Voici pour vous un texte que j'ai du mal à cerner. J'ai plusieurs idées mais je n'arrive pas à en dégager l'idée essentielle.
Spinoza veut-il parler de la domination de la Nature, du fait que l'homme veut atteindre le bonheur et doit comprendre qu'il n'est pas la cause de tous les événements extérieurs ..
" .. La puissance de l'homme est extrêmement limitée et surpassée par celle des causes extérieures ; nous n'avons donc pas un pouvoir absolu d'adapterà notre usage les choses extérieures. Nous supporterons , toutefois , d'une âme égale les événements contraires à ce qu'exige la considération de notre intérêt, si nous avons conscience de nous être acquittés de notre office, savons que notre puissance n'allait pas jusqu'à nous permettre de les éviter, et avons présente cette idée que nous sommes une partie de la Nature entière, dont nous suivons l'ordre. Si nous connaissons cela clairement et distinctement, cette partie de nous qui se définit par la connaissance claire, c'est à dire la partie la meilleure de nous, trouvera de là un plein contentement et s'efforcera de persévérer dans ce contentement. "
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Texte de Spinoza
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L'idée essentielle est que l'Homme fait partie intégrante de la Nature, qu'en ce sens il est soumis à l'ordre de la nature et que la félicité passe par la connaissance de cet ordre et des limites de sa propre puissance au sein de cet ordre.
L'idée sous-jacente est la nécessité des événements, leur absence de contingence. L'illusion du libre arbitre conduit à surestimer notre puissance et notre capacité à influer sur les causes externes impactant notre vie.
Il ne s'agit pourtant pas d'une incitation au fatalisme dans la mesure ou l'expression de notre puissance fait partie de l'ordre de la Nature. Un erreur courante est de voir dans le spinozisme une incitation à l'acceptation passive des événements.
Le texte semble assez clair, est-ce une question de vocabulaire ? Dans ce cas je vous conseille de consulter le lexique sur ce site.
L'idée sous-jacente est la nécessité des événements, leur absence de contingence. L'illusion du libre arbitre conduit à surestimer notre puissance et notre capacité à influer sur les causes externes impactant notre vie.
Il ne s'agit pourtant pas d'une incitation au fatalisme dans la mesure ou l'expression de notre puissance fait partie de l'ordre de la Nature. Un erreur courante est de voir dans le spinozisme une incitation à l'acceptation passive des événements.
Le texte semble assez clair, est-ce une question de vocabulaire ? Dans ce cas je vous conseille de consulter le lexique sur ce site.
Re: Texte de Spinoza
twintwin a écrit :Voici pour vous un texte que j'ai du mal à cerner. J'ai plusieurs idées mais je n'arrive pas à en dégager l'idée essentielle.
Spinoza veut-il parler de la domination de la Nature, du fait que l'homme veut atteindre le bonheur et doit comprendre qu'il n'est pas la cause de tous les événements extérieurs ..
" .. La puissance de l'homme est extrêmement limitée et surpassée par celle des causes extérieures ; nous n'avons donc pas un pouvoir absolu d'adapterà notre usage les choses extérieures. Nous supporterons , toutefois , d'une âme égale les événements contraires à ce qu'exige la considération de notre intérêt, si nous avons conscience de nous être acquittés de notre office, savons que notre puissance n'allait pas jusqu'à nous permettre de les éviter, et avons présente cette idée que nous sommes une partie de la Nature entière, dont nous suivons l'ordre. Si nous connaissons cela clairement et distinctement, cette partie de nous qui se définit par la connaissance claire, c'est à dire la partie la meilleure de nous, trouvera de là un plein contentement et s'efforcera de persévérer dans ce contentement. "
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L'idée essentielle de ce magnifique morceau c'est : C'est comme ça, on y peut rien, te casse pas la tête, tout va bien.
Avec un petit corollaire injonctif : Jouis de ton impuissance, y'a aucun viagra pour toi.
En un mot : À quoi bon ?
Voilà. Il est très clair ton texte !
Spinoza:
(...) nous n'avons donc pas un pouvoir absolu d'adapter à notre usage les choses extérieures.
Korto:
L'idée essentielle de ce magnifique morceau c'est : C'est comme ça, on y peut rien, te casse pas la tête, tout va bien.
je ne crois pas que c'est cela l'idée essentielle de ce magnifique morceau ... . Ce que Spinoza rappelle ici, c'est que nous n'avons pas un pouvoir illimité sur les choses hors de nous, nous ne pouvons pas les adapter TOUTES à tous nos désirs à nous. Sa conclusion: il vaut mieux accepter ce fait au lieu de s'en attrister.
Ta conclusion à toi me semble plutôt être: si je ne peux pas gagner le grand lot, autant ne pas jouer! Conclusion respectable, bien sûr, mais pas très spinoziste.
Car ici, dans ce fragment-ci, Spinoza ne parle que de ce qu'il faut faire quand nous constatons qu'une chose n'est pas arrivée telle que nous l'avions souhaité, c'est-à-dire, quand c'est déjà "trop tard", quand on ne peut de toute façon plus rien faire. C'est alors qu'il vaut mieux apprendre à l'accepter, au lieu de rester éternellement Triste à cause de cela.
C'est dans d'autres passages qu'il explique ce que selon lui on peut faire pour produire nous-mêmes des effets, et pour changer nous-mêmes les choses afin de les adapter à nos désirs. Et là, on voit que selon lui on peut faire beaucoup, il propose même des méthodes qui permettent d'augmenter sans cesse notre connaissance de la nature (condition nécessaire pour pouvoir dans l'avenir la changer) et notre propre puissance d'agir.
On peut éventuellement ne pas être d'accord avec ces méthodes, bien sûr, mais je ne vois pas comment faire dire à Spinoza qu'il faudrait adopter une attitude de "laisser-faire" ou de renoncement à notre désir de transformer le monde et de nous transformer nous-mêmes. L'idée essentielle du spinozisme est bien plutôt, et cela dès les premiers écrits, l'inverse: il faut chercher un moyen pour pouvoir satisfaire maximalement ce désir (il essaie même de prouver que désirer l'amélioration, le changement, le perfectionnement, c'est notre essence même, c'est ce qu'on ne peut pas ne pas faire).
L.
- sescho
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Encore une fois les remarques d'usage sur ce type d'intervention : le site n'étant pas destiné à faire les devoirs à la place des étudiants, et étant de l'intérêt même de l'exercice philosophique de philosopher par soi-même autant qu'on le peut, il est demandé de faire et de montrer un effort minimal d'interprétation...
Une piste quand-même : si nous avons conscience que tout, y compris nous-mêmes, arrive en vertu des lois de la Nature, celle-ci s'imposant d'elle-même (sans pouvoir être comparée à rien puisqu'il n'y a rien en dehors), nous ne pouvons qu'accepter tout fait, tout ce qui est, comme un donné incontestable, pur de tout affect hors l'amour de la Nature qui va avec, même s'il s'agit au plan commun d'évènements adverses.
Serge
Une piste quand-même : si nous avons conscience que tout, y compris nous-mêmes, arrive en vertu des lois de la Nature, celle-ci s'imposant d'elle-même (sans pouvoir être comparée à rien puisqu'il n'y a rien en dehors), nous ne pouvons qu'accepter tout fait, tout ce qui est, comme un donné incontestable, pur de tout affect hors l'amour de la Nature qui va avec, même s'il s'agit au plan commun d'évènements adverses.
Serge
Connais-toi toi-même.
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