Louisa a écrit :Sinusix a écrit :je ne vois pas dans vos longues citations matière à répondre à la question simple que je posais, à savoir l'accouplement d'une femme et d'un taureau. Premier élément taxonomique donc, l'interfécondité, qui n'est pas une fiction de l'imagination mais le concept d'une relation aboutissant à de la réalité.
Bonjour Sinusix,
juste pour le moment une réponse à ceci.
L.
Bonjour Louisa,
idem de ma part sur le même sujet.
Je crains que la divergence entre nous soit en partie liée à votre excès de connaissances scolastiques, que je n'ai pas, et qui libère quelque peu ma pensée à la lecture de Spinoza. Je résume donc brièvement.
1/ Oui, il n'existe, chez Spinoza, dans ma compréhension, d'essences que singulières de même qu'il n'existe de choses que singulières. Le parallélisme ne l'impose-t-il pas ?.
2/ Oui, la majorité des commentateurs que j'ai lus (dont Martial Guéroult)classent Spinoza parmi les nominalistes, dans le sens scolastique où vous l'entendez.
Aussi bien ne me placè-je pas sur le même terrain, mais fais simplement cette remarque logique de matérialiste que je suis (et dont telle est la lecture de Spinoza) : à partir du moment où il n'y a d'essences, dont de choses, que singulières une propriété acquiert son caractère réel au travers de la chose singulière qui la porte.
Toute la confusion vient de l'utilisation ontologique binaire (être ou ne pas être) que l'on fait d'une propriété présente dans la réalité. Le fait de dire que l'interfécondité (autrement dit la capacité de deux choses singulières - version non hermaphrodite - d'être par leur "union" momentanée spécifique cause efficiente d'une ou plusieurs choses singulières qui vont leur ressembler étrangement, donc de participer à la chaîne de la vie) est une réalité des êtres animés. En en reconnaissant l'évidence, je ne vois pas que j'ai conclu à la réalité d'une chose qui s'appellerait interfécondité (autrement dit il ne s'agit pas de rentrer dans la binarité éculée de l'idéalisme ou du réalisme des concepts, et par conséquent de rester collé à la définition scolastique de l'espèce que personnellement, sur ce chapitre, je n'ai considérée que comme taxonomique), j'ai en revanche réclamé le caractère réel du phénomène sous-jacent, ou explicité par ce terme.
Or, que je sache, l'interfécondité est une idée adéquate pour démontrer (les yeux de l'âme) un mode spécifique de causalité, et comme toute idée adéquate, elle est vraie. Une idée vraie enveloppe bien de la réalité.
Qu'il faille, avec Spinoza, sortir des blocages scolastiques me paraît donc nécessaire, mais peut-être finalement pas fondamental, ce qui fait que nous pourrions discuter pendant des lustres sur le sexe des anges.
Car, au final, je ne vois pas qu'une lecture de l'Ethique "pratique" soit bouleversée par la qualification que l'on donne aux propriétés.
Si aucun ordonnancement des connaissances humaines n'est possible, dans quelque domaine que ce soit, sans que revienne cette confusion, nous resterons sur un dialogue de sourds, ce qui prouve au demeurant que le spinozisme s'applique avec autant de pertinence dans le domaine des idées, chacun finalement n'ayant accès qu'à la lecture correspondant à sa propre nature, sans pouvoir accéder à celle de l'autre.
C'est bien pourquoi l'échanges d'arguments, à partir d'un certain moment, est totalement stérile, et pour ce qui me concerne je l'arrêterai là sur ce sujet, si la compréhension de la "subjectivité" de l'autre relève du 3ème genre.
Amicalement