platoche a écrit :Bonjour
Réponse à Henrique à propos de sa question :
Question aux matérialistes : connaissez vous une unité de mesure comme le mètre, l'ampère ou le kilo joule pour évaluer une pensée ?
D'un point de vue scientifique : à ce stade de la connaissance, l'univers est constitué de matière soumise à 4 forces : la gravitation, l'electromagnétisme, les forces nucléaires fortes et faibles.
Bonsoir,
Quelle matière?

La matière est une catégorie de... la pensée

L'intuition première que nous avons de "la matière", ce sont les "choses solides", "l'eau, la terre l'air et le feu" et quelque sorte, qui nous affectent, au niveau de perception sensible qui nous est propre.
Mais qu'est ce qu'un électron? Une excitation du champs éléctromagnétique. Qu'est ce que qu'un champ quantique? "Un espace de Hilbert associé à un fibré de jauge", une abstraction mathématique... Une "pensée" donc ?
Notre
description de l'univers physique est constituée de 4 "forces"
et des définitions de ces termes, "force", "champs", "particule",
et également des règles d'inférence logique qui nous permettent de tirer des prédictions à partir d'une théorie. Qu'est ce que cela nous dit sur la matière?... Rien que nous n'y mettions nous même, par nécéssité de notre entendement de mode fini. La science est
in fine un accord inter-subjectif sur ce que nous entendons par "réalité".
Cet accord inter-subjectif est plus robuste qu'une idéologie ordinaire parce que la science utilise un language idéal, "les maths", et qu'elle prend réellement la "réalité" au sérieux, à travers l'expérimentation. Mais la science relève toujours de la pensée quand même.
Ma définition du matérialisme, vue d'un point de vue spinoziste, est: "le matérialisme est le fait (le préjugé) de considerer la matière comme une substance". J'entend bien sûr par "substance" la définition très restrictive de Spinoza, ce qui, par construction, fait de "Dieu" la seule et unique substance.
platoche a écrit :Si je devais défendre un point de vue matérialiste par rapport à cette question je dirais : le volt par mètre. En effet, la pensée est mesurable en tant que champ électrique. Mais je ne vois pas ce que cela prouverait, en tout cas je n'en ferais pas un argument pour le matérialisme.
Si je considère que tout a une cause, et que toutes les causes (c'est à dire les forces) sont des intéractions entre particules de matière, alors suis-je matérialiste ?
Ne pas être matérialiste, n'est-ce pas considérer qu'il y a autre chose que ces 4 forces ? (ce qui est défendable : la science n'est qu'une connaissance, pas une vérité)
La science est une vérité

Non, je plaisante, mais je pense qu'elle est la connaissance qui nous amène le plus près d'une vérité, dans les faits, parce que son object est finalement assez modeste.
Si la vérité est définie comme accord d'un discours et de son objet, la science est "vraie" parce qu'elle a le controle de son objet (laboratoire), contrairement à un discours sur "le monde", qui, malgré la mégalomanie habituelle de tous les grands penseurs, ne fait jamais que parler que d'une fiction, parce que le monde, la réalité, n'est pas réductible à un discours, quelles que soient les prétentions logiques ou scientifiques du discours qui en a l'ambition.