hokousai a écrit :Ce qui me pose un problème au départ ...c'est l'attribut. C'est à dire le fait d'attribuer.
C'est dans le cours (l'intégralité) se rapportant au lien que tu m'as donné, dès les premières lignes :
http://www.webdeleuze.com/php/texte.php?cle=142&groupe=Leibniz&langue=1Pour Deleuze, Leibniz semble être le précurseur de la philosophie de l'événement, à travers l'individuation à partir de laquelle il distingue les hommes (
les événements individuant les hommes).
J'ai résumé... et vu le franc succès de mes résumés

, j'hésite pas à en remettre une couche :
Deleuze (cours sur Leibniz) a écrit :C'est comme cet espèce de cri sur lequel repose toute la philosophie de Whitehead : tout est évènement. Tout est évènement ça veut dire que je suis prêt à renverser le schéma catégoriel sujet/attribut. C'est le renversement du schéma sujet/attribut du type : le ciel est bleu.
Ce n'est pas le premier à renverser, Leibniz était peut-être le premier. Or ce qui a été le plus ruineux dans toute compréhension de Leibniz, dans sa grande thèse comme quoi tout prédicat est dans le sujet, c'est qu'on a considéré comme allant de soi que l'inclusion du prédicat dans le sujet signifiait et impliquait la réduction de tout jugement à un jugement d'attribution.
Or c'est tout à fait le contraire.
Dans le Discours de Métaphysique, Leibniz dit : le prédicat ou évènement. Donc ce qui est dans le sujet, à savoir le prédicat, ce n'est pas un attribut. On ne comprend rien à Leibniz si on ne voit pas que, d'un bout à l'autre de cette philosophie, il ne cesse de rompre avec le schéma catégoriel sujet/attribut, qui est au contraire la chose de Descartes. Que ce refus que le jugement soit jugement d'attribution, c'est cela qu'il veut dire en nous disant que le prédicat est dans le sujet, et que lorsqu'il nous dit que le prédicat est dans le sujet, loin que ça veuille dire le jugement est jugement d'attribution, ça veut dire exactement le contraire. D'où je dis que c'est déjà chez Leibniz que surgit la grande affirmation : tout est évènement ! Il n'y a que des événements. Il n'y a pas d'objet, il n'y a pas de sujet. Tout est événement.
Ou plutôt, il n'y a pas d'objet il n'y a pas de sujet, on verra. Les formes mêmes de l'objet, les formes mêmes du sujet découlent de l'évènement comme composante de la réalité. Le réel est fait d'événements...
hokousai a écrit :Que veut dire étape provisoire.
Il me semble : une étape dans la façon d'exprimer les choses.
hokousai a écrit :Deleuze a écrit :Chez Spinoza il y a bien une distinction réelle, un dualisme, entre l’attribut « pensée » et l’attribut « étendue ». Seulement ce dualisme est une étape provisoire vers l’unité de la substance qui a tous les attributs, c’est une étape provisoire vers l’un.
Chez Spinoza il y a bien une distinction réelle qui est une étape provisoire me parait des plus bizarre.
une distinction réelle certes la distinction comme toute acte de pensée est un acte réel ...mais son objet est -il réel ?
Son objet a un degré de réalité, je lui attribue un degré de réalité ... mais provisoirement.
Bon je veux bien pragmatiquement .
Pour reprendre la terminologie de Foucault : on "
voit" les choses et on les "
exprime" (
de façon dualiste donc, voire pluraliste). C'est le truc de Deleuze que de les expliquer sans passer par le dualisme. Les dissociations qu'il pose ne le sont que pour faciliter l'explication (
par exemple, pas de corps organique séparé du CsO)
hokousai a écrit :Mais cette pragmatique qui distingue réellement m' empêche se sortit du provisoire et au contraire m' installe dans du définitif. C' est à dire que je reste pris dans le dualisme au niveau même des explications.
C'est bien ça le bordel : on
croit à la raison... au point que le sensible n'est plus que l'otage de cette dictature, qu'on le fait plier jusqu'à ce qu'il se conforme au tout-puissant baratin universel moralisateur. A force sans doute de bidouiller les mots, de mettre tant de rapports de pouvoir au milieu, tant de bêtise aussi (
avec ce terrible caractère exponentiel), qu'on sait plus s'en sortir.
Et quand on n'y croit pas
comme eux, on est rejeté du circuit (
universaliste et moralisateur).
Mais bordel, quand on
pense, on n'est pas forcé de se plier
à ces savoirs, à ces règles, à ces méthodes !
(
et hélas n'existe pas encore de statut de réfugié spirituel pour émigrer en Inde
grrr)
C'est pas compliqué Deleuze, c'est tout simple. C'est sûrement forcément tout simple. Le compliqué c'est tous ces textes qu'il faut effacer, remanier ou/et écrire par dessus pour y accéder. Oui c'est sûrement comme ça. Remonter jusqu'à la simplicité de Deleuze. Un truc comme ça, je crois. Il faudrait le dire depuis les pygmées peut-être en fait, pas depuis l'Occident. Dire : "
il y a les évènements du grand Tout magique qui nous prennent, il faut lutter contre l'esprit des mots pour en sortir avec la grâce du puma mon totem afin de revenir vivant et grandi au pays des Vrais Hommes"
(
un truc dans le genre hein, faudra que j'essaie).
PS : sinon je peux pas vraiment commenter Bergson voire Plotin (!) pour expliquer quoi que ce soit, je connais pas assez... et donc pas du tout pour Plotin. Je peux juste donner en info que des spécialistes de Deleuze disent qu'il n'est pas insensible à Plotin, mais sur quel sujet, j'en sais rien du tout !
NB : Je viens d'acheter
Le Bergsonisme de Deleuze, mais l'ai pas encore ouvert. A propos, c'est là :
http://monoskop.org/images/9/95/Deleuze ... onisme.pdfSinon, ce lien sur
Difference et Répétition que tu as filé l'autre jour, c'est à quoi... la totalité ? Là :
http://www.l.u-tokyo.ac.jp/philosophy/p ... uze_dr.pdf