Messagepar Faun » 27 nov. 2007, 05:57
L'intellect des enfants est éternel comme celui des adultes, seulement il n'a pas pu, dans cette vie d'homme, croître et se développer. Mais il en va de même des hommes qui meurent vieux sans avoir jamais exercé leur intelligence, et dont la part éternelle de leur esprit est minuscule comparée à la part de leur imagination et de leur mémoire, qui périt avec leur corps. J'ai l'impression qu'il y a beaucoup de contresens sur ce forum concernant la vie éternelle des intellects singuliers, pas suite je citerais quelques textes de Spinoza qui nient absolument que les esprits, et particulièrement les parties éternelles des esprits qui sont les intellects, meurent avec les corps :
"d'où il appert, ainsi que de la prop. 21 p. 1 et d'autres, que notre Esprit, en tant qu'il comprend, est une manière de penser éternelle, qui est déterminée par une autre manière de penser éternelle, et celle-ci à son tour par une autre, et ainsi à l'infini ; en sorte qu'elles constituent toutes ensemble l'intellect éternel et infini de Dieu."
scolie de la proposition 40 de la cinquième partie.
"De là suit que la part de l'Esprit qui subsiste, quelle que soit sa grandeur, est plus parfaite que l'autre. Car la part éternelle de l'Esprit (par les prop. 23 et 29 de la 5eme partie) est l'intellect, par lequel seul nous sommes dit agir (par la prop. 3 p. 3)"
corollaire de la proposition 40 de la cinquième partie.
"Qui a un Corps apte à un très grand nombre de choses, a un Esprit dont la plus grande part est éternelle."
proposition 39 de la cinquième partie.
"(...) de là suit que l'Esprit humain peut être de nature telle que ce qui, de lui, périt avec le Corps (voir la proposition 21 de la 5eme partie) soit insignifiant au regard de ce qui subsiste de lui."
scolie de la proposition 38 de la cinquième partie.
"(...) plus l'Esprit connaît de choses par les deuxième et troisième genres de connaissance, plus grande est la part de lui qui subsiste (...)
démonstration de la proposition 38 de la cinquième partie.
"L'ignorant, en effet, outre que les causes extérieures l'agitent de bien des manières, et que jamais il ne possède la vraie satisfaction de l'âme, vit en outre presque inconscient et de soi, et de Dieu, et des choses, et, dès qu'il cesse de pâtir, aussitôt il cesse aussi d'être. Alors que le sage, au contraire, considéré en tant que tel, a l'âme difficile à émouvoir ; mais conscient et de soi, et de Dieu, et des choses avec une certaine nécessité éternelle, jamais il ne cesse d'être ;"
scolie de la proposition 42 de la cinquième partie.
"Quoique donc nous ne nous souvenions pas d'avoir existé avant le corps, nous sentons pourtant que notre Esprit, en tant qu'il enveloppe l'essence du Corps sous l'aspect de l'éternité, est éternel (..)"
scolie de la proposition 23 de la cinquième partie.
"L'Esprit humain ne peut pas être absolument détruit en même temps que le corps ; mais il en reste quelque chose, qui est éternel."
proposition 23 de la cinquième partie.