Par contre il y a un point sur lequel je ne suis pas du tout d'accord avec lui, c'est quand il semble dire que les enchaînements de la mémoire référeraient aux affects contrairement à ceux de l'entendement.
Alors certes l'enchaînement des idées qui se produit suivant l'ordre de l'entendement nest pas identique chez tous, mais on peut aussi comprendre que "la manière identique" dont il parle soit celle de la logique. Et là ça va.
Maintenant il est clair que passer de la logique des mots - et d'eux seuls - à la (vérité) mathématique est absurde. La logique des mots correspond à la cohérence entre eux et rien d'autre (ils ne font pas contresens, voilà tout). Et si rien ne fait contresens chez Spinoza, si chaque mot est à sa place et en harmonie avec chacun des autres dans une logique sans faille, c'est parfait.
Ceci dit, ce type de cohérence ne suffit pas pour parler de mathématiques. Parce que si les mots étaient inscrits dans le marbre de la vérité, si personne ne contestait leur définition (et donc ne les pensait), la logique pourrait peut-être suffire... sauf que dans ce cas la philosophie n'existerait plus !
Bref la logique des mots, c'est pipeau puisque chacun interprète chaque mot à l'aune de son vécu. Et pire encore, si tout le monde s'entendait un jour sur une espèce de signification absolue de chaque mot, on entrerait dans le cauchemar de Deleuze : une philosophie de la communication, c'est-à-dire basée sur les mots du sens commun.
En l'occurrence on est en plein dedans actuellement avec ce leitmotiv incessant consistant à ne s'intéresser et ne débattre que de mots... et qui plus est en jugeant l'autre toujours à travers ses seuls mots etc
(cauchemar philosophique absolu que l'addition du jugement et de la bêtise

Mais c'est pas tant ça qui m'ennuie dans cette phrase que ce qu'il écrit juste avant, à savoir que la mémoire, en tant que vecteur d'enchaînements d'idées, fonctionnerait sur l'affect. Si c'est ce qu'il veut dire, si c'est de la mémoire qu'il parle (toujours ce... de latin) je trouve ça très mal vu.
La mémoire semble au contraire justement associer les idées à travers la compréhension qu'on en a eu. Sinon comment expliquer que penser à un sujet précis amène comme "naturellement" à retrouver des mots et des idées entières en référence directe avec le thème en question ? Comment expliquer ces mots oubliés qui semblent surgir de nulle part à l'occasion de tel ou tel enchaînement d'idées ? C'est bien que la mémoire s'organise comme une sorte de chemin plus qu'un ensemble de points fixes genre dictionnaire. C'est très étonnant la mémoire.
(je poursuis pas parce qu'il se trouve que j'ai déjà fait un bout sur la mémoire dans le texte à Henrique sur l'autre fil... que je veux relire avant que de l'envoyer)
Cela dit on est assez loin du point de vue de Deleuze et de sa création de concept ... mais moi je pense néanmoins Deleuze a bien senti quelque chose de très important ...il y a une création, la pensée est créatrice.
Ben tiens... et j'en suis la preuve vivante !
(ok je sors)
(ça aussi, j'en cause dans le post à Henrique)