Henrique a écrit :A Krishnamurti,
Lire entre les lignes, c'est souvent interpréter selon sa complexion plutôt que selon le contexte. De là les mauvaises intentions et les passions que nous prêtons souvent aux autres, non ?
Sans doute. Mais pourquoi notre complexion devrait elle prendre le dessus par rapport au contexte. Pourquoi le contexte ne serait pas plus passionnant que notre complexion qui est si fluctuante.
Henrique a écrit :S'en tenir aux définitions admises ne permet-il pas d'éviter cela ?
Bien sûr. Mais peut-être ne faut-il pas trop y prendre gout (préciser les définitions), car l'on risque de pinailler et de s'épuiser pour des lecteurs qui souvent ne veulent pas se remettre en question. L'imaginaire doit garder un peu de place. Chaque mot peut être "renversé" et en acquérir plus de sens. "Dieu c'est à dire la Nature". A-t-on besoin de lire Spinoza de A à Z pour comprendre ce qu'il veut dire dans cette phrase. Encore que là il s'agisse d'une définition, je suis d'accord
Vanleers a écrit :Vous citez le début du chapitre 4 de l’Appendice de la partie IV de l’Ethique.
Dans la partie V, Spinoza va être beaucoup plus explicite mais ce qui est étonnant, c’est qu’il paraît y exposer deux voies successives que Henrique a désignées par « l'éthique externe de la raison et celle interne de l'intuition ».
Pierre Macherey parle de solution minimale et de solution maximale (Introduction… V p. 43).
Comment s’articulent concrètement, pour un individu donné, ces deux solutions : c’est la question que je pose.
La "via negativa" qu'opère la raison permet de laisser libre cours à l'intuition juste, qui elle ne peut pas être réduite. Si l'intuition juste est déjà là, alors tout va bien (pour parler comme le Yi King).