hokousai a écrit :Deleuze semble vouloir parler aussi et aussi clairement de ce qui échappe à la présence.... enfin je ne sais trop ...mais il me semble que plus il parle d' une nébuleuse plus sont discours est nébuleux.
Je n'ai jamais dit que la tache était aisée ni que Deleuze s' en sortait plus mal que d'autres ...mais qu'il faut voir de quoi on parle et comment ce qui est assez confus ne peut que produire qu'un discours qui l'est aussi.
On peut voir assez clairement qu'on voit mal (c'est paradoxal mais c'est ainsi).
Confus ? Ok !
Je reprends mon texte du dessus pour plus de clarté :
Une "perception", ça vient donc d'un sujet.
- "Actuelle", c'est là, maintenant.
- "S'entoure (d'une nébulosité*) d'images virtuelles", c'est qu'est associé à cette perception d'autres trucs qui pour nous sont en relation avec l'objet perçu (mémoire de l'apparition de l'objet, des différentes histoires à travers leusquelles il est intervenu, virtuels qu'on pense qu'il peut engendrer, bref tout ce qu'on y associe, intellectuellement mais pas que).
- "Qui se distribuent sur des circuits mouvants", c'est que ces images associées sont elles-mêmes dans des relations qui évoluent sans cesse, et avec l'objet perçu et entre elles.
- "De plus en plus éloignés", c'est que ces circuits sont bien présents dans la perception mais plus ou moins éloignés de la conscience de l'objet perçu.
* "(d'une nébulosité)", et tout ça est en filigrane donc "nébuleux".
Je (sujet) vois (actuel) une femme (objet). Mon regard s'attarde sur elle. Je perçois quoi ?
Cette femme est donc "entourée d'images". Quelles images ? (Deleuze dit "paysage" pour les femmes)
Sa silhouette "s'entoure d'une image" de l'élégance (ou d'un côté "nature", ou autre, qui peut te séduire chez les femmes) ; d'autres images qui évoqueront plutôt le mannequin ou la "femme libérée etc, que sais-je ; et encore son visage qui te promet des discussions passionnantes ou peut-etreuune envie de tendresse à cajoler. Elle t'évoque aussi Lola qui t'a marqué à jamais et que tu cherches à retrouver, ou peut-être à en comprendre le mystère. Etc etc.
Tout ça fait partie de la perception de cette femme, à travers l'image que tu gardes un temps avec toi une fois que tu l'as croisée : la durée de l'événement-perception. Cette perception est "nébuleuse" parce qu'elle est "autre chose", un peu plus qu'une photographie en 2 dimensions et demi (forte poitrine). Tout est un peu mélangé dans ce qui est déjà un souvenir, une mémoire, ou une durée donc, par rapport à l'ici et maintenant du moment où tu l'a regardé.
Ces images se distribuent en "circuits mouvants" :
-dans leur relation avec ta perception/regard où tu oscilles de la femme libérée à l'objet de tendresse, où ta spéculation t'évoque un coucher de soleil tel celui avec Lola dans tes bras que tu aurais peut-être pu reproduire avec cette femme-là et pas forcément d'autres etc.
-dans leur relation entre elles : entre ton désir de femme-mannequin et/ou de femme-enfant, entre ton hésitation entre les deux ou ta façon de vouloir les deux selon tes pathologies perso etc.
De "plus en plus éloigné", là des impressions prendront le pas sur d'autres. Au bout d'un moment te restera la femme de ta vie que tu as (encore) raté ou le fantastique coup qui aurait fait disparaître à jamais la façon dont Lola te hante depuis un putain de bail déjà etc.
Maintenant libre à toi de dire que tout ça n'existe pas et est nébuleux, que selon que tu es freudien tu n'as bien sûr croisé qu'un "objet" (du désir), ou en tant qu'ascète une tentation qui t'amenera à te flageller d'avoir eu des pensées impures, mais à mon avis on passe alors à tout autre chose qu'à l'événement qui fait que tu a croisé une femme et que ton regard s'est attardé sur elle...