Meillassoux

Il y a toujours néanmoins un, deux, trois gagnants fossoyeurs des générations précédentes.
à plus
Ainsi caractérisées, la phénoménologie actuelle et la philosophie analytique de l’ordinaire communiquent directement, selon Isabelle Thomas-Fogiel, avec ce qu’elle appelle « le réalisme métaphysique ». Et elle entend par là ceux qui, comme Claudine Tiercelin, soutiennent une option réaliste au sein du courant de la « métaphysique analytique » contemporaine, défendant la possibilité d’articuler rationnellement les catégories constitutives de ce qui est (la forme, l’essence, l’identité, la cause, etc.) ; ou ceux qui, avec Quentin Meillassoux, tentent de rendre à nouveau crédible, contre l’inflation d’un certain idéalisme de type transcendantal, la légitimité d’un discours vrai sur l’être en soi.
Sous ses versants analytique ou spéculatif, la métaphysique réaliste pose ainsi qu’on peut penser une réalité indépendante de nous qui la pensons, ou qu’on peut échapper à la « corrélation » idéaliste du monde et du sujet connaissant. Il est donc difficile d’échapper aujourd’hui au réalisme. Chez les uns ou les autres, qu’ils soient phénoménologues, philosophes du langage ordinaire, métaphysiciens analytiques ou réalistes spéculatifs, le réel est ce qui commande l’abandon des prérogatives rationnelles et critiques du sujet connaissant. C’est comme si, pour renier le surplomb métaphysique qui était celui du spectateur dans le perspectivisme classique, le sujet n’avait plus qu’à se confondre avec l’objet et à se soumettre corps et âme à son autorité ; c’est comme si la philosophie rêvait aujourd’hui, sur un mode « pré-critique », d’un monde dans lequel les mots se confondraient avec les choses.
Ce qui ne me convient guère comme philosophie. C'est une philosophie du hasard. Si les lois peuvent changer (admettons ) je ne vois pas pourquoi il n'y aurait pas une raison à ce qu'elles changent. Que les lois peuvent changer sans raison, c'est une philosophie du hasard, c'' est à dire du discontinu .(ou des chaînes de causalité indépendantes pour parler comme Cournot)Meillassoux dévoile alors la vérité qu’aucun corrélationniste, y compris Hume et Kant, n’a jamais eu le courage d’admettre, vérité qui était pourtant implicite dans le raisonnement concernant le problème de l’induction et de la causalité. L’impossibilité de démontrer la nécessité de lois (ou de la connexion causale) ne signifie pas que nous sommes incapables d’atteindre la raison pour laquelle les lois sont ainsi plutôt qu’autrement, mais que les lois sont contingentes : elles peuvent changer sans raison. Suivant la rationalité, dont le seul principe est la non-contradiction, on peut imaginer une infinité de mondes régis par une pluralité de lois mathématiquement formalisées et décrivant ces faits comme ils sont en soi, c’est-à-dire contingents. La raison nous indiquerait d’une manière très claire que les lois, étant des fonctions mathématiques, ne sont pas nécessaires car elles sont toutes logiquement admissibles en tant qu’elles sont non-contradictoires. Au niveau rationnel, donc, rien n’empêche de penser pouvoir faire l'expérience de toutes les lois non-contradictoires, sauf l’évidence de la stabilité des lois. Car nous constatons que les lois perdurent, et nous pensons qu’il doit y avoir une raison pour qu’elles ne changent pas constamment, tel qu’on s’y attendrait dans l’hypothèse de leur contingence. Or selon Meillassoux, l’erreur consiste à supposer que des lois contingentes doivent changer fréquemment, ce qui revient à considérer le possible comme une totalité donnée à l’avance et par rapport à laquelle on peut appliquer le calcul des probabilités. L’argument repose sur la métaphore du jeu de dés :
Un chaos absolu qui n’est soumis à aucune loi supérieure déterminant l’actualisation ou la destruction des faits contingents, mais un chaos absolument rationnel car tous les surgissements sont non-contradictoires et mathématiquement formalisables.
https://theoremes.revues.org/618( voir l article )(pour Meillassoux) Suivant la rationalité, dont le seul principe est la non-contradiction, on peut imaginer une infinité de mondes régis par une pluralité de lois mathématiquement formalisées et décrivant ces faits comme ils sont en soi, c’est-à-dire contingents.
Aristote a montré qu' on ne pouvait pas SIGNIFIER quelque chose de déterminé en ne respectant pas le principe de la contradiction (Metaphysique ).
. Là pas de contradiction.et n'est pas un effet
Aldo a écrit :Et du coup, tu comprendras que je m'inscris en faux dans la comparaison que tu fais avec Deleuze.
Henri Lefebvre (La Quinzaine littéraire, 1969)
« Les ouvrages d’Axelos (concurremment avec ceux de Deleuze) marquent la fin d’une période, celle de controverses réduites, mineures, celle qui se termine mal, celle du formalisme, du fonctionnalisme, du structuralisme. »
Retrouvant certaines intuitions centrales d’Héraclite et de Nietzsche, les prolongeant et les systématisant, Eugen Fink tente de relier en un tout différencié jeu cosmique et jeu humain ; il interroge en ce sens magie et mythes, religions et cultes, philosophie et vie. Dépassant la distinction tranchée entre ludique et sérieux, il voit le monde comme un jeu sans joueur et l’homme comme joueur et jouet. Tout jeu est réel-irréel. Le rapport entre l’homme et le monde précède chacun de ses termes.
Eugen Fink repense Nietzsche à la fois à partir de toute la tradition philosophique et en direction d’une pensée neuve et métaphilosophique. Hegel, Marx, Husserl et Heidegger accompagnent discrètement cette tentative d’interprétation ouvrante. Remontant jusqu’à la pensée poétique d’Héraclite et anticipant le proche et le lointain avenir, Fink fait surgir l’intuition centrale du penseur de la mort de Dieu et de la volonté de puissance, du nihilisme et du retour éternel du même. Car Nietzsche qui essaie de dépasser la philosophie et la métaphysique, vise à montrer que tout sens est intérieur au monde, le monde lui-même n’ayant pas de sens, puisqu’il se déploie comme jeu.
techniquement sur mon ordinateur le lien renvoie àLe lien envoie sur une page blanche (pas de texte de Châtelet sur Deleuze).
L'Apathie libérale avancée (inédit): et autres textes critiques (1961-1985)
Par François Châtelet
Il est clair...aldo a écrit :Il est clair qu'il n'y a pas chez Deleuze UN sens au monde (si c'est ce dont tu parles), puisque ce serait alors un monde alors transcendant.
Le jeu comme symbole du monde chez Fink ce n'est pas le ludique au sens de la distraction ou du divertissement après le travail. Mais cela a un rapport avec la gratuité du jeu. Le jeu pour rien d'autre que le jeu. D 'où le monde lui-même n’ayant pas de sens(je ne vois aucune dimension ludique dans ce genre d'affaire).
Retourner vers « Questions de philosophie »
Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 4 invités