Simplicité de la substance et multiplicité du monde

Questions et débats touchant à la conception spinozienne des premiers principes de l'existence. De l'être en tant qu'être à la philosophie de la nature.
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Messagepar alcore » 25 mai 2009, 23:35

hokousai a écrit :
Il serait bien improbable que Spinoza n'ait eu, à aucun moment, dans son enseignement, un aperçu de certaines thèses kabbalistiques.


Sur le rabbinisme Hollandais de l'époque je n'ai que les commentaires de Meinsma lequel ne va dans votre sens (page 82 et 83)
Meinsma dit que Spinoza a lu les textes de la cabale mais suggère qu'il ne les a pas appréciés .

http://books.google.fr/books?id=KwxRy4rlW80C&pg=PA81&lpg=PA81&dq=rabbinisme+hollandais+spinoza&source=bl&ots=eQ_8wG0aA_&sig=SWhr5HTgjSZ3MDg97avOWOoRkMY&hl=fr&ei=CAYbSo3QIsurjAfgm_X0DA&sa=X&oi=book_result&ct=result&resnum=1#PPA83,M1


Il s'appuie certainement sur la référence qu TTP que j'ai mentionnée.

Si tel est le cas, reste à savoir à qui Spinoza fait allusion quand il mentionne ces Hébreux qui, etc.

Il existe d'autres ouvrages sur la Kabbale qui font directement un lien avec Spinoza, tout en soulignant les différences. Par ex Adolphe Franck: la Kabbale.

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Messagepar hokousai » 25 mai 2009, 23:52

Par ex Adolphe Franck: la Kabbale


.il écrit à la page 4 qu' il n'ose pas prononcer le nom de Spinoza
( à la différence d'un critique dont il va parler et qui sans doute ose )

Je viens de feuilleter mon Serouya , il est très circonspect sur Spinoza (page 490)

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Messagepar alcore » 26 mai 2009, 00:12

Le mysticisme, appliqué aux " mystères " de la Kabbale, devrait être compris comme groupant les disciplines psycho-intellectuelles et pratiques capables d'aider l'étudiant de la Vie cosmique à pénétrer ce qui se cache derrière les apparences. La Kabbale ainsi conçue tend à " désocculter l'occulte " et non à l'entretenir : les mystères sont faits pour être pénétrés et les voiles pour être levés. Selon la " mystique " juive, il n'y a donc rien qui ne pourra être un jour découvert par l'Homme. Comment est-ce possible ? Parce que, pour cette doctrine, tout est relié, du plus haut jusqu'au plus bas, du plus raréfié jusqu'au plus dense, sur l'échelle indéfinie des vibrations. Lorsqu'il y a séparation, lorsque l'échange s'interrompt, quand les forces vivifiantes et éclairantes d'en haut ne sont plus reçues ou que les densités n'y répondent plus, c'est le désordre, la désorganisation, la dysharmonie.

La Kabbale est une doctrine d'échange, dans laquelle l'Homme est réceptacle en même temps qu'émetteur - on y reviendra. Plus et mieux il reçoit, et plus il répond à sa raison d'être. Recevant mieux, il utilise et distribue avec une justice grandissante. Le courant devient continu. L'échange s'harmonise, s'étend, s'enfonce de plus en plus loin, de plus en plus haut et plus bas... L'intelligence cosmique s'incarne en lui peu à peu jusqu'à s'identifier avec lui.

Voilà, très sommairement évoquées, les grandes lignes de cette mystique. Au demeurant, on le voit bien, cet idéal ne s'écarte guère des aspirations spirituelles de la plupart des doctrines spiritualistes humaines. Pourtant, il y a une différence notoire, une caractéristique première dans cette pensée : la [b][b]Matière[/b][/b] n'y est jamais rejetée, la vie terrestre n'est pas méprisée, elles sont associées à la vaste parousie des forces harmonisatrices ou " divines ", cherchant à se manifester dans et par l'Homme. Il y a mariage ; et ceci suppose, pour être justifié et bien compris, des notions métaphysiques précises, à la fois abstraites et praticables : non seulement spirituelles mais matérielles, donc scientifiques, selon l'acception actuelle du mot science. La Kabbale sans la Science n'est plus vraiment la Kabbale.

une page perso sur la Kabbale

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Messagepar Durtal » 26 mai 2009, 02:16

Navré messieurs d’interrompre cette petite causerie,

Ça ne durera pas bien longtemps je vous rassure….

Alcore permettez-moi de revenir sur vos messages d’il y a quelques jours.

1)
alcore a écrit :
Spinoza inaugure une autre voie: il faut certes nier la "qualité" propre à chaque attribut, mais c'est en multipliant les attributs à l'infini qu'on y parvient.
C'est ce que j'appelle la négation affirmative ou positive.
Dieu est absolument indéterminé en ce sens qu'il contient toutes les substances (pensée, étendue) mais sous une forme où elles perdent leur "limitation qualitative".


Est-ce que c’est moi qui comprend mal ou est ce que vous soutenez dans le message dont je tire cet extrait l’idée que Dieu « s’indétermine » par une sorte d’opération de négation réciproque de tous ses attributs ?


2)
alcore a écrit : je ne pense pas que Spinoza concoive les attributs comme étant "quelque chose".
Pour une raison simple: c'est qu'on a jamais l'expérience des attributs ! On ne peut avoir l'expérience que de ce qui peut se rencontrer: des modes. Ni Dieu, ni ses attributs ne sont objets d'expérience. ".



Cet argument n’a de sens que si vous tenez détermination et finitude pour la même chose. Est ce le cas? Si non pourquoi cette objection?

Tout ce que je veux savoir est si vous accordez que la pensée et l’étendue sont des infinis déterminés Je ne tiens pas à disputer ad nauseam des différentes valeurs de l’expression « quelque chose ».

Et puis tout de même une remarque plus accessoire mais de bonne pratique :

Notez que Spinoza lui-même parle de Dieu en le disant un « être » ou un « étant ». Vous n’en tirez pas argument contre lui que je sache pour dire qu’il conçoit Dieu comme une pomme ou un renard, au prétexte que ce sont là aussi des exemples de ce que nous appelons des « étant » ou des « êtres » ?

Je ne vois pas bien l’intérêt d’être ici, comme on dit, « plus royaliste que le roi ».

D’autant que vous-même expliquez que
alcore a écrit : nous savons donc QU ILS existent mais nous ne savons pas de CE QU ils sont.
ils sont donc aussi pour vous « quelque chose » ou du moins conviendrez vous que la tournure peut difficilement être contournée.



3)
alcore a écrit : Le rougeoiement et le verdoiement ne se disent pas de la totalité du sujet qui verdoie et rougeoie: je n'imagine pas une chose unique rougeoyer et verdoyer EN MEME TEMPS.




Si vous voulez correctement prolonger l’analogie que j’avais commencé de proposer avec les qualités sensibles, il faudrait alors dire ceci : Dieu se fait être comme substance étendue et comme substance pensante, de la même manière qu’on pourrait dire de la couleur qu’elle se fait être nécessairement comme quelque chose de « rouge », nécessairement comme quelque chose de « vert », nécessairement comme quelque chose de « bleu » etc… et toutes les différentes couleurs sont à égalité des « expressions » de la «couleur ».

Et est ce que vous répondriez alors:

« Mais c’est impossible ce que vous me dites là ! Vous avez dit que « vert » était ce que vous nommiez une qualité de couleur, que « rouge » était ce que vous nommiez une qualité de couleur, vous avez même insisté sur la différence qui est entre les deux qualités ! Donc votre concept de couleur est contradictoire puisqu’il peut s’exprimer sous deux qualités aussi différentes l’une de l’autre que le rouge et le vert ! Non !!! La vérité est que derrière toutes les couleurs il y a une couleur incolore dans laquelle, etc. »

?

Et ma façon de voir n’entraîne pas plus qu’il y a des « idées rectangulaires » qu’elle n’entraîne dans le cas de la couleur qu’il y a «des choses qui rougeoient et qui verdoient en même temps »….

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Messagepar alcore » 26 mai 2009, 10:42

Durtal a écrit :Est-ce que c’est moi qui comprend mal ou est ce que vous soutenez dans le message dont je tire cet extrait l’idée que Dieu « s’indétermine » par une sorte d’opération de négation réciproque de tous ses attributs ?


.


Cher Durtal

En fait, Dieu ne "rien". C'est nous qui comprenons à tort les déterminations des attributs comme des limitations parce que nous les considérons abstraction faite de la substance absolument parfaite.

CE que l'absolue perfection supprime c'est ce qui,dans la détermination, est limitation, ce qui fait qu'une détermination se distingue d'une AUTRE par rapport à laquelle elle est QUELQUE Chose d'autre.
CE qui est supprimé, par intégration de toutes les différences, c'est la forme du rapport des déterminations les unes par rapport aux autres. En Dieu, il n'y a plus l'Etendue et en dehors la PEnsée: chacun conserve sa spécificité.
L'indétermination n'est le fait ni d'une addition, ni d'une soustration.
Par ex l'ensemble des réels est plus indéterminé que celui des rationnels puisqu'il comprend deux espèces de nombres, celle des rationnels et celle des irrationnels. R "nie" la limitation des rationnels, non pas en additionnant les rationnels avec les irrationnels, puisque l'ensemble des rationnels est déjà un ensemble dense où il ne "manque" rien. Il en va de même des attributs axuquels rien ne manque, chacun étant parfait en son genre.
L'indétermination de R ne vient pas non plus de ce que l'on conserve la notion de nombre en niant la particularité "nombre rationnel"; ce serait la mauvaise abstractio; comme si "nombre irrationnel" est une espèce du genre "nomnbre". On obtient pas la "bonne" indétermination en subsumant le déterminé sous un genre.
L'indéterminé "vrai" est obtenu par intégration des différences.
Par ex. l'ensemble des irrationnels est obtenu, créé par un ensemble de coupures dans le continu des rationnels.
Vous voyez sur cet exemple que les irrationnels ne sont pas additionnés aux rationnels, bien qu'ils viennent "compléter" les rationnels, déjà parfaits dans leur genre.

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Messagepar alcore » 26 mai 2009, 10:46

Durtal a écrit :


2)
alcore a écrit : je ne pense pas que Spinoza concoive les attributs comme étant "quelque chose".
Pour une raison simple: c'est qu'on a jamais l'expérience des attributs ! On ne peut avoir l'expérience que de ce qui peut se rencontrer: des modes. Ni Dieu, ni ses attributs ne sont objets d'expérience. ".



Cet argument n’a de sens que si vous tenez détermination et finitude pour la même chose. Est ce le cas? Si non pourquoi cette objection?

Tout ce que je veux savoir est si vous accordez que la pensée et l’étendue sont des infinis déterminés Je ne tiens pas à disputer ad nauseam des différentes valeurs de l’expression « quelque chose ».

. »….


Oui, les attributs sont des infinis "déterminés", limités à leur genre, limitation qu'il faut nier pour concevoir la substance comme absolument indéterminée, et aussi donc, comme absolument parfaite, concrète.

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Messagepar alcore » 26 mai 2009, 10:57

Durtal a écrit :


Et puis tout de même une remarque plus accessoire mais de bonne pratique :

Notez que Spinoza lui-même parle de Dieu en le disant un « être » ou un « étant ». Vous n’en tirez pas argument contre lui que je sache pour dire qu’il conçoit Dieu comme une pomme ou un renard, au prétexte que ce sont là aussi des exemples de ce que nous appelons des « étant » ou des « êtres » ?

Je ne vois pas bien l’intérêt d’être ici, comme on dit, « plus royaliste que le roi ».



Oui, Spinoza utilise des expressions de ce genre et sa terminologie est quelque peu flottante sur ce point. Mais il faut bien parler ! Il dit que Dieu est un être, mais plus souvent qu'il est l'ETRe absolument infini, afin de souligner justement son absolue indétermination et qu'il ne faut pas confondre son existence avec celle des choses finies, limitées. Le mot "existence" n'a pas du tout le même sens selon que l'on parle de Dieu et des choses finies: les choses sont toujours relatives, autres que d'autres, et autres qu'elles mêmes, alors que la substance absolue est toujours en soi et conçue par soi. Deux façons d'exister radicalement distinctes.

L'intérêt de tout ceci est de suivre Spinoza dans son insistance sur l'indétermination de la substance, point rarement souligné par les commentateurs.

De façon plus fondamentale, la catégorie du quelque chose est inadéquate à saisir l'absolu et l'infini.

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Messagepar alcore » 26 mai 2009, 13:19

Durtal a écrit :
Si vous voulez correctement prolonger l’analogie que j’avais commencé de proposer avec les qualités sensibles, il faudrait alors dire ceci : Dieu se fait être comme substance étendue et comme substance pensante, de la même manière qu’on pourrait dire de la couleur qu’elle se fait être nécessairement comme quelque chose de « rouge », nécessairement comme quelque chose de « vert », nécessairement comme quelque chose de « bleu » etc… et toutes les différentes couleurs sont à égalité des « expressions » de la «couleur ».

Et est ce que vous répondriez alors:

« Mais c’est impossible ce que vous me dites là ! Vous avez dit que « vert » était ce que vous nommiez une qualité de couleur, que « rouge » était ce que vous nommiez une qualité de couleur, vous avez même insisté sur la différence qui est entre les deux qualités ! Donc votre concept de couleur est contradictoire puisqu’il peut s’exprimer sous deux qualités aussi différentes l’une de l’autre que le rouge et le vert ! Non !!! La vérité est que derrière toutes les couleurs il y a une couleur incolore dans laquelle, etc. »


"vert" est une qualité de couleur, laquelle "dérrière" toutes les couleurs, est "incolore" si j'ai bien compris ce que vous dites.
Dans l'exemple plus haut j'ai évoqué cette façon de concevoir l'indétermination.
L'exemple que vous proposez ne revient il pas à dire que la qualité "nombre" est dérrière les nombres rationnels et irrationnels ?
Mais précisément, cette indétermination là est une abstraction.
On n'obtient pas l'indétermination de la substance ainsi, me semble t il. La substance n'est pas vis à vis de ses attributs, comme l'incolore par rapport à toutes les couleurs possibles.
Toutes ces difficultés me semblent liées à l'idée même de qualité.

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Messagepar Durtal » 26 mai 2009, 13:33

alcore a écrit :
L'intérêt de tout ceci est de suivre Spinoza dans son insistance sur l'indétermination de la substance, point rarement souligné par les commentateurs .



Tu m'étonnes!!!! :D

Plus sérieusement... merci pour vos explications je vais tâcher de trouver le temps pour vous répondre plus amplement.


D.

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Messagepar Durtal » 26 mai 2009, 14:03

alcore a écrit :
Durtal a écrit :
Si vous voulez correctement prolonger l’analogie que j’avais commencé de proposer avec les qualités sensibles, il faudrait alors dire ceci : Dieu se fait être comme substance étendue et comme substance pensante, de la même manière qu’on pourrait dire de la couleur qu’elle se fait être nécessairement comme quelque chose de « rouge », nécessairement comme quelque chose de « vert », nécessairement comme quelque chose de « bleu » etc… et toutes les différentes couleurs sont à égalité des « expressions » de la «couleur ».

Et est ce que vous répondriez alors:

« Mais c’est impossible ce que vous me dites là ! Vous avez dit que « vert » était ce que vous nommiez une qualité de couleur, que « rouge » était ce que vous nommiez une qualité de couleur, vous avez même insisté sur la différence qui est entre les deux qualités ! Donc votre concept de couleur est contradictoire puisqu’il peut s’exprimer sous deux qualités aussi différentes l’une de l’autre que le rouge et le vert ! Non !!! La vérité est que derrière toutes les couleurs il y a une couleur incolore dans laquelle, etc. »


"vert" est une qualité de couleur, laquelle "dérrière" toutes les couleurs, est "incolore" si j'ai bien compris ce que vous dites.
Dans l'exemple plus haut j'ai évoqué cette façon de concevoir l'indétermination.
L'exemple que vous proposez ne revient il pas à dire que la qualité "nombre" est dérrière les nombres rationnels et irrationnels ?
Mais précisément, cette indétermination là est une abstraction.
On n'obtient pas l'indétermination de la substance ainsi, me semble t il. La substance n'est pas vis à vis de ses attributs, comme l'incolore par rapport à toutes les couleurs possibles.
Toutes ces difficultés me semblent liées à l'idée même de qualité.



Mais non...enfin!!!!:D

La phrase entre guillemet et en italique est une parodie de l'objection que vous me faites! "La couleur incolore" c'est votre substance indéterminée!!!


Vous me dites il est aussi impossible que Dieu se qualifie comme étendue et se qualifie comme pensant qu'une chose soit rouge et verte en même temps. Donc les attributs ne sont pas des qualification de l'être de Dieu

Ma réponse revient à dire: votre contradiction provient uniquement de ce que vous ne savez pas (dans la circonstance présente) tirer la bonne conséquence de l'hypothèse, car celui qui me parlerait ainsi ( c'est à dire qui jugerait contradictoire qu'on puisse dire de la couleur qu'elle s'exprime aussi bien et toute entière dans le rouge que dans le vert) ne comprendrait tout simplement pas le concept de couleur, ou ce que c'est qu'une "qualité".

Et il n'y a pas plus de "couleur incolore" que de "cercle carré" ou de "substance indéterminée."'

"La couleur" ce sont toutes les couleurs et rien d'autre. Dieu ce sont tous ses attributs et rien d'autre. Jugez vous que la différence des couleurs contredise le concept de couleur? Jugez vous que les différentes qualités d'être contredise le concept de l'être?

D.


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