Je ne suis pas étudiant en philosophie mais j'ai lu, il y a quelques mois, l'Éthique (éditions Bordas). C'est une version incomplète qui ne comprend que les plus importants Scolies, Appendices, etc. des 4 premières sections mais la cinquième au complet.
Puis, récemment, je suis tombé sur un cours internet portant sur la troisième partie et j'ai décidé de le suivre. J'ai terminé de le lire il y a deux jours et maintenant j'essais de mettre toutes les choses au clair et j'ai beaucoup de misère! Je m'aide des explications sur les termes spinozistes sur ce site mais certaines me brouillent plus qu'elles ne m'aident...
Donc, voici comment je croyais comprendre les choses avant que les définitions m'embrouillent:
Considérations préliminaires:
I - Le conatus existe en chaque chose. Il s'agit d'un effort intrinsèque des choses pour persévérer dans leur existence, dans leur être. Cet effort est aussi considéré comme l'essence de chaque chose.
II - Les choses, et notamment le corps et l'esprit, en tant qu'ils sont constamment en contact avec leur milieu (et avec eux-même) sont sans cesse modifiée par lui. C'est l'affection.
III - Spinoza nomme affect une affection du corps lorsque l'esprit est conscient de celle-ci (et par ce fait il devient lui même modifié, i.e. affecté). De plus, la condition pour que l'esprit prenne conscience d'une modification du corps est que celui-ci subisse une variation (augmentation ou diminution) de sa puissance d'agir/d'être/d'exister.
De là découlent les 3 affects primordiaux...
1 - Le Désir est le premier affect primordial. Il est affect en ce que le conatus pousse le corps à agir dans le sens de la préservation du corps (le corps subit donc une affection) et l'esprit est conscient de cet affection (il subit donc une affection à son tour). Le Désir est la manifestation consciente du conatus.
2 - La Joie est l'affect qui naît de la prise de conscience par l'esprit que son corps est affecté d'une manière telle que la puissance d'agir de l'être (complexe corps/esprit) est augmenté. L'être qui désir persévérer dans son être est satisfait de constater que ses moyens pour y parvenir sont plus puissants que ce qu'il croyait.
3 - La Tristesse est l'affect qui naît de la prise de conscience par l'esprit que son corps est affecté d'une manière telle que la puissance d'agir de l'être (complexe corps/esprit) est diminué. Loin d'être satisfait, l'être qui désir persévérer dans son être se voit en quelque sorte choqué de constater que ses moyens pour y parvenir sont plus faibles que ce qu'il croyait.
Et c'est ce que je croyais comprendre avant de lire l'explication de la Définition Générale des Sentiments qui dit...
Je dis ensuite : par laquelle l'âme affirme que le corps ou quelqu'une de ses parties a une puissance d'exister plus grande ou plus petite que celle qu'il avait auparavant ; car toutes les idées que nous avons des corps marquent bien plutôt (par le Coroll. 2 de la Propos. 16, partie 2) la constitution actuelle de notre propre corps que celle des corps extérieurs, et l'idée qui constitue l'essence ou forme de telle ou telle passion doit exprimer la constitution de notre corps ou de quelqu'une de ses parties, en tant que sa puissance d'agir ou d'exister est augmentée ou diminuée, favorisée ou contrariée. Mais il est nécessaire de remarquer que quand je dis une puissance d'exister plus grande ou plus petite que celle qu'il avait auparavant, je n'entends pas dire que l'âme compare la constitution actuelle du corps avec la précédente, mais seulement que l'idée qui constitue l'essence de telle ou telle passion affirme du corps quelque chose qui enveloppe plus ou moins de réalité que le corps n'en avait auparavant. Or, comme l'essence de l'âme consiste (par les Propos. 11 et 13, part. 2) en ce qu'elle affirme l'existence actuelle de son corps, et que par perfection d'une chose nous entendons son essence même, il s'ensuit que l'âme passe a une perfection plus grande ou plus petite quand il lui arrive d'affirmer de son corps quelque chose qui enveloppe une réalité plus grande ou plus petite que celle qu'il avait auparavant. Lors donc que j'ai dit plus haut que la puissance de penser de l'âme était augmentée ou diminuée, je n'ai voulu dire autre chose sinon que l'âme se formait de son corps ou de quelqu'une de ses parties une idée qui enveloppait plus ou moins de vérité et de perfection qu'elle n'en affirmait précédemment ; car la supériorité des idées et la puissance actuelle de penser se mesurent sur la supériorité des objets pensés.
(Que veut-il dire d’ailleurs par "[...]par laquelle l'âme affirme que le corps [...]!?)
Merci à tout ceux qui voudront m'aider à clarifier les choses!