Le temps de la multitude
Le temps de la multitude est un livre de Vittorio Morfino sur la notion d'immanence développée par Spinoza et sa postérité dans la pensée contemporaine, sur les plans épistémologique, éthique et politique.
Vittorio Morfino enseigne la philosophie à l'université Biccoca à Milan. Il est l'auteur d'Il tempo e l'occasione. L'incontro Spinoza Machiavelli ; Incursioni spinoziste ; et Sulla violenza. Una lettura di Hegel.
Sommaire |
Quatrième de couverture
La notion d'immanence telle qu'elle a été développée par Spinoza peut à bon droit être considérée comme l'un des concepts pivots de la modernité. Vittorio Morfino propose dans Le Temps de la multitude d'en établir les contours et la généalogie chez l'auteur de l'Ethique et du Traité théologicopolitique, ainsi que la postérité, autrement dit les interprétations et les déplacements, mais aussi les neutralisations, dont elle a fait l'objet dans l'histoire de la pensée.
Informé par une lecture attentive d'Aristote, Lucrèce, Augustin, Machiavel, Descartes, Leibniz, Hegel, Engels, Darwin, Husserl, Heidegger ou encore Simondon, guidé par la nouvelle lecture de Spinoza qu'autorise le concept de " matérialisme aléatoire " développé par Louis Althusser, Vittorio Morfino interroge les conséquences systémiques qu'eut " l'invention de l'immanence " sur l'épistémologie, l'éthique, la métaphysique et la politique. Ce faisant, il met au jour la manière dont les définitions de la causalité, de la temporalité ou encore de la contingence sont devenues l'enjeu d'un affrontement philosophique majeur entre deux conceptions de l'immanence : celle de Spinoza et celle déployée dans une certaine tradition allemande qui court de Leibniz à Heidegger, en passant par Hegel et Husserl.
C'est ici fondamentalement la possibilité de penser le contemporain et d'y intervenir politiquement qui est en jeu.
Table des matières
Première partie. Le primat de la connexion sur la série.
I- Du concept de series au concept de connexio
II- Spinoza dans l’histoire de l’être : le principe de raison chez Spinoza et Leibniz
- II.1 L'interprétation heidegerienne de la métaphysique moderne
- II.2 Le principe de raison et la question fondamentale
- II.3 Le principe de raison chez Spinoza et Leibniz
- II.4 Nécessité téléologique et nécessité aléatoire
- II.5 Une alternative radicale au sein de la modernité
III- Causa sui ou Wechselwirkung : Engels entre Spinoza et Hegel
- III.1 Monod et le matérialisme dialectique
- III.2 La causa sui comme Wechselwirkung
- III.3 Les implications de la causa sui
- III.4 Généalogie de la Wechselwirkung
- III.5 Hegel ou Spinoza
Deuxième partie. Le primat de la relation sur la substance.
I- Ontologie de la relation et matérialisme de la contingence
- I.1 L'expression "ontologie de la relation"
- I.2 La catégorie de relation : détermination intrinsèque ou extrinsèque
- I.3 La catégorie de substance comme relation
- I.4 Réalité des relations et primat des relations : une position idéaliste ?
- I.5 Spinoza : une ontologie de la relation ?
- I.6 Les passions comme relations
- I.7 Les relations : constitutivité ou ens rationis
- I.8 Contingence de la relation
II- Intersubjectivité et transindividualité : à partir de Leibniz et Spinoza
- II.1 Monadologie et spinozisme
- II.2 Intersubjectivité transcendantale
- II.3 Intersubjectivité métaphysique
- II.4 Simondon et le transidividuel
- II.5 Spinoza et le transindividuel
- II.6 Monade et mode
- II.7 Les passions : des relations et non des propriétés
- II.8 Conclusion
III- Aut substantia aut organismus
- III.1 "Le cachot d'une âme juive"
- III.1 Imagination et réflexion
- III.1 Causa sui comme organisme
Troisième partie. Le primat de la rencontre sur la forme.
I- Le monde soumis au hasard : Lucrèce et Spinoza.
- I.1 Le courant souterrain du matérialisme de la rencontre
- I.2 Lucrèce
- I.3 Contre le finalisme
- I.4 Les foedera naturae
- I.5 L'âme et le corps
- I.6 Le monde soumis au hasard
- I.7 Le hasard et la fortune
- I.8 Le primat de la rencontre sur la forme
II- Entre Lucrèce et Spinoza : la philosophie de Machiavel
- II.1 Les lettres de Descartes sur Le Prince
- II.2 L'interprétation hégélienne de Machiavel
- II.3 Lucrèce et Machiavel
- II.4 Augustin, Aristote et Machiavel
- II.5 Spinoza : temps, durée, contingence
- II.6 Spinoza interprète de Machiavel
III- Le primat de la rencontre sur la forme : Althusser et le matérialisme aléatoire
- III.1 Le primat de la lutte des classes
- III.2 Le primat de la relation : telos ou aléa ?
- III.3 Les sept thèses du Courant souterrain du matérialisme de la rencontre
- III.4 La fonction du vide
- III.5 Les deux pluies d'Althusser
- III.6 La pluie sur les champs de blé
- III.7 Le primat de la rencontre sur la forme : relire Darwin
- III.8 Darwin et le matérialisme aléatoire
Conclusion
Bibliographie
Détails
- Broché: 289 pages
- Éditeur : Éditions Amsterdam (22 mai 2010)
- Collection : Caute !
- Langue : Français
- ISBN-10: 2354800746
- ISBN-13: 978-2354800741
Commentaires
Ce livre interroge principalement la question du matérialisme à travers une mise en dialogue des pensées de Spinoza et d'Althusser pour qui le précédent est l'auteur d'une "révolution théorique sans précédent dans l'histoire de la philosophie de tous les temps, au point que nous pouvons tenir Spinoza, du point de vue philosophique, pour le seul ancêtre direct de Marx", sans pour autant se limiter à une répétition de la lecture althussérienne de Spinoza.
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