Qui a réussi ?

Questions touchant à la mise en pratique de la doctrine éthique de Spinoza : comment résoudre tel problème concret ? comment "parvenir" à la connaissance de notre félicité ? Témoignages de ce qui a été apporté par cette philosophie et difficultés rencontrées.
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Louisa
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Messagepar Louisa » 04 oct. 2009, 02:00

Cher Hokousai,

je viens de répondre à l'ensemble de vos derniers messages, mais ayant depuis quelques jours un problème de connexion internet, au moment où je l'ai envoyée tout a disparu (je suis en train de pirater une connexion wifi d'un de mes voisins lointains :twisted: , mais cela ne marche pas toujours; Bardamu m'a déjà conseillé de d'abord répondre en word et de copier la réponse ensuite sur le forum, conseil très sage mais que hélas je n'ai pas encore l'habitude de mettre systématiquement en pratique ...). Mes excuses donc, je reprends le plus vite possible.
A bientôt,
L.

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Messagepar Durtal » 04 oct. 2009, 02:07

hokousai a écrit :
mais non Hokusaï cependant qui semble lui être d'une opinion directement opposé à la tienne et indirectement opposée à la nôtre,(mais Hokusai nous le savons est un "franc tireur" Very Happy )


allons, allons , je ne suis pas directement opposé à ce que pense Louisa , je cherche à lui faire mieux exprimer ce qu'elle pense ......Je lui oppose des objections parce que sans objections le débat cesse .

Or je n'ai pas envie qu'il cesse .Nous n'avons aucun intérêt à ce qu'il cesse .

Cela dit je ne suis pas d'accord pour tirer les coup francs .

bien à vous tous

hokousai


J'ai un handicap actuellement sur ce fil , je n'ai pas lu Severac . Donc acte de mes insuffisances .




:D :D :D

il a fallu un certain temps pour cela ; mais je vous aime bien.

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Messagepar Durtal » 04 oct. 2009, 13:12

Bon allez louisa,

J'abandonne. Je dois parler chinois en fait c'est surement ça.

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Messagepar hokousai » 04 oct. 2009, 19:49

chère Louisa

.. .la question est de savoir quel statut donner à ce qui n'est pas encore.

to be or not to be

Image


pour ma part je vais donc lui donner le statut d' être espéré

""L'espoir fait vivre, mais comme sur une corde raide. (Paul valery )""

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Messagepar Louisa » 05 oct. 2009, 01:43

Durtal a écrit :Bon allez louisa,

J'abandonne. Je dois parler chinois en fait c'est surement ça.


euh ... c'est un peu vite, non?

Tu crois vraiment qu'il soit possible de se comprendre parfaitement déjà après seulement trois tentatives, lorsqu'au départ tout indique qu'on ne sera pas tout à fait d'accord (désaccord que notamment la violence de tes propos laissait soupçonner)... ?

Disons que je pense qu'on "peut mieux faire" ... .

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Messagepar Louisa » 05 oct. 2009, 01:46

Hokousai a écrit :.. .la question est de savoir quel statut donner à ce qui n'est pas encore.

to be or not to be

pour ma part je vais donc lui donner le statut d' être espéré

""L'espoir fait vivre, mais comme sur une corde raide. (Paul valery )""


Cher Hokousai,

ben oui, je pense que cela c'est la réaction "raisonnable" que n'importe qui d'entre nous aurait. Seulement, Spinoza nous dit que l'espoir est tout sauf raisonnable. Donc il n'est pas très spinoziste de donner à ce qui n'est pas encore le statut d'être espéré. Raison pour laquelle il faut se poser la question à nouveaux frais, si l'on veut trouver une réponse spinoziste, non?

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Messagepar Louisa » 05 oct. 2009, 01:56

Hokousai a écrit :Il semblerait que Severac sache ce qui est potentiel ou plutôt ce que signifie potentiel .
On peut espérer qu'il sache effectivement ce que signifie pour lui le mot""potentiel "" Non pas ce qu'il signifie pour Spinoza parce qu’ apparemment pour Spinoza ""potentiel"" ne signifie rien du tout .

Séverac a donc du chercher ailleurs une compréhension de potentiel . Mais où ?.

Si je le savais je serais peut- être d'accord avec lui ,ou peut être pas .

..............................................

donc admettons- le, il n’y a pas chez Spinoza l’idée qu' un tel se fait de potentiel au vu de l'idée qu'il sen fait .
................................................


on pourrait continuer ainsi :

il n’y a pas l’idée de vacuité chez Spinoza , ni l’idée de métamorphoses , ni celle d’ horloges biologique ….ni celle d’évolution des espèces, à tout le moins pas tel que nous nous en faisons l'idée .

Comme disait Hegel « c’est le travail du négatif . »


si on s'en tenait à cela, certes. Mais il se fait que Sévérac s'est penché sur la question pendant toutes les années de sa thèse, et a construit pas mal de choses proprement positives en tant que réponse. C'est là où ça commence à être intéressant.

Pour commencer, je crois qu'il faut abandonner l'idée que le réel coïncide avec les significations des mots. Le problème n'est pas de savoir quelle signification Spinoza donnait au mot "potentiel", il était un usager du langage ordinaire comme nous tous, donc il savait comme nous tous ce que cela signifie. Seulement il a construit une manière de penser où on n'a pas besoin d'une telle idée. Le mot "potentiel" garde docn parfaitement son sens, la seule chose qui change, c'est que pour Spinoza ce qu'on pense d'ordinaire par le biais de l'idée d'un potentiel se pense mieux, plus adéquatement, en le pensant autrement (par exemple par la notion d'aptitude, telle que l'explique Sévérac).

A mon avis l'une des sources des malentendus, notamment avec Durtal, vient du fait que l'on prend les significations des mots pour des choses réelles qui existent hors des mots, si bien qu'on ne sait plus détacher les mots du réel. On a tellement l'habitude de penser avec la notion de potentiel qu'on veut savoir quel sens lui donne Spinoza, au lieu d'accepter le fait que pour une fois Spinoza ne change pas le sens de ce mot, il a juste décidé de ne plus l'utiliser dans son vocabulaire et donc dans sa manière de penser, dans sa philosophie. Cela n'est possible que si l'on accepte le fait qu'au bout du compte, ce mot n'est qu'un mot, affection du Corps, sans plus. Rien ne nous oblige de penser qu'il correspond à quelque chose de réel en dehors de cette affection, si vous voyez ce que je veux dire ... ?

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Messagepar Louisa » 05 oct. 2009, 02:21

Hokousai a écrit :on parle de l'idée d'intention parce que vous avez écrit

Citation:
à mon sens, le spinozisme abolit la notion d'"intention" (notamment en n'en parlant jamais). Ce qui est important pour "moi", ce n'est pas de savoir dans quelle mesure l'autre a l'intention de me nuire ou non, c'est simplement de savoir dans quelle mesure il me nuit ou non. Si la "rencontre fortuite" avec lui est nuisible pour moi, il faut que je fasse quelque chose, sinon tout va bien.


Disons que si je prête à autrui une intention de me nuire il faut que je fasse quelque chose.

Non ?

Il me semble que Spinoza n abolit pas l' idée de prudence .(caute!!)


il faut faire quelque chose lorsqu'on sent que quelqu'un nous est nuisible, ou risque de nous être nuisible (prudence en effet).

Mais que faut-il faire? La réponse sera différente selon qu'on se permet de penser en termes d'intention ou non.

Celui qui pense que l'autre a l'intention de me nuire, identifiera cette capacité de me nuire à un aspect de l'essence ou de la puissance de l'autre. A partir de ce moment-là, essayer de rendre l'autre moins nuisible pour moi, cela signifie essayer de diminuer sa puissance, pour que son intention a devienne moins puissante, donc aura moins d'effet sur moi, m'affectera moins.

Or d'un point de vue spinoziste ceci est tout à fait contre-productive. C'est que lorsqu'un homme nuit à un autre homme, c'est-à-dire n'est pas un "dieu" pour lui, par définition il n'est pas en train d'agir sous la conduite de la raison (puisque sous la conduite de la raison, on ne peut que convenir, entre hommes, c'est-à-dire s'entre-aider etc.). Il est donc en train de pâtir. Il est d'abord et avant tout lui-même dupe. Dupe d'une cause extérieure, qui fait qui n'agit pas selon ce qui serait le plus raisonnable, que momentanément il n'a pas la puissance d'agir selon les règles de la raison. Or dès qu'on dit cela, on dit que ce qui fait que l'autre est en train de me nuire ce n'est pas sa puissance à lui, c'est le fait qu'il est trop peu puissant, ou impuissant, pour ne pas me nuire, et qu'il en est lui-même la première victime. Là, la solution qui se présente est exactement l'inverse que lorsqu'on pense en termes d'intention. Ici il faut tout faire, et d'urgence, pour augmenter la puissance de l'autre, car ce n'est que cela qui lui permettra de ne plus me nuire. Et si pour l'une ou l'autre raison on ne peut pas augmenter sa puissance de penser et d'agir, il vaut mieux fuir, dit Spinoza. Il ne faut donc en aucun cas pas commencer à essayer de diminuer sa puissance, car là on obtiendra exactement l'effet inverse, il subira encore plus, donc il sera encore moins raisonnable, donc encore plus nuisible, vous voyez?

L'idée de base est la même: il faut rendre ce qui est nuisible innocif. Mais selon qu'on raisonne sur base de l'idée d'une intention ou non, on devra poser des actes tout à fait différents et en réalité opposés les uns aux autres (dans l'un cas, il faut essayer de diminuer la puissance de l'autre, par exemple en le ridiculisant en public; dans l'autre cas, il faut essayer d'augmenter la puissance de l'autre, par exemple en essayant de se situer maximalement sur le niveau de la raison et non pas en imitant les Passions de l'autre).

Hokousai a écrit :............................ j'attends toujours que vous m'expliquiez comment vous comprenez le scolie de prop 8/2


je sais que j'ai du retard, je ne manquerai pas d'y répondre.

Hokousai a écrit :Je lis peu de commentateurs mais j'ai lu Ramond lequel ne m'a pas du tout convaincu .Cessez de vous appuyer sur des autorités .Je suis convaincu qu'il y a du possible et de l'impossible chez Spinoza .J'en conclus qu'il y a du potentiel .
J y reviendrai .


en attendant que vous y reveniez: s'il faut parler en général, je dirais que Ramond ne m'a pas convaincu non plus. Mais je ne crois pas que cela a beaucoup de sens de dire cela. Il vaut mieux utiliser les commentateurs non pas en tant qu'"autorités" ou non, mais en tant que sources d'idées et d'argumentations. Et alors il devient plus intéressant d'essayer de dire avec quoi plus précisément on n'est pas d'accord et pourquoi. Je crois que si l'on fait à un commentateur l'honneur d'aborder ce qu'il dit ainsi, il est extrêmement utile de les lire, qu'on soit d'accord avec eux ou non (d'ailleurs, vous qui aimez Thomas d'Aquin, n'est-ce pas ce type d'honneur qu'il a fait à celui qu'il appelle le Commentateur, c'est-à-dire Averroës, en tant que celui-ci commente Aristote?).

En ce qui concerne le possible chez Spinoza: il dit très explicitement que cette modalité n'est qu'imaginaire. Penser qu'une chose est possible, c'est ne pas connaître les raisons qui vont faire qu'elle se produit ou non. Le possible ne témoigne donc que d'un manque "épistémologique" dans le chef de celui qui pense que x ou y soit possible. Il n'existe pas à un niveau purement ontologique. Ce qui constitue l'une des raisons pour lesquelles il faut dire qu'il ne peut pas y avoir du potentiel non plus, dans le spinozisme (et pourquoi l'espoir est irrationnel, donc inadéquat).

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Messagepar Louisa » 05 oct. 2009, 02:36

@ Hokousai

je me souviens bien du passage où vous me demandez comment j'interprète l'E2P8 et je me souviens que je me suis dite qu'effectivement il faut que je l'explicite davantage sinon la thèse que j'essaie de soutenir n'est pas encore très solide/convaincante. Donc vous avez raison de me rappeler que je dois encore répondre à vos questions à ce sujet. Seulement ... je ne retrouve plus le message en question. Etait-ce bien dans ce fil-ci? Si oui, pourriez-vous le retrouver? J'ai relu moi-même les pages 4-9, et je ne l'ai pas rencontré. Ai-je lu trop vite? Ou se trouve-t-il ailleurs ... ?
Merci par avance,
L.

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Messagepar hokousai » 05 oct. 2009, 13:35

chère Louisa

Je n’ai pas accès à la thèse de Severac ,j’ai cependant lu la présentation qu’en fait Macherey ( je lai lu aujourd’hui) , c'est à "considérer" .

Dans le corps du texte Macherey lache ceci Toutefois, il apparaît à un examen attentif que les choses sont beaucoup moins simples :

Ce qui suivait ceci A s’en tenir au contenu de ces énoncés pris à la lettre, Spinoza semble réserver à Dieu seul la possibilité d’agir, et en conséquence d’agir librement, la formule étant à la limite tautologique,..etc

Effectivement Macherey et peut être Séverac semblent enclins à ne pas se satisfaire de la simplicité du contenu de ces énoncés pris à la lettre.
…………………………………………………………………………………………………………………

très étonnant cette phrase de Macherey :Devenir actif, c’est stimuler un potentiel global d’action qui excède les limites de telle ou telle initiative individuelle, et dont l’envergure s’étend à la nature tout entière :
……………………………………………………………………………………………………………………..

redescendons à notre humble niveau
vous écrivez

Penser qu'une chose est possible, c'est ne pas connaître les raisons qui vont faire qu'elle se produit ou non.
étrange affirmation ! et à nouveau travail du négatif.

Penser ce qui est possible c’est connaître suffisamment de raisons pour escompter avec une certitude d’une puissance suffisante que l’événement va arriver .

…………………………………………………………………………………….

PS
je me souviens bien du passage où vous me demandez comment j'interprète l'E2P8

Je vous demande comment vous comprenez le scolie . Je ne sais plus où je me suis posé la question de votre compréhension de ce scolie mais je me le suis bien demandé .


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