hokousai a écrit :aldo a écrit :T'as peut-être du mal à avaler mais le problème c'est que tu extrapoles en me faisant dire ce que je ne dis pas. Personne n'a dit que la nature serait un chaos hasardeux, ça c'est ce que tu tires de TA façon de voir et comprendre les choses. C'est TOI qui veux que la nature soit soit un chaos hasardeux, soit un truc genre intention. C'est ton problème, ça reflète ta façon de penser les choses.
C'est à dire que c'est le genre d idée que j' attribue à Deleuze et pas qu'à lui d' ailleurs. Je n'ai vu nulle part chez lui un semblant d' idée qui irait contre cette philosophie du chaos hasardeux
Il semble que des choses ont ou pas à voir avec d’autres. Si elles ont à voir, il y a virtuellement possibilité de production de nouveau. Et il y a alors rapport de forces parce que s’il n’y en avait pas, la production serait spontanée, automatique : deux choses mises ensembles produirait la même chose à chaque fois.
... et donc un savoir devrait être capable d’y répondre (
de le prévoir etc).
Or le savoir ne sait pas grand chose dès qu’on est sérieusement impliqué dans quelque chose ; si l'on tombe sans doute moins souvent dans les pièges qu’on a démonté, le fait est qu’on est sans cesse confronté à autre chose qu’on ne sait pas ou qu’on sait mal gérer, et encore moins résoudre !
C’est pourquoi par exemple le fait que l’amour soit une force transcendante ou autre chose, qui te fait dire que ça "
commanderait tout le reste", n’a que peu d’importance je trouve. Une certitude ferait certes qu’on serait bien obligé d’en tirer des conséquences (
et aussi réfuter certaines assertions), mais ça ne changerait rien (
en ce qui me concerne) sur ma façon d’en parler, pas plus que de le ressentir etc.
Sur le hasard chez Deleuze.
Tu dis qu’il n’y aurait rien chez lui qui aille contre une philosophie du chaos hasardeux. Il y a en tous cas une rigueur dans les enchainements de causes à effets qui déjà n’a rien d'hasardeux ! Et dans le même ordre d’idée, je pourrais répondre que moi, je ne vois rien chez lui qui explique le passage du chaos de virtualités aux systèmes de causes à effets (
maintenant j'ai ni tout lu ni tout compris : à un moment je parle en mon nom).
Donc rien n’empêche d’opter pour une boite à outils philosophiques deleuzienne tout en étant religieux par exemple, enfin à partir du moment où l’ambition de Deleuze (
et selon lui de la philo) serait de comprendre, de voir
comment ça marche sans spéculer sur de l’incompréhensible (
mais sans pour autant éviter toute question).
Maintenant je connais pas tout Deleuze, et il est clair (
comme l’a montré cette histoire) que je n’adhère qu’à ce que je comprends vraiment. J’adhère ici à ce que j’ai dit du texte de Lleres parce que c’est comme ça que je crois penser les choses (
et qu'en plus, c'est plus sérieux que de jouer avec la représentation).
Reste nombre de choses que je vois de manière intuitive avec Deleuze, sur lesquelles je ne serais pas capable d'avoir un discours précis ; et là j’adhère souvent intuitivement parce que ça me touche, ça m’évoque, me donne à réfléchir. Mais je laisse mûrir, je ne m’en sers pas pour expliquer
autre chose, enfin je ne pense pas, c'est pas mon intention.
hokousai a écrit : "Une nouvelle image de la pensée signifie d’abord ceci : le vrai n’est pas l’élément de la pensée. L’élément de la pensée est le sens et la valeur".
C'est excessif.
Je ne peux même pas répondre que ce soit en partie vrai puisque le vrai est exclus de la pensée.

Je peux juste répondre que c'est grave.
D' autant plus grave que Deleuze la prend au sérieux.
Et pourtant ne pensait- il pas qu'il y avait une part de
vérité dans ce qu'il énonçait ?
Assurément qu’on pense "
qu’il y a une part de vérité"... à dénoncer le faux. Sinon le problème, c’est la façon dont une forme de pensée prétend s’adjuger le vrai pour en faire un truc immuable sur lequel accumuler des savoirs etc, l’idée de connaissance.
Là Deleuze parle d’une "
nouvelle image de la pensée", on est donc en présence d’un texte polémique où il est question d’une pensée vs une autre. Et vu que l’autre, c’est justement celle qui prétend dire la vérité...
(
et là je me souviens par exemple du désintérêt absolu que suscitaient mes interventions sur certain forum, désintérêt bien réciproque d'ailleurs... ce qui n'est pas sans un certain rapport avec "l'urgence", à propos)
On est toujours entre chercher à comprendre et chercher à savoir. Une pensée qui cherche à savoir est douteuse, pas une qui cherche à comprendre (
ensuite tel cas de figure peut amener à rechercher ceci plutôt que cela, c’est pas un problème). De plus une chose peut être vraie un temps puis fausse, le vrai est souvent un savoir relatif.