Si l' homme est langage, le langage est présent constamment. Le langage fait partie d'un orchestre dont aucune section ( les cordes, les cuivres etc) n'est éteinte absolument à un moment donné. Peut être mise en sourdine ou sous- agissant mais agissant quand même.
C'est plus clair de parler en deleuzien, de parler de flux (
de langage en l'occurrence) que de réfléchir pour savoir si le langage fait des pauses ou s'il apparaît, disparaît, réapparaît, ou quoi.
Plus clair, simple, compréhensible... et aussi plus efficace !
Hokousai a écrit :c'est global, l'organisme est une globalité.
On n'y a pas la sensation pure, la perception pure,l' intellection pure.(et jamais la raison pure...laquelle est un fantasme kantien)...on n y a pas plus d'objet (extérieur) pur.
Désolé mais c'est Merleau-Ponty qui veut ne se référer qu'au seul langage (
en tous cas, c'est ce que dit le type du texte) : faut pas (
comme l'auteur donc toujours) inverser les rôles ! Le type dit que la phénoménologie considère au départ l'objet-image comme ne pouvant être doté de sens
que par une conscience... quand Deleuze lui considèrerait l'objet comme un "en soi". Bref, il est en fait question d'extérieur : l'objet-cinéma ou image est perçu comme extérieur au sujet.
Le problème c'est qu'avec la phénoménologie, il se trouve que c'est cet objet qui se retrouve à la fin dans une position d'
en soi, et ce dès que le sujet lui a donné un sens. Bref, on a bien défini un sujet et un objet distinct.
Et c'est là que le texte déconne parce que c'est bien Deleuze qui, considérant au départ l'objet-image comme extériorité, fait lui la part des choses en le rapportant dans son
contexte relationnel avec le sujet, et ce via l'intermédiaire de l'événement (rencontre avec l'objet). Donc l'a priori subjectif de la perception phénoménologique, c'est bien Deleuze qui seul l'assume il me semble !
Ça ne donne évidemment aucun blanc-seing pour dire que le laïus de Deleuze serait meilleur que celui de MP, mais ça suffit à le suivre quand il dit que le sujet (
en leur donnant du sens) ne fait qu'interpréter les choses... et suggère qu'il y a peut-être mieux à faire qu'interpréter.
Et là, avec le virtuel, l'actuel, le plan d'immanence etc, Deleuze élabore une méthode qui rend impossible (
me semble-t-il) de repartir dans les préjugés, présupposés et autres joyeusetés qui furent les bases de nombre de philosophies (
et je vois pas bien ce qu'on peut avoir à y redire).
Ceci dit, en dehors de sa critique, reste à savoir ce qu'il "affirme" réellement. Pour moi, c'est un "
comment ça marche" avec, en guise d'outils, les intensités, les flux et coupures de flux, les épaississements-coagulation de flux en strates, les agencements de flux en mouvements, les actualisations et le rapport virtuel/actuel etc.
Ça ne montre peut-être rien de plus qu'une philosophie cohérente, mais ça élimine bon nombre de méthodes basées sur des présupposés qui ont valeur d'axiomes, pour peu que la définition deleuzienne de la philo fasse un jour consensus. Maintenant à chacun de voir en lui et pour lui comment ça marche, ces choses-là, si ça fonctionne ou pas ainsi.
Manque à la phénoménologie quelque chose qui dise autre chose que le subjectif, qui la sorte du subjectif. Une complémentarité ? Parce qu'il n'y a plus que le sens commun pour tenir lieu de complémentarité dans cette affaire. Du coup rien n'interdit à un système crétin mais sans faille, de justifier d'une compréhension
jamais démontrée, où dès lors la phénoménologie n'est rien d'autre qu'une observation/interprétation de choses (en soi ou pas) réduites à des objets perçus par un sujet.
Ne rien proposer (
d'autre que la transcendance du sujet ou de la conscience) pour interdire l'accès à la bêtise qui pourrait bien endosser ce rôle d'arbitre est insuffisant. Et est insuffisant parce que ça ne répond en rien aux
promesses que nous avait faites la compréhension :
la compréhension (
quel que soit le sujet) :
comprendre comment ça marche !(
car c'est bien de ça dont nous parlait la compréhension)
Bref il faut sortir du subjectif, il n'y a pas d'autre possibilité !
PS
Je vois les choses globalement pas stratifiées entre différentes parties hétérogènes (comme sensation et langage tel que Deleuze et Foucault le disent)
C'est MP qui sépare le langage (
d'après l'auteur), pas Deleuze !
(
mais je m'aperçois que c'est dit plus haut)
Et quand Deleuze le fait, c'est pas au stade de la perception-sensation, mais pour les penser.
(
pour Foucault je sais pas)