YvesMichaud a écrit : ««« Pour ne rien connaître, il faudrait n'être rien. »»»
Et les roches, elles ne sont rien? Et ma chaise?
Quand je me cogne les orteils sur ma chaise, ma douleur est causée par... rien? Ou bien en ce moment, je suis assis sur... rien?
Salut Yves,
Non seulement tu sors ma phrase de son contexte (il était question de l'homme) mais de plus quand je dis "ne rien connaître, c'est n'être rien", cela veut dire que connaître, c'est être mais pas nécessairement qu'être, c'est connaître, notamment si on entend par là une représentation du général dans sa relation avec le particulier (cf. les 3 genres de connaissances).
Cela dit, il y a tout de même une représentation de soi de l'être singulier, quel qu'il soit, en tant qu'affirmation de la puissance de penser divine...
Andromalius a écrit :Comment pouvons nous être sûrs que la vérité que nous assimilons n'est pas fausse et que les forces nous dirigeant ne nous induisent pas en erreur afin d'empçecher notre progression au sein de l'être?
Je laisse de côté les autres remarques et questions qui nous éloignent du problème. Quant à cette question, on pourrait vous renvoyer au T.I.E. (cf. http://www.spinozaetnous.org/tre.htm, les analyses sur la fiction sur la vérité comme construction interne de soi de la pensée, index sui...) ou encore au scolie de la dernière proposition d'Ethique II, mais déjà je vous ai indiqué des sources de réflexion, notamment un article sur l'accessibilité du vrai. Qu'en faites vous d'ailleurs, cher Andromalius ? Vous ne m'avez pas dit...
Bon, réponse rapide tout de même : comment reconnaître le vrai du faux ?
Quand je sais, je sais en même temps que je sais : le vrai s'indique lui-même. Cela se produit quand nous avons des idées réellement claires, distinctes et complètement déterminées (non mutilées comme souvent lorsque nous nous contentons d'une représentation partielle de nos objets) mais ce n'est pas parce que nous nous rendons compte de ces propriétés que nous sommes dans le vrai, mais l'inverse. On ne peut que réfléchir sur le vrai.
Mais alors pourquoi nous arrive-t-il de nous tromper alors que nous étions persuadés d'avoir raison ? C'est que nous confondons la certitude qui est l'impossibilité effective de douter avec la simple conviction qui loin d'être impossibilité de douter n'est qu'absence de doute. La certitude objective est l'impossibilité de penser une chose autrement, par exemple je suis certain que je pense : je ne peux pas penser que je ne pense pas puisque même dans cette hypothèse, je pense quelque chose. En revanche, si je suis persuadé que la lune est à une centaine de mètres au dessus de ma tête, c'est simplement que je n'ai pas envisagé qu'il était possible de penser différemment sans contradiction. Attachez vous à bien voir la différence entre l'impossibilité de douter et la simple absence de doute et vous comprendrez cela très facilement.