Oui, j'aurais dû préciser que ce dernier post ne te concernait pas : je sais bien par exemple que tu n'es pas l'esclave de la raison toute puissante que Villani dénonce.
... sauf peut-être te concerne oui, le dernier texte cité où il est question de sujet.
(par contre le post au dessus te répond, sans que tu n'y réponde bien sûr)
Mon dernier post donc, je l'ai écrit avec la seule intention de faire un peu le point sur la pensée de Deleuze, de dire comment Villani situe Deleuze (puisqu'il est question de ça), au moins par rapport aux types de sujets qui lui posent problème, ce qui est une façon comme une autre de dire les bases de sa pensée... ainsi que son rapport au sujet(-roi).
Et en ce qui me concerne, c'est rien de dire la satisfaction de lire enfin quelqu'un dénoncer ce qui me remplit d'horreur tous les jours depuis des décennies, à savoir cette façon prétentieuse et guerrière des occidentaux, qui en plus sont parfaitement inconscients de ce genre de chose, tant elle fait partie du paysage, tant c'est la norme.
Par exemple je suis parfaitement effaré de voir comment les choses se passent dans l'univers quand même assez révélateur des forums. Je viens de me faire virer ce matin d'un autre forum pour la simple raison d'accorder plus de poids au fond qu'à la forme, et aussi de ne pas m'être écrasé devant les délires d'une modération persuadée de voir en moi une sorte d'agresseur qui ne jouerait pas le jeu. Quel jeu ? Celui d'une "courtoisie" qui vaudrait respect !
Et là on est dans la plus stricte "inconscience" : les types y croient ! (la convivialité, ça leur viendrait pas à l'idée : on est dans un schéma d'adultes responsables)
(où la question n'est donc pas, comme je l'ai lu il y à peu ailleurs de faire des courbettes devant le modérateur : "permettez-moi de ne pas être entièrement d'accord" ; "verriez-vous dès lors un inconvénient à continuer cette discussion sur un autre fil" - sic et vu sur FdP)
On est donc juste là dans le climat actuel d'une conversation dite "courtoise"... où donc j'apprends de mes frères blancs que de dire que "la tendance du fil ne m'intéressant plus, je quittais celui-ci" est discourtois et prétentieux, alors que dire dire à son interlocuteur que ce qu'il vient de dire (longuement et de façon argumentée) serait " un lieu commun" (bref se faire traiter de con sans bien sûr le moindre argument explicatif) ; ou encore s'entendre faire la leçon comme quoi il me faudrait "apprendre" (l'humilité bien sûr) à partir de ce qu'une majorité pense, ce qui serait forcément plein d'intelligence (puisque ce serait se mettre en position d'humilité face au sacro-saint savoir) est un inévitable aléa qui n'a rien de "discourtois" !
Bref, on est dans le fascisme soft le plus pur, celui qui nous attend sous peu de pied ferme : ferme ta gueule et écoute ce que dit la majorité qui fait loi, sans chercher à te distinguer en poursuivant ton chemin. Terrifiant. Terrifiant parce que c'est tout simplement là où on va avec l'hégémonie en cours de la façon de penser de l'Occident.
Bref, ce genre de réaction est visiblement vue comme parfaitement "normale" de la part d'occidentaux inconscients d'être dans ce que Villani (et moi donc !) voyons comme un climat de guerre mentale généralisée, de prétention sans nom de la part de tout-un-chacun. Ces formes d'agressions, les gens les voient de moins en moins (et même ceux qui sont pas trop bêtes) tant ils sont immergés dedans !
Parce que ça fait partie du sujet-roi : "à la mode" donc, pour reprendre ton expression, et en opposition selon Villani à un "sujet-nature", disons-le comme ça.
C'est effarant !
(enfin moi ca m'effare, et depuis lurette, et de plus en plus)
Le sujet-roi s'exprime, donc, et tout-à-fait conformément aux termes choisis par Villani, dans un climat en effet selon moi d'une violence inouïe où tout ce qui a trait à la forme est acceptable tant qu'on parle au seul nom de la raison, et tout ce qui a trait à du fond - et donc de la pensée - est suspect : suspect d'être subjectiviste et donc inintéressant en plus de prétentieux (dans l'imagerie égalitaire que portent les valeurs occidentales).
Et cette guerre, ce mépris de la raison envers le sensible, dure depuis plus de deux millénaires !
Leur prétention quotidienne, ils ne la voit donc pas !
C'est clair.
Bref, le retour en France est douloureux, et je suis bien triste de n'avoir pas pu rester au contact de la gentillesse de mes cousins indiens ou africains. Me manque ce rapport naturel, oui naturel, à la sensibilité dans ces pays où si certes la raison fait aussi autorité, elle est toujours (mais pour peu de temps j'en ai peur) soumise au regard du sensible. On se laisse manipuler, convaincre un temps certes, par incapacité à repondre, à synthétiser etc, mais on n'en sort pas moins capable de revenir à ses moutons, et non endoctriné par la propagande guerrière et occidentale de la raison.
Ugh !
Conscience et conscience de soi
Re: Conscience et conscience
Modifié en dernier par aldo le 04 févr. 2016, 06:20, modifié 10 fois.
Re: Conscience et conscience de soi
Et encore et puisqu'il est question de phénoménologie, remettre ici cet extrait lumineux de Deleuze (cité dans tes liens), dans son livre sur Foucault, qui en une vingtaine de lignes, règle son affaire à l'intentionalité :
Deleuze, what else ?
Deleuze a écrit :Que la conscience vise la chose, et se signifie dans le monde, c'est ce que Foucault refuse. En effet, l'intentionnalité est faite pour dépasser tout psychologisme et tout naturalisme, mais elle invente un nouveau psychologisme et un nouveau naturalisme... Elle restaure un psychologisme des synthèses de la conscience et des significations, un naturalisme de l'expérience sauvage et de la chose, du laisser-être de la chose dans le monde. D'où la double récusation de Foucault. Certes, tant qu'on en reste aux mots et aux phrases, on peut croire à une intentionnalité par laquelle la conscience vise quelque chose et se signifie (comme signifiante) ; tant qu'on en reste aux choses et aux états des choses, on peut croire à une expérience sauvage qui laisse-être la chose au travers de la conscience. Mais la 'mise entre parenthèse' dont la pénoménologie se réclame aurait dû la pousser à dépasser les mots et les phrases vers les énoncés, les choses et les états de choses vers les visibilités. Or les énoncés ne visent rien, parce qu'ils ne se rapportent pas à quelque chose, pas plus qu'ils n'expriment un sujet, mais renvoient seulement à un langage, à un être-langage, qui leur donne des objets et des sujets propres et suffisants comme variables immanentes. Et les visibilités ne se déploient pas dans un monde sauvage qui s'ouvrirait déjà à une conscience primitive (anté-prédicative), mais renvoient seulement à une lumière, à un être-lumière qui leur donne des formes, des proportions, des perspectives proprement immanentes, libres de tout regard intentionnel. Ni le langage ni la lumière ne seront considérés dans les directions qui les rapportent l'un à l'autre (désignation, signification, signifiance du langage ; milieu physique, monde sensible ou intelligible), mais "en l'irréductible dimension qui les donne chacun, chacun suffisant et séparé de l'autre, "il y a" de la lumière et "il y a " du langage. Toute intentionnalité s'écroule dans la béance entre les deux mondes, ou dans le "non-rapport" entre voir et parler. C'est la conversion majeure de Foucault : convertir la phénoménologie en épistémologie.
Deleuze, what else ?
Re: Conscience et conscience de soi
A un moment ça doit devenir clair...
A été dit qu'on peut comprendre Deleuze à partir d'une critique du sujet-roi, avant que d'affiner sa compréhension en partant plus précisément du sensible.
Qu'au sujet-roi il proposait un processus de désubjectivation par la compréhension ET par la conscience de singularités passives en deçà de ce sujet-actif, engendrant chacune des points de vue différents sur les choses, points de vue à partir desquels le sujet se construit en successions de synthèses passives (acquises par points de vues multiples).
A l'objection comme quoi il ne serait pas tenu compte du voir de la vision qui voit sans voir tout en voyant, et ce à travers une conscience indéfinissable mais (peut-être) non intentionnelle, a été répondu que même un truc façon "vision pénétrante" à la Krishnamurti me suggère (à travers mon humble expérience) quelque chose de l'ordre d'un "état de conscience" et non d'un degré ultime quelconque, et que ça ne m'étonnerait pas que cet état puisse être un jour scientifiquement expliqué en tant qu'attention portée sur des zones spécifiques du cerveau, vraisemblablement en en occultant d'autres (affaire à suivre).
Au système des objets et des essences a été préféré un système de flux plus apte selon mezigue et gillou à prendre en compte le mouvement perpétuel et perçu comme producteur de nouveauté qui rapporte à le perception d'immanence qu'on peut se faire au regard "d'une vie".
Au système que je trouve issu de la problematisation du réel, et qui consiste à envisager des solutions aux choses en terme de sujets et d'objets, a été préféré celui d'une mise en relief des "événements" (d'une vie) au regard de l'événement global qu'est l'événement même d'une vie d'homme. Les "événements", en regard des repères puissants d'individuation qu'ils promeuvent et que nous percevons de par leur intermédiaire, font office dorénavant et désormais de "matière à penser" plus fiable que d'autres, à partir de laquelle la philosophie est censée chercher à comprendre le sens que l'homme peut y trouver, et ce en regard des inconnus en présence, à savoir lui-même et l'extérieur à lui-même, qu'il s'agira de dépatouiller au mieux et avec un minimum de rigueur.
Sens et compréhension sont dits "presque" synonymes. Presque parce que la compréhension vise si possible le minimum de subjectivité quand le sens se réfère lui à un absolu entériné ici par le concept de "chaos", supposé en regard de la compréhension et d'elle seule ne pas pouvoir avoir ou prendre le moindre sens pour nous-zot, les humains. Le chaos en question se caractérise en effet par la seule constatation empirique de l'incapacité de l'homme à ne pas pouvoir vivre sans un minimum de croyance ou d'adhésion au monde-contexte-réel-environnement qui l'entoure. Ceci pose d'ailleurs un certain nombre de questions quant à un autre dogme occidental : celui d'un sujet délivré d'une appartenance au monde-réel-contexte etc (travail en cours, veuillez déranger si possible, merci).
A l'objection d'un impossible dépassement de la subjectivité a été répondu que c'est déjà mieux d'envisager des événements en guise de terrain de compréhension (y compris avec la part de sensible qui y est inexorablement et j'espère définitivement liée), et de tenter de différencier ensuite la part des choses en termes de virtuel et d'actuel que de partir de mille et un présupposés qui se sont joyeusement cassés la gueule les uns derrière les autres depuis quelques millénaires déjà et de poursuivre malgré cela dans l'idée que la raison ne peut qu'un jour nous amener à prouver que ce qu'on aura compris, c'était forcement complètement génial, tellement qu'on est malins, malgré quelques incidents de parcours, type Shoah et autres qui bon euh enfin... ça peut arriver : nobody's perfect !
A été dit qu'on peut comprendre Deleuze à partir d'une critique du sujet-roi, avant que d'affiner sa compréhension en partant plus précisément du sensible.
Qu'au sujet-roi il proposait un processus de désubjectivation par la compréhension ET par la conscience de singularités passives en deçà de ce sujet-actif, engendrant chacune des points de vue différents sur les choses, points de vue à partir desquels le sujet se construit en successions de synthèses passives (acquises par points de vues multiples).
A l'objection comme quoi il ne serait pas tenu compte du voir de la vision qui voit sans voir tout en voyant, et ce à travers une conscience indéfinissable mais (peut-être) non intentionnelle, a été répondu que même un truc façon "vision pénétrante" à la Krishnamurti me suggère (à travers mon humble expérience) quelque chose de l'ordre d'un "état de conscience" et non d'un degré ultime quelconque, et que ça ne m'étonnerait pas que cet état puisse être un jour scientifiquement expliqué en tant qu'attention portée sur des zones spécifiques du cerveau, vraisemblablement en en occultant d'autres (affaire à suivre).
Au système des objets et des essences a été préféré un système de flux plus apte selon mezigue et gillou à prendre en compte le mouvement perpétuel et perçu comme producteur de nouveauté qui rapporte à le perception d'immanence qu'on peut se faire au regard "d'une vie".
Au système que je trouve issu de la problematisation du réel, et qui consiste à envisager des solutions aux choses en terme de sujets et d'objets, a été préféré celui d'une mise en relief des "événements" (d'une vie) au regard de l'événement global qu'est l'événement même d'une vie d'homme. Les "événements", en regard des repères puissants d'individuation qu'ils promeuvent et que nous percevons de par leur intermédiaire, font office dorénavant et désormais de "matière à penser" plus fiable que d'autres, à partir de laquelle la philosophie est censée chercher à comprendre le sens que l'homme peut y trouver, et ce en regard des inconnus en présence, à savoir lui-même et l'extérieur à lui-même, qu'il s'agira de dépatouiller au mieux et avec un minimum de rigueur.
Sens et compréhension sont dits "presque" synonymes. Presque parce que la compréhension vise si possible le minimum de subjectivité quand le sens se réfère lui à un absolu entériné ici par le concept de "chaos", supposé en regard de la compréhension et d'elle seule ne pas pouvoir avoir ou prendre le moindre sens pour nous-zot, les humains. Le chaos en question se caractérise en effet par la seule constatation empirique de l'incapacité de l'homme à ne pas pouvoir vivre sans un minimum de croyance ou d'adhésion au monde-contexte-réel-environnement qui l'entoure. Ceci pose d'ailleurs un certain nombre de questions quant à un autre dogme occidental : celui d'un sujet délivré d'une appartenance au monde-réel-contexte etc (travail en cours, veuillez déranger si possible, merci).
A l'objection d'un impossible dépassement de la subjectivité a été répondu que c'est déjà mieux d'envisager des événements en guise de terrain de compréhension (y compris avec la part de sensible qui y est inexorablement et j'espère définitivement liée), et de tenter de différencier ensuite la part des choses en termes de virtuel et d'actuel que de partir de mille et un présupposés qui se sont joyeusement cassés la gueule les uns derrière les autres depuis quelques millénaires déjà et de poursuivre malgré cela dans l'idée que la raison ne peut qu'un jour nous amener à prouver que ce qu'on aura compris, c'était forcement complètement génial, tellement qu'on est malins, malgré quelques incidents de parcours, type Shoah et autres qui bon euh enfin... ça peut arriver : nobody's perfect !
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Re: Conscience et conscience de soi
Je viens de me faire virer ce matin d'un autre forum pour la simple raison d'accorder plus de poids au fond qu'à la forme, et aussi de ne pas m'être écrasé devant les délires d'une modération persuadée de voir en moi une sorte d'agresseur qui ne jouerait pas le jeu. Quel jeu ? Celui d'une "courtoisie" qui vaudrait respect !
Excuse -moi mais je ne suis jamais fais virer d'aucun forum.
Je ne veux plus jouer le psychologue de service hein ....bon quoi
parce que ça me tombe des yeux à la fin... à la fin quoi ??? Je ne sais plus quoi te dire .
Ecouter certes, mais à quoi ça sert. A quoi ça te sert ?
SI je te dis :il y a un problème chez les autres ... peut -être.
Je te dis aussi : mais pas QUE ça
Or les énoncés ne visent rien, parce qu'ils ne se rapportent pas à quelque chose, pas plus qu'ils n'expriment un sujet, mais renvoient seulement à un langage, à un être-langage, qui leur donne des objets et des sujets propres et suffisants comme variables immanentes.
Deleuze et Foucault parlaient SANS rien risquer. Du haut de leur chaire.
Mais toi qui a un langage qui se rapporte à quelque chose ( ne serait- ce qu' à autrui ) et qui exprime un sujet ( toi) face à d'autres sujets ... tu en prends plein la figure à chaque fois .(et autant que tu en envoies).
Re: Conscience et conscience de soi
hokousai a écrit : Mais toi qui a un langage qui se rapporte à quelque chose ( ne serait- ce qu' à autrui ) et qui exprime un sujet ( toi) face à d'autres sujets ... tu en prends plein la figure à chaque fois .(et autant que tu en envoies).
Non j'en prends pas ou plus plein la figure, je m'en fiche (même si j'aurais bien continué avec un type intelligent qui répond tres longuement). J'ai reçu à Digression parce qu'il y avait un malentendu, mais de toutes facons j'aimais pas les gens là-bas, autrement je me suis sabordé en conscience (et sans le moindre regret depuis).
Je dis ca simplement pour illustrer que c'est bien de lire Villani ou Deleuze dire qu'ils pensent exactement la même chose que toi de tout ce cirque et de la folie des blancs. Ça aide. Ça aide de comprendre aussi que ce genre de truc amène à la Shoah et peut-être dans pas si longtemps à la fille Le Pen déjà. Quand tu dis à un blanc que tu comprends le pourquoi de la Shoah, il te rit au nez en t'expliquant que tout le monde cherche à comprendre et que personne ne comprend. Alors quand tu lit Villani dire que ça fait 2000 ans qu'on conditionne les occidentaux à devenir des guerriers de la raison écrabouillant implacablement le sensible, ET que toi ça fait 40 ans que tu dis exactement la même chose (sous les ricanements), je trouve que c'est bien !
Je trouve effroyable le niveau de prétention des occidentaux.
(et aussi la façon dont la bêtise, certes universelle, les amène à des endroits délirants et pathologiques)
Non que Villani me rassure, je m'en fous d'être rassuré, j'ai plus besoin. Mais je t'assure que si j'avais 20 ans et que je recevais de la part de blancs-becs de 30 ce qui est balancé dans les forums, ça aurait de quoi me perturber.
Oui, il est incontestablement question d'une "violence inouïe !
(et ça, je l'ai appris en voyageant, c'est pas marqué dans les livres... sauf celui de Villani donc, et je dis "c'est bien")
C'est-à-dire que ce qui est infernal, c'est que j'ai beau en comprendre les mécanismes, cette violence me surprend toujours, je suis à chaque fois estomaqué par les conséquences de cette dictature de la raison. Je suis parfaitement incapable non pas de faire avec, ca c'est facile, mais de m'y habituer : c'est toujours au delà du degré auquel je m'attends. L'arrogance, la prétention, l'orgueil sont au delà presque des caricatures que je pourrais en faire... a un point qu'il faudra bien me résoudre un jour à encore plus croire à ce que j'en dis, et non plus le formuler en me disant que "mais non, tu en rajoutes".
C'est plutôt ça mon problème. Un jour les fascistes seront à nouveau au pouvoir et je serai comme un idiot à me dire que ce n'est qu'un cauchemar. Que c'est pas vrai. Quand je lis des sondages où plus de la moitié des français avouent être plus ou moins racistes, c'est pas vrai que ça puisse cadrer avec ma conception d'être un homme. Et quand je lis Deleuze parler de Umberto Éco je crois, qui dit la honte d'être un homme, il n'y a tout simplement pas d'autre mot.
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Re: Conscience et conscience de soi
Je comprends très bien ton souci. Je te redis que je ne sens pas présent dans la sphère que tu vises où que Deleuze vise ( ou est supposé viser).
J 'ai une inquiétude à voir que sortir de l'intolérance, ou de la violence ou de toute ces formes de pathologie collective serait à rechercher su côté du SUJET (en sa nuisance).
........................................
Il ne faut pas entrer dans le jeu (le jeu de la dictature de la raison). Le problème est que tu veux avoir raison (malgré tout ) et tu entres dans le jeu.
Tu veux y jouer en avançant des arguments qui ne sont pas ceux de ce jeu là (le sensible par exemple). C' est à dire que tu va invoquer des choses qui ne se raisonnent pas (l' immanence, l' événement).
Là à un moment ça va bloquer complètement parce que le sensible ça ne se raisonne pas, c' est infra raisonnement. Si l'autre n' a pas cette intuition forte fondamentale ça va coincer. Si l'autre pense que le fondamental c' est la mémoire ou bien le raisonnement ou bien la position dans la lutte des classes ,ou le langage, ou bien la chimie du cerveau ...enfin bref ce sont des exemples ...ça va coincer .
Autre exemple : Si mon intuition fondamentale c'est la conscience ça ne se raisonne pas. Et un pour qui c'est archi fondamental comme Crosswind se fait régulièrement coincer.
.....................
On est dans la psychologie et les philosophes de ce siècle ( 20eme) n 'en veulent pas du tout... que ce soit les phénoménologues, les empiristes, les constructivistes, les analytiques de tout poils ...il rejettent tous le psychologisme .
Ça c'est l'ennemi commun. La sociologie à meilleure presse -
La psychologie ça leur enlève leur raison d' être aux philosophes.( accessoirement leur gagne pain)
Moi je fais du psychologisme (ou de la psychologie ... et basique en plus
)
................
On bloque sur des intuitions fondamentales (de l'intuitif) .. si autrui ressent comme toi alors des raisonnements se greffent là dessus . Mais s'il ne sent pas intuitivement (de fond) comme toi ça raisonne de part et d' autre mais sur des chemins parallèles . A un moment ça se voit trop et l 'un des deux craque (ou les deux).
..................
"L'arrogance, la prétention, l'orgueil " par exemple pour toi ne sont pas du jeu du raisonnement, ce sont des affects passionnels (une sorte de bêtise)...en même temps tu accordes beaucoup de prix au "sensible" ( qui est aussi de l'affect )
Les passions montent au créneau quand les deux pensent :
mais comment ça !! je raisonne pourtant très bien. Comment se fait- il que vous n'admettiez pas ce que je dis?
Or ce n'est pas le raisonnement qui est en cause, c' est la psychologie fondamentale des locuteurs ,leur intuition fondamentale ...et leur tempérament, leur caractère, leur mémoire, enfin bref un constitutif subjectif ( PAS QUE mais quand même)
ouff
c'est dit un peu en vrac ... qu 'en penses- tu ?
J 'ai une inquiétude à voir que sortir de l'intolérance, ou de la violence ou de toute ces formes de pathologie collective serait à rechercher su côté du SUJET (en sa nuisance).
........................................
C'est-à-dire que ce qui est infernal, c'est que j'ai beau en comprendre les mécanismes, cette violence me surprend toujours, je suis à chaque fois estomaqué par les conséquences de cette dictature de la raison.
Il ne faut pas entrer dans le jeu (le jeu de la dictature de la raison). Le problème est que tu veux avoir raison (malgré tout ) et tu entres dans le jeu.
Tu veux y jouer en avançant des arguments qui ne sont pas ceux de ce jeu là (le sensible par exemple). C' est à dire que tu va invoquer des choses qui ne se raisonnent pas (l' immanence, l' événement).
Là à un moment ça va bloquer complètement parce que le sensible ça ne se raisonne pas, c' est infra raisonnement. Si l'autre n' a pas cette intuition forte fondamentale ça va coincer. Si l'autre pense que le fondamental c' est la mémoire ou bien le raisonnement ou bien la position dans la lutte des classes ,ou le langage, ou bien la chimie du cerveau ...enfin bref ce sont des exemples ...ça va coincer .
Autre exemple : Si mon intuition fondamentale c'est la conscience ça ne se raisonne pas. Et un pour qui c'est archi fondamental comme Crosswind se fait régulièrement coincer.
.....................
On est dans la psychologie et les philosophes de ce siècle ( 20eme) n 'en veulent pas du tout... que ce soit les phénoménologues, les empiristes, les constructivistes, les analytiques de tout poils ...il rejettent tous le psychologisme .
Ça c'est l'ennemi commun. La sociologie à meilleure presse -
La psychologie ça leur enlève leur raison d' être aux philosophes.( accessoirement leur gagne pain)
Moi je fais du psychologisme (ou de la psychologie ... et basique en plus

................
On bloque sur des intuitions fondamentales (de l'intuitif) .. si autrui ressent comme toi alors des raisonnements se greffent là dessus . Mais s'il ne sent pas intuitivement (de fond) comme toi ça raisonne de part et d' autre mais sur des chemins parallèles . A un moment ça se voit trop et l 'un des deux craque (ou les deux).
..................
"L'arrogance, la prétention, l'orgueil " par exemple pour toi ne sont pas du jeu du raisonnement, ce sont des affects passionnels (une sorte de bêtise)...en même temps tu accordes beaucoup de prix au "sensible" ( qui est aussi de l'affect )
Les passions montent au créneau quand les deux pensent :
mais comment ça !! je raisonne pourtant très bien. Comment se fait- il que vous n'admettiez pas ce que je dis?
Or ce n'est pas le raisonnement qui est en cause, c' est la psychologie fondamentale des locuteurs ,leur intuition fondamentale ...et leur tempérament, leur caractère, leur mémoire, enfin bref un constitutif subjectif ( PAS QUE mais quand même)
ouff

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Re: Conscience et conscience de soi
PS: sur ces forum je fais constamment de la psychologie.
c'est à dire que j' essaie de comprendre comment sur quelles valeurs de bases, sur quelles intuitions fondamentales, selon quelle inclination majeure, autrui fonctionne. Si je lis des philosophes réputés je fais pareillement.
c'est à dire que j' essaie de comprendre comment sur quelles valeurs de bases, sur quelles intuitions fondamentales, selon quelle inclination majeure, autrui fonctionne. Si je lis des philosophes réputés je fais pareillement.
Re: Conscience et conscience de soi
Que les choses soient claires !
Ok Hokousai, mais à moi de redire que je n'ai pas pensé à toi en rédigeant ce résumé de Villani (et toutes ces attaques contre la pensée des occidentaux) !
Ça veut pas dire que je t'exclus de cette façon de penser, mais simplement dans la mesure où moi non plus, je ne m'en exclus pas (enfin pas totalement : je suis bien aussi un putain de guerrier issu de ce merdier).
Je vais répondre, mais j'ai un problème : je ne sais pas trop si tu parles de forum ou de la vie ailleurs...
Tu peux préciser, stp ? (sinon je serai obligé de le faire à chaque réponse)
hokousai a écrit :Je comprends très bien ton souci. Je te redis que je ne sens pas présent dans la sphère que tu vises où que Deleuze vise ( ou est supposé viser).
Ok Hokousai, mais à moi de redire que je n'ai pas pensé à toi en rédigeant ce résumé de Villani (et toutes ces attaques contre la pensée des occidentaux) !
Ça veut pas dire que je t'exclus de cette façon de penser, mais simplement dans la mesure où moi non plus, je ne m'en exclus pas (enfin pas totalement : je suis bien aussi un putain de guerrier issu de ce merdier).
hokousai a écrit :ouffc'est dit un peu en vrac ... qu 'en penses- tu ?
Je vais répondre, mais j'ai un problème : je ne sais pas trop si tu parles de forum ou de la vie ailleurs...
Tu peux préciser, stp ? (sinon je serai obligé de le faire à chaque réponse)
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Re: Conscience et conscience de soi
Je parle de mes relations à autrui en général. Je ne sais plus si c' était de mon tempérament originel de faire de la psychologie (peut- être bien) mais j' ai été 40 ans enseignant, pédagogue très exactement, et un pédagogue qui n'est pas un peu psychologue se casse la figure rapidement (et/ou toujours).: je ne sais pas trop si tu parles de forum ou de la vie ailleurs...
Re: Conscience et conscience de so
hokousai a écrit :Aldo a écrit :C'est-à-dire que ce qui est infernal, c'est que j'ai beau en comprendre les mécanismes, cette violence me surprend toujours, je suis à chaque fois estomaqué par les conséquences de cette dictature de la raison.
Il ne faut pas entrer dans le jeu (le jeu de la dictature de la raison). Le problème est que tu veux avoir raison (malgré tout ) et tu entres dans le jeu.
Tu veux y jouer en avançant des arguments qui ne sont pas ceux de ce jeu là (le sensible par exemple). C' est à dire que tu va invoquer des choses qui ne se raisonnent pas (l' immanence, l' événement).
Là à un moment ça va bloquer complètement parce que le sensible ça ne se raisonne pas, c' est infra raisonnement. Si l'autre n' a pas cette intuition forte fondamentale ça va coincer. Si l'autre pense que le fondamental c' est la mémoire ou bien le raisonnement ou bien la position dans la lutte des classes ,ou le langage, ou bien la chimie du cerveau ...enfin bref ce sont des exemples ...ça va coincer .
Si mon intuition fondamentale c'est la conscience ça ne se raisonne pas.
C'est pas çà mon problème. Des fois je veux convaincre d'autres pas, mais on va pas rentrer là-dedans.
Mon problème c'est d'être effroyablement logique, ex-surdoué en maths hum. Donc sauf guerre avec mon iPad ou non-relecture (et passage du coq à l'âne ou oubli du début, du fil), même en colère c'est très difficile je pense de me coincer sur de la logique, en tous cas sur la logique de mes phrases, de mes enchaînements (celle de mes raisonnements c'est plus jouable). Et je vois sans cesse des nuls en maths débarquer et m'expliquer que je me contredis, que je suis incohérent (que je sais pas ci ou je vois pas ça), avec des raisonnements tout à fait exotiques. Que faire ? Quand ils sont pas malins, j'essaie d'être sympa, mais si, même pas malins, ils en profitent pour bomber le torse, ça m'énerve un peu. Alors bon je pourrais être plus patient, c'est vrai que c'est pas ma qualité première...
Mais bref, je suis prêt à accepter l'orgueil, la prétention même, parce que ce sont parfois des armes pour se défendre, mais j'ai du mal avec l'arrogance (je développe pas). Du coup quand on me traite d'arrogant, je pars en vrille (faut dire que quand un arrogant m'emmerde, je prends un malin plaisir à surjouer son arrogance... mais c'est juste un jeu - à la con je le conçois - pour l'emmerder, sauf que le type qui passe par là ne le sait pas etc)
La logique donc.
La logique n'est pas la raison, même si le raisonnement a certes besoin de logique pour faire sens. Mais c'est pas la logique qui va abouter tel élément à tel autre pour fabriquer un raisonnement, ça vient de mille autres choses un raisonnement, mille choses de l'ordre de l'intuition par exemple, mais aussi des relations qu'on a mises ou trouvées entre différents éléments de pensée etc. Donc la logique, de phrase comme de raisonnement, c'est de ne pas se contredire : la logique c'est la non-contradiction et c'est tout ! (et un raisonnement c'est donc tout autre chose)
Et dans le mot "raison" encore, d'autres choses sont impliquées, qui vont bien au delà de la logique, et qui font par exemple que la raison, comme je le déplore avec Villani, peut en arriver à se faire juge du sensible (saleté de juges).
C'est-à-dire que si c'était la seule logique (non-contradiction) qui était mise en position de juge, ça ne mangerait pas de pain : elle se bornerait à dire que oui, pleurer ou rire n'est pas incompatible avec tel événement causal. Rien à y redire de mon côté : ça n'expliquerait rien de l'émotion mais ça confirmerait juste qu'elle n'est pas irrationnelle (employé comme d'hab dans le sens vulgaire : je ne l'emploie QUE dans ce sens, en tant qu'adjectif en tous cas).
C'est-à-dire qu'à la fin, la différence c'est qu'il devient "irrationnel" (illogique donc et d'abord... puis irrationnel parce qu'un tel oubli, quand même !), irrationnel donc que la raison ne tienne pas compte du sensible.
C'est ça le truc.
... et bien entendu c'est pas la raison qui serait la bête monstrueuse mais ce qu'on y met dedans qui rend le terme ambigu, par exemple en y accolant des fois "raisonnable" (soit un truc moral), ou encore en confondant possible et virtuel et donc en se plantant sur les causes et les effets, etc. Bref tout ce théorique approximatif que les soi-disant philosophes ont pas été foutus de dépatouiller pendant un bon moment, tout immergés qu'ils étaient dans leur machin moral, leur rapport à la sagesse, leur glorification du bon raisonnement miam miam etc (toujours le contexte).
Bref et donc : oublier le sensible, c'est irrationnel !
(la suite au prochain numero)
PS : Un mot aussi sur la psychologie.
1/ tu pourrais faire un effort avec tes trucs en "isme ". Si tu disais : "je fais de la psychologie", au lieu de parler de "psychologisme", je t'assure que tout le monde comprendrait ! (même moi hum)
2/ bien sûr que d'oublier la psychologie, c'est irrationnel aussi, juste que la philo doit pas non plus tomber dans le subjectivisme je trouve.
NB : et dans l'histoire du forum, un type débarque, comprends 10 % de ce que je raconte et, persuadé que c'est forcément tout ce qu'il y a à comprendre, en déduit que ce que je dis est un "lieu commun" ! Bref il me traite de con parce que ce qu'il a réussi à comprendre est sans intérêt. Super ! Je lui réponds sans concession mais avec toutes les précautions de langage que la "courtoisie" (de mes deux) impose de par la charte, et je me fais virer par un (jeune) modérateur qui comprend rien non plus mais m'a dans le collimateur pour une histoire antérieure, et qui est bien entendu persuadé qu'il est impossible, inimaginable qu'il se trompe, que son interprétation des choses soit faillible.
Ô tempora, ô mores !

... et comme rien ne laisse supposer que le type soit un "méchant", il pourrait reculer, revenir sur sa décision. Mais en fait il peut pas parce que c'est un sujet-roi, un guerrier programmé pour aller de l'avant. No way et CQFD
Modifié en dernier par aldo le 05 févr. 2016, 10:09, modifié 3 fois.
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