recherche a écrit :"Par réalité et perfection j'entends la même chose".
Cette assertion me paraît bien trop facile, et j'y vois un fatalisme fier de lui-même.
Je pourrais affirmer aussi tranquillement que le monde est au contraire sans cesse perfectible, et qu'il est permis à nos "modèles" d'interpeller la "réalité".
C'est parce que vous êtes dans un système où vous concevez l'autodétermination comme une propriété commune à à peu près tout être conscient. Or en Spinozie le seul être autodéterminé c'est Dieu, c'est à dire la Nature : les autres (de la pierre à l'homme), sont déterminés par Dieu c'est à dire la Nature.
En fait, il faut bien comprendre que Spinoza n'a pas pour but de dire : "tout arrive nécessairement donc tais-toi et subis !"
Au contraire, il dit : "tout arrive nécessairement, par conséquent ce que tu as de mieux à faire, c'est de connaître Dieu (ou la Nature) pour diriger ton conatus le mieux possible : un homme averti en vaut deux".
Mais alors vous me direz : "c'est qu'on a le choix en connaissance de cause, qu'on est libre d'arbitre". C'est un point délicat source d'une infinité de confusions, mais ce n'est pas ainsi qu'il faut dire. En réalité : vous prenez une option déterminée par vos désirs, eux-même façonnés par la conjugaison de vos affects passés et présents. La thèse de Spinoza est triviale : la puissance d'agir est augmentée par la connaissance adéquate, autrement dit, vos connaissances contribuent à déterminer vos options (en modifiant vos désirs), et celles-ci augmenteront plus votre puissance d'agir si vous avez plus de connaissances adéquates.