Si « Toute vie est résolution de problèmes » (Karl Popper), peut-on dire que le spinoziste trouve dans la doctrine de Spinoza de quoi résoudre des problèmes ?
Il ne me semble pas.
Le but de Spinoza, déclaré au début de la partie II de l’Ethique, est de conduire le lecteur à la connaissance de sa suprême béatitude. Henrique écrit :
« […] la béatitude ne s'atteint pas, elle existe déjà de toute éternité. Mais, si elle existe déjà, nous n'en avons pas clairement conscience. On peut donc s'interroger sur les moyens non d'atteindre la béatitude mais une conscience suffisamment claire et distincte de cet état. »
C’est en :
http://www.spinozaetnous.org/article14.htmlHenrique poursuit :
« Puisqu'il s'agit d'un état naturel, il faudra d'abord faire tomber les obstacles qui empêchent d'en prendre conscience adéquatement. Ces obstacles sont les préjugés sur l'essence de Dieu, la place de l'homme dans la nature, le sens de son existence et les passions tristes qui en découlent. »
On peut dire les choses autrement : Spinoza nous propose simplement de prendre de la hauteur, de ne pas rester concentrés sur nos problèmes mais de regarder plus loin, ailleurs.
Sans doute cela nécessite-t-il de faire tomber des obstacles.
Sans doute aussi, devrons-nous continuer à essayer de résoudre des problèmes concrets et l’approche rationnelle, on peut même dire scientifique, de ces questions sera la meilleure.
Mais vivre dans l’acquiescentia, autre nom de la béatitude, n’est pas résoudre un problème puisque la béatitude « existe déjà de toute éternité ».