Prend garde que ce mauvais esprit et ces velléités de scepticisme ne te conduisent droit au bûcher en compagnie du dénommé Korto.
Abjure les hérésies que tu professes avant qu'il ne soit trop tard....
Je consens toutefois à te répondre, mais uniquement dans l'espoir de te remettre sur le droit chemin.
Enegoid a écrit :Je suis étonné que personne n'ai jusqu'ici remarqué que dans les exemples qu'il donne des 3 genres (la règle de trois) les trois genres arrivent à une idée vraie : le chiffre 6.
Si si, moi je l'ai remarqué. Je pense en effet que c'est très important. Il faut mettre ça en perspective avec l'idée que "les imaginations "considérées en soi" ne contiennent pas d'erreur". C'est pour cela que je pense qu'a "compartimenter" les genres de connaissance, on se prépare certaines surprises.
Enegoid a écrit : A tout hasard, sur l'olive des cocktails (je n'ai pas tout lu des échanges précédents) :
1 Notion commune est basé sur le fait d'être "dans la partie et dans le tout" cf E2 38,39,40.
L'olive n'est pas présente "dans la partie et dans le tout" du corps constitué par le truc à boire. Pas de "notion commune", donc.
2 Ce qui est dans la partie et dans le tout de plusieurs corps ne peut être un corps (deux olives sont différentes). Donc, c'est autre chose. Quoi ? Une notion, donc une idée...mais une idée de quoi ?
3 Si cocktail = corps humain, alors olive = épaule, ou genou, etc.
Nan mais c'est bon là... C'était un exemple pour faire comprendre quelque chose à Louisa, je ne suis pas en train de dire que les notions communes sont des recettes de cocktails...(ou l'inverse).
cela dit pour répondre tout de même à la question: je distinguais (c'était là le but de cet exemple) la "chose" l'objet, "olive" et la propriété "être préparé avec une olive" en relation avec cet objet (l'olive). Je voulais souligner que "être préparé avec une olive" (qui est un exemple d ce que l'on nomme une "propriété") n'est pas une expression désignant un objet mais une expression désignant un concept.
Or à cet égard, bien sûr que "être préparé avec une olive" est a) une propriété commune au "Ines" au "Dirty Martini" et au "Petit Gregory", il ont en effet en commun la propriété d' "être préparé et servis avec une olive". Et b) bien sûr que cette propriété (pas l'olive hein!) est présente dans "la partie et dans le tout", puisque c'est une propriété commune à ces trois préparations. A savoir: elle est vraie de tous ( le "tout") et de chacun (les "parties").
Cet exemple est bien entendu parfaitement idiot. Mais il illustre aussi bien qu'autre chose, je pense, comment fonctionne une propriété commune. En effet, que tout cela ne s'applique pas à ce que Spinoza dit des notions commune, ne vient pas du mécanisme que je décris, mais du caractère particulier de mon exemple. Dans ce cas il ne s'agit pas de statuer sur les propriétés commune des corps, mais sur les propriétés commune de certains cocktails particuliers (dont j'ignorais moi même -à l'exception notable du "petit gregory"-jusqu'à l'existence avant d'avoir voulu "fabriquer" cet exemple).
Si maintenant on veut réfléchir véritablement sur ce que Spinoza appelle les "notions communes", qui ne sont que les propriétés communes des choses les plus générales possibles, on trouvera qu'elle fonctionne néanmoins sur un modèle analogue à celui de mon exemple idiot.
Prenons les trois premières et plus fondamentales d'entre elles: soit l'extension ( "le fait d'être étendu") le mouvement ( "le fait d'être en mouvement") et le repos ("le fait d...bon tu m'as compris...), ce ne sont pas des noms de choses mais des noms de propriétés, autrement dit des noms de concepts. Ainsi tous les corps ont en commun d'être "en mouvement", "d'être en repos" ( Spinoza a entendu parler en effet de quelque chose que l'on appelle "la relativité du mouvement") et bien sur "d'être étendus".
Seulement tout comme mon olive dans le martini, n'est pas du tout "l'objet" correspondant à "être préparé avec une olive" ( il n'y a en effet aucun objet ( disons-pour ménager certaines susceptibilités philosophiques) aucun objet de "premier ordre" de ce genre, de même, bien qu'un corps soit "étendu" "en mouvement" et "en repos", il n'est pas lui même "l'extension", "le mouvement", ou "le repos" mais nous pouvons dire pourtant "tous les corps sont étendus", "tous les corps sont en mouvement ou au repos". Parce que ce sont là des propriétés qu'ils ont tous "en commun".
D.