser le mouvement sans mobile identifiable par sa forme donc non seulement par sa position , ce qui est le propre d’une formalisation mathématique abstraite et universelle laquelle ne rend pas compte des corps particuliers .
Hokousai
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